L'ex-SNCM veut fusionner avec Corsica Maritima, mais la justice s'en mêle

Patrick Rocca veut apporter les actions de l'ex-SNCM devenue Maritima Ferries à son principal concurrent Corsica Maritima. Il deviendrait actionnaire de la nouvelle entité. La justice pourrait toutefois avoir son mot à dire dans ce nouvel imbroglio autour de la compagnie maritime corse.
Nouvel épisode dans le feuilleton de la SNCM rebaptisée Maritima Ferries.

Patrick Rocca, le repreneur de la SNCM devenue Maritima Ferries, a indiqué lundi 15 février à l'AFP qu'il allait céder le contrôle de la compagnie à son rival Corse, Corsica Maritima, dont il devient actionnaire.

"Depuis que nous discutons de ce rapprochement, on a continué à avancer", a affirmé le patron corse confirmant une information du site Le Marin.

Selon Patrick Rocca, "le processus (de rapprochement) n'est pas achevé et devra recevoir mercredi la validation du CE de Maritima Ferries puis le projet devra ensuite être avalisé par le tribunal de commerce".

Fusion des deux compagnies

M. Rocca, qui a été désigné repreneur en novembre 2015 par le tribunal de commerce de Marseille, a précisé que selon l'accord conclu, sa compagnie cède 100% des actions à CM Holding (Corsica Maritima) pour ne former "qu'une seule entité".

"C'est le déroulement normal du processus initié il y a un mois et ça correspond à l'attente de la collectivité territoriale de Corse", a-t-il ajouté.

Dans cette nouvelle organisation, le capital doit être partagé entre un consortium de "130 entreprises corses" (pour 10%) et le reste sera détenu par 15 actionnaires (pour 90%) à parts égales dont Patrick Rocca.

"On a aujourd'hui l'annonce de la prise de contrôle de la compagnie par les fossoyeurs du plan de reprise", a réagi le représentant de la CFE-CGC, Pierre Maupoint de Vandeul, qui demande au tribunal de commerce "de clarifier la situation".

Patrick Rocca et François Padrona, à la tête du consortium d'entreprises Corsica Maritima, candidat malheureux à la reprise de la SNCM, avaient décidé fin janvier d'enterrer la hache de guerre après s'être affrontés.

Le 5 janvier, jour du lancement de Maritima Ferries par Patrick Rocca, le groupe Berrebi et Corsica Maritima avaient lancé une compagnie concurrente, Corsica Linea, armant un cargo battant pavillon danois. Les marins de Maritima Ferries avaient alors empêché ce navire d'accoster à Marseille dénonçant une "concurrence déloyale".

Sac de noeud judiciaire

Mardi, le tribunal de commerce de Marseille se penche à nouveau sur cet imbroglio corse, lors d'un référé heure à heure présenté par les administrateurs judiciaires de l'ex-SNCM contre Corsica Linea-Corsica Maritima, en vertu d'une clause de non concurrence imposée aux candidats à la reprise.

Jeudi, devant le même tribunal, les administrateurs judiciaires demanderont des comptes à M. Rocca lui intimant de finaliser l'achat des navires de l'ex-SNCM, actuellement loués par le groupe Rocca au liquidateur.

Enfin, les responsables de Ferry de France, le Marseillais Christian Garin associé au groupe grec Arista, dont le projet de reprise avait été écarté par le tribunal de commerce, ont annoncé avoir déposé un recours contre la cession de Maritima Ferries à Corsica Maritima.

(Avec AFP)

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Commentaires 4
à écrit le 26/03/2016 à 12:03
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La Justice ne s'en mêle pas tant que ça. Le tribunal de commerce de Marseille savait que la ligne de Corsica Maritima était illégale, il n'a rien dit. Voila comment cela va se terminer: Corsica Maritima va reprendre la flotte de l'ex SNCM et va rapid...

à écrit le 16/02/2016 à 21:42
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Une très bonne nouvelle. La prochaine étape faire créer une compagnie régional, puis faire passer une partie du fret par l'italie et enfin relocaliser les emplois en corse.

à écrit le 16/02/2016 à 16:42
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L'opération est, pour le moins extravagante et est un camouflet pour le tribunal de commerce de Marseille. Le transfert du centre de décision de cette compagnie de marseille vers la Corse augure mal du devenir. Par ailleurs, on doit relever que la ...

à écrit le 16/02/2016 à 9:33
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Qui paye, toujours l'Etat c.à d. nous pour les rackets de la CGT ? ?

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