Le coup en or de Lufthansa avec Air Berlin

La reprise de 81 appareils d'Air Berlin va permettre de doubler la flotte d'Eurowings, la filiale low-cost de Lufthansa. Ceci pour un prix d'achat de 200 à 300 millions d'euros.
Fabrice Gliszczynski
Dans la mesure où ces avions seront attribués à sa filiale low-cost Eurowings, cette dernière verra sa flotte, une fois l'opération validée, doubler du jour au lendemain pour atteindre plus de 180 avions.

En reprenant 81 avions et 3.000 salariés de sa rivale Air Berlin, en faillite depuis le 15 août dernier, pour une somme à peine supérieure à 200 millions d'euros selon la presse allemande (auxquels il faudra ajouter une centaine de millions de frais d'intégration), Lufthansa réalise un coup en or.

Doublement de la flotte d'Eurowings

Dans la mesure où ces avions seront attribués à sa filiale low-cost Eurowings, cette dernière verra sa flotte, une fois l'opération validée, doubler du jour au lendemain pour atteindre près de 180 avions. Soit 2,5 fois plus que la flotte de Transavia (Transavia Holland et France), l'entité low-cost d'Air France-KLM. Ceci donc pour un prix équivalent à celui de deux A320neo neufs (au prix catalogue). Une taille qui lui permettra de résister aux compagnies low-cost classiques comme Easyjet ou Ryanair. Parmi ces 81 avions, quasiment la moitié avait fait l'objet d'un accord de location.

Hausse des prix en vue

Lufthansa va ainsi verrouiller le ciel allemand. Les effets de levier sont de deux ordres. Tout d'abord, la compagnie allemande va pouvoir augmenter les tarifs sur un grand nombre de lignes sur lesquelles Air Berlin était contrainte de baisser fortement ses prix pour remplir ses avions face à la concurrence féroce de Lufthansa. Va s'ajouter ensuite une meilleure allocation des actifs d'Air Berlin puisqu'il est clair que Lufthansa ne va pas s'amuser à maintenir une surcapacité sur les lignes à faible recette unitaire.

"C'est un jour funeste pour la concurrence dans les airs", a commenté Tomaso Duro, analyste de l'institut de recherche DIW, rappelant la situation de "quasi-monopole" dont disposera Lufthansa sur des lignes comme Berlin-Francfort ou Cologne-Munich.

Retour sur investissement rapide

L'opération s'annonce donc lucrative. Elle devrait selon Yan Derocles, analyste chez Oddo Securities, générer un peu moins d'une centaine de millions d'euros de résultat supplémentaires. Soit un retour sur investissement extrêmement rapide au bout de moins de quatre ans seulement. Bernstein Research estime lui aussi le gain dans les mêmes eaux.

Fabrice Gliszczynski

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Commentaires 5
à écrit le 14/10/2017 à 17:53
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Bonne affaire: c'est à voir. D'après le site de Air Berlin investor relations, il y a environ dans la nature: - Euro et CHS 475 mln d'obligations à taux 5.6 à 8.25% - USD 220 mln d'obligations à taux 6.8% - Euro 270 mln d'obligation convertibles...

à écrit le 13/10/2017 à 15:31
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Un compagnie d'aviation allemande qui profite surtout à une autre compagnie d'aviation allemande, incroyable ! Quelle heureuse coïncidence quand même... "Hausse des prix en vue" Et en plus ,cerise sur le gâteau, un cadeau aux actionnaires !

à écrit le 13/10/2017 à 15:22
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Histoire banale du capitalisme.

à écrit le 13/10/2017 à 11:05
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Eurowings, c'est bien cette compagnie allemande qui emploie sans vérification, des pilotes suicidaires ?

le 13/10/2017 à 13:26
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Oui, une compagnie tres sure, avec des pilotes chevronnes. Bien mieux que Air-Chance.

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