Air France-KLM  : KLM va négocier de nouveaux efforts avec le personnel

Les accords de productivité, signés l'an dernier avec les personnels au sol et les personnels navigants commerciaux, s'achèvent en 2016. Les négociations vont reprendre. Chez Air France, les discussions avec les navigants ne semblent pas avancer.
Fabrice Gliszczynski
"Les discussions vont reprendre", a indiqué Pieter Elbers, le président du directoire de KLM.

KLM ne baisse pas la garde. Moins d'un an après avoir signé des accords d'amélioration de la productivité avec toutes les catégories du personnel, conformément au plan Perform, la compagnie néerlandaise va entamer des négociations sur de nouvelles mesures de gains de productivité pour les personnels au sol et les personnels navigants commerciaux. Contrairement aux pilotes, qui avaient signé l'an dernier un accord d'entreprise d'une durée de trois ans, ces deux catégories de personnel ne s'étaient engagées que sur une année. L'accord signé l'an dernier s'achève cette année.

"Les discussions vont reprendre", a indiqué Pieter Elbers, le président du directoire de KLM, à certains journalistes français à bord du vol inaugural de l'A380 d'Air France entre Paris et Mexico. Pieter Elbers accompagne son homologue à Air France, Frédéric Gagey.

"Baisse des coûts et investissements dans le produit"

Malgré la forte baisse du prix du baril de pétrole, qui améliore la performance économique de toutes les compagnies aériennes, le calendrier n'est pas décalé.

"L'objectif d'Alexandre de Juniac [Pdg d'Air France-KLM, Ndlr] est d'avoir des compagnies compétitives, et c'est exactement ce que nous sommes en train de faire", a-t-il ajouté. "Nous continuons d'appliquer le plan Perform qui comporte un volet de baisse des coûts et un volet d'investissements dans le produit".

L'an dernier, KLM avait indiqué viser une baisse des coûts unitaires de 1,5% par an au cours des années 2015, 2016 et 2017.

Contraste avec Air France

Le contraste est grand avec Air France qui n'est pas parvenue l'an dernier à signer les accords fixés dans le Plan Perform avec les syndicats ni à contraindre les pilotes de finaliser le plan précédent (Transform, censé s'être achevé fin 2014) sur lequel ils s'étaient engagés.

"Il faut cesser de comparer les deux compagnies. Je pense qu'il faut regarder la situation sur une longue période comme un film et non prendre une photo à un moment précis. Regardez l'activité tout cargo: Air France l'a déjà restructurée. KLM doit aujourd'hui le faire", a expliqué Pieter Elbers

Aujourd'hui, à Air France, si des accords ont été signés avec des syndicats au sol, c'est toujours le calme plat du côté des navigants. Les PNC ont encore un peu de temps devant eux dans la mesure où ils doivent négocier de nouvelles conditions de travail et de rémunération d'ici à la fin octobre, date à laquelle prend fin l'accord collectif actuel. Pas d'échéance de ce type en revanche pour les pilotes. Pour autant, l'entrée ou pas des premiers Boeing 787 dans la flotte l'an prochain en constitue une. Leur arrivée est conditionnée à la mise en place d'un plan de croissance à partir de 2017, lequel dépend, selon la direction, de la signature d'accords de productivité.

 B787 or not B787?

Or, il ne reste pas énormément de temps à Air France pour pouvoir décaler les livraisons auprès de Boeing, sachant qu'il sera difficile de bouger le premier exemplaire dans la mesure où il est déjà entré dans la ligne d'assemblage. Le deuxième ne va pas tarder non plus.

Les difficultés d'Air France à signer des accords vont-elles compliquer les négociations chez KLM où certains pourraient être tentés de refuser d'accepter de nouveaux accords tant qu'ils ne seront pas faits à Air France ?

"C'est un sujet", reconnaît Pieter Elbers.

"Mais, que voulez-vous? Que l'on ne fasse rien"?

Fabrice Gliszczynski

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Commentaires 3
à écrit le 11/02/2016 à 14:19
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Il faut préciser que l'intersyndicale, constituée par les principaux syndicats sol et vol, n'a rien signé alors qu'elle représente de très loin la majorité des personnels. Il ne faut pas marcher dans la combine qui veut isoler de nouveaux les pilotes...

à écrit le 10/02/2016 à 18:49
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La compagnie fait des bénéfices, mais il faut toujours plus d'" efforts" et de gains de productivité. Moins de postes de titulaires, recours systématique à la sous traitance, précarisation des emplois.... Les emplois correctement payés sont de plu...

à écrit le 10/02/2016 à 10:21
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Il faudrait vous relire M. Gliszczynski: "Air France - KLM" et non pas "Air-France - JKM"...

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