Les VTC en panne sèche aux Emirats Arabes Unis

Confrontés à une concurrence féroce et à de nombreux démêlés avec les autorités locales, les sociétés de VTC Uber et Careem ont décidé de stopper temporairement leurs services dans ce pays du golfe. Premiers signes d'un échec?
La startup californienne a du se résoudre ce week-end à arrêter temporairement son service aux Emirats Arabes Unis.

Nouveau coup dur pour les sociétés de VTC (Voiture de Transport avec Chauffeur) aux Emirats Arabes Unis. Ce week-end les deux leaders du marché, l'américain Uber et le local Careem, ont annoncé mettre en pause leur service dans ce pays du Golfe. Un arrêt qui fait suite à de nombreuses difficultés pour s'imposer sur un marché peu amical.

Un climat de tension autour des VTC

De nombreuses arrestations de chauffeurs de VTC Uber et Careem (70 selon les informations du journal anglophone The National) ont poussé les deux entreprises à arrêter leurs activités ce week-end. Ces arrestations porteraient sur les licences utilisées par les chauffeurs, mais très peu d'informations ont pu circuler concernant les motifs véritables de ces actions.

"Un certain nombre de compagnies de limousines avec lesquelles nous travaillons ont vu leurs chauffeurs se faire arrêter. La tension et le manque de clarté les a poussé à stopper leur services samedi", a annoncé Christian Eid, vice-président marketing de Careem à Dubai.

L'organisme de régulation des taxis de Abu Dhabi, TransAD, aurait justifié ces arrestations en affirmant que Uber et Careem auraient appliqué une tarification de leurs courses inférieure à celle des sociétés de limousines. "Ils apportent des passagers aux compagnies de limousines, ce que nous encourageons, mais ils n'ont pas le droit d'imposer des prix alors qu'ils sont en compétition avec les taxis" a expliqué Mohamed Al Qamzi, CEO de TransAD.

Un marché relativement hostile

Ces événements tendent à cristalliser un contexte déjà difficile pour les sociétés de VTC aux Emirats. La régulation du secteur des taxis s'applique en effet de manière drastique sur Uber et Careem, aussi disruptive que soient ces startups. Pour fonctionner, les deux services doivent utiliser des compagnies de limousines locales et sont soumises à une politique de prix très stricte afin de ne pas concurrencer les taxis.

Malgré ces contraintes, Uber et Careem n'ont pas renoncé à s'implanter sur ce marché. Afin de diversifier leurs sources de revenus les deux sociétés ont mis en place des services de livraison de produit alors que le secteur du e-commerce est en plein boom aux Emirats Arabes Unis. Une évolution de leur stratégie qui témoigne de la nécessité de "contourner" les nombreuses difficultés auxquelles elles sont confrontées.

Uber, qui a lancé son service à Abu Dhabi en 2013, a annoncé l'année dernière que le Moyen Orient était l'un des secteur où son service connaissait la plus forte croissance. La startup de Travis Kalanick prévoyait même d'investir 250 millions de dollars dans cette région ainsi qu'en Afrique du Nord. Si Uber domine aujourd'hui les marchés américains et européens, il a aussi subi plusieurs échecs en Asie. Le prochain champ de bataille semble donc être le Moyen-Orient et la startup californienne compte bien s'y imposer... à force de patience.

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Commentaire 1
à écrit le 29/08/2016 à 17:18
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Deuxième signe de défaite en comptant Chine non ? ça commence à faire d'ailleurs...

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