La scandinave SAS s'installe à Londres et en Espagne pour baisser les coûts salariaux

La compagnie aérienne scandinave va installer des bases opérationnelles à Londres et en Espagne afin de réduire ses coûts salariaux et pouvoir mieux concurrencer les compagnies low-cost.

C'est comme si Air France créait des bases opérationnelles hors de l'Hexagone, dans des pays européens aux coûts salariaux moins élevés qu'en France, pour gagner en compétitivité. La compagnie aérienne scandinave a annoncé la création d'ici à un an de bases d'exploitation à Londres et en Espagne, afin de réduire ses coûts salariaux et pouvoir mieux concurrencer les compagnies low-cost telles que Norwegian et Ryanair.

Salaires inférieurs de 35 à 40%

Cette activité sera assurée par une nouvelle compagnie enregistrée en Irlande. Si les avions seront immatriculés en Irlande, le personnel rattaché à ces nouvelles bases auront des contrats locaux, ce qui permettra à SAS de baisser ses coûts salariaux. Car c'est là l'objectif principal recherché par la compagnie, comme l'a indiqué à Reuters son directeur général, Rickhaerd Gustafson.

"Cette décision s'explique essentiellement par les coûts salariaux", a-t-il dit.

Bien que les niveaux de salaires nets sont sensiblement identiques, les coûts salariaux globaux  (charges comprises) en Grande-Bretagne et en Espagne sont de 35 à 40% moins élevés par employé qu'en Scandinavie, a expliqué à Rickhaerd Gustafson.

Actionnaires à hauteur de 42,9%, les Etats suédois, danois et norvégien ont dit soutenir le plan.

"SAS opère sur un marché très difficile et travaille dur pour être rentable. C'est le travail et la responsabilité du conseil d'administration", a indiqué le ministre suédois des Entreprises, Mikael Damberg.

L'exemple de Transavia Europe

En agissant ainsi, SAS est la première compagnie classique européenne à créer des bases hors de son territoire naturel. Jusqu'ici, seules les compagnies à bas coûts ont développé un tel système multi-bases, pour soutenir leur stratégie paneuropéenne.

Sous la présidence d'Alexandre de Juniac (2013-2016), Air France-KLM a essayé de lancer Transavia Europe, une filiale basée un peu partout en Europe, avec des contrats locaux pour le personnel. Ce projet avait provoqué la grogne des pilotes lors de la grève de 14 jours de septembre 2014, poussant la direction à retirer son projet. Le projet est revenu en 2016 sous une autre forme, avec la création d'une base à Munich par Transavia Holland. Son avenir est d'ailleurs incertain avec la remise en cause du développement paneuropéen de Transavia du nouveau PDG, Jean-Marc Janaillac,

Délocalisation

Un tel système mullti-bases peut supporter deux stratégies distinctes. La première consiste à pouvoir créer ailleurs en Europe des bases opérationnelles et d'organiser à partir de celles-ci un réseau permettant de capter de nouveaux marchés. C'est ce que font Ryanair ou Easyjet. La seconde est de faire transférer l'exploitation des lignes existantes à la compagnie utilisant du personnel basé en Espagne ou à Londres, moins coûteux. Sur une ligne comme Stockholm et Londres, SAS pourrait par exemple continuer de l'assurer, mais avec du personnel basé à Londres et non en Suède. Il s'agit là d'une délocalisation de l'activité.

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Commentaires 2
à écrit le 02/02/2017 à 16:54
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" les coûts salariaux globaux (charges comprises) en Grande-Bretagne et en Espagne sont de 35 à 40% moins élevés par employé qu'en Scandinavie".Il s'agit là d'une délocalisation de l'activité. Et après ,on s'étonne que les salariés ne veulent pas...

à écrit le 02/02/2017 à 11:18
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Comment ça ? Mais ils n'auraient donc jamais entendu parler du brexit ces inconscients !?

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