La SNCF veut remettre le smartphone au coeur de la mobilité de ses clients

L'objectif du groupe ferroviaire est certes de faciliter l'expérience client des usagers, mais aussi d'augmenter le nombre de voyages, et ainsi le taux d'utilisation des transports collectifs, tout en diminuant la fraude.
Mounia Van de Casteele
Grâce au digital, la SNCF veut être "un facilitateur de la combinaison de tous les modes de transport", du VTC (voiture de transport avec chauffeur) pour se rendre à la gare, à la location d'un véhicule, à l'arrivée.

Une application mobile unique "pour tous les voyages", un seul compte client en ligne comme en gare, des billets stockés dans les smartphones même éteints ou déchargés: la SNCF a présenté jeudi ses prochaines innovations numériques censées "simplifier" et "fluidifier" les usages des voyageurs.

Parmi les "huit projets phares" sur les rails, la refonte de l'application mobile SNCF a pour but de "doubler le nombre d'utilisateurs d'ici trois ans", ont indiqué les dirigeants du groupe, lors d'une conférence de presse, évoquant 6 millions de téléchargements à ce jour, 20 millions de connexions par mois et 2 millions de visiteurs uniques quotidiens.

Un facilitateur pour les usagers

Conçue à l'origine comme un "calculateur d'itinéraire multimodal", l'application va ainsi devenir "à partir de septembre (...) l'outil unique pour tous les voyages", a déclaré le directeur des systèmes d'information du groupe, Benoit Tiers. Exit donc les applications spécifiques aux TGV, Transilien et Intercités. "On est en train de simplifier", a-t-il ajouté.

Et toujours dans une optique de porte-à-porte, grâce au digital, SNCF veut être "un facilitateur de la combinaison de tous les modes de transport", du VTC (voiture de transport avec chauffeur) pour se rendre à la gare à la location d'un véhicule à l'arrivée. D'autant que 61% des Français et 79% des clients SNCF sont équipés d'outils digitaux, a précisé Florence Parly, directrice générale de SNCF Voyageurs. "C'est une opportunité qu'il nous faut saisir", a-t-elle précisé.

Intelligence artificielle, "intelligence augmentée"

Cette mise à jour majeure sera aussi orientée vers la "personnalisation en fonction des habitudes de l'utilisateur", avec une ergonomie adaptée et une dose d'intelligence artificielle. Un terme qui ne convient cependant guère à Guillaume Pepy, patron du groupe, qui a expliqué lors de cette même conférence de presse, qu'il lui préférait celui d'"intelligence augmentée", plus adéquat. Par exemple, si l'utilisateur a un train à prendre dans 30 minutes et que l'application le détecte, grâce à la géolocalisation, à plus d'une demi-heure de la gare, elle pourra lui suggérer les modes de transport idoines pour arriver à l'heure.

En septembre également, chaque voyageur pourra s'identifier avec son adresse mail, qui remplacera les multiples codes et références actuellement demandées en gare, en boutique, sur les sites Internet et les applications de la SNCF.

Développer la technologie sans contact

Dans un second temps, début 2018, l'application SNCF intègrera la technologie de communication sans contact (NFC), qui permettra d'enregistrer les billets sur la puce d'un smartphone compatible pour "l'utiliser comme titre de transport, même éteint ou déchargé, avec la même rapidité qu'un pass Navigo", selon Benoit Tiers. Cela "remet le smartphone au coeur de la mobilité de nos clients", a enchéri Florence Parly.

L'objectif étant d'augmenter le nombre de voyages, et ainsi le taux d'utilisation des transports collectifs.

La SNCF va cependant devoir remplacer les 15.000 terminaux de ses contrôleurs par un nouvel appareil, compatible avec la technologie NFC et connectée à l'application mobile, qui "va nous permettre d'améliorer la lutte contre la fraude", a-t-il assuré.

Par ailleurs, le déploiement de la téléphonie mobile le long du réseau à grande vitesse suit le calendrier prévu, affirme l'entreprise publique: après Paris-Lyon en 2016, Paris-Lille sera couverte en 3G/4G au mois de juin, puis les lignes Paris-Bordeaux et Paris-Strasbourg en juillet. L'extension jusqu'à Marseille, Nice et Perpignan est prévue pour septembre, celle vers Rennes en décembre. "Il y a un gros travail qui est fait entre nos équipes, les opérateurs et l'Arcep", le régulateur des télécoms, a souligné Benoit Tiers. Avant de préciser que l'objectif était d'assurer une couverture pour 90% des usagers à l'horizon 2020. Pour l'heure, la SNCF assure que 253 gares disposent du wifi gratuit et illimité.

Mounia Van de Casteele

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