Marché Vélib' : l'offre JCDecaux-RATP-SNCF écartée au profit de Smoove

Cette décision doit être entérinée par un prochain vote mi-avril, a annoncé samedi JCDecaux.
Le marché remporté par la petite entreprise de Montpellier entrera en vigueur en janvier 2018, pour 15 ans.

| Article publié le 01/04, mis à jour le 03/04.

C'est donc la PME Smoove qui a remporté le marché du Vélib'. L'offre du groupement JCDecaux-RATP-SNCF pour le renouvellement du populaire système de vélo en partage à Paris a en effet été écartée au profit de celle de son concurrent Smoove, a annoncé ce samedi JCDecaux. Dans un communiqué, le spécialiste de l'affichage publicitaire dit avoir été informé vendredi de la décision rendue par la commission d'appel d'offres du Syndicat Autolib' Vélib' Métropole de retenir l'offre du groupement formé par Smoove, Indigo et le groupe Mobivia dans le cadre de la compétition Vélib'2, marché qui entrera en vigueur en janvier 2018, pour 15 ans.

Quid des emplois ?

Ce choix en faveur de Smoove, une PME de Montpellier, doit encore être entériné à la mi-avril par le Syndicat Vélib' Métropole, qui fédère Paris et les communes de banlieue associées au système. D'ici là, les salariés de Vélib' ont prévu de "perturber" le système afin d'obtenir des garanties pour le maintien de leur emploi. Pour rappel Vélib' emploie 315 personnes, compte plus de 300.000 abonnés de longue durée et a totalisé près de 300 millions de locations depuis son lancement.

Vélib Statista

Crédits : Statista*.


Le groupe JCDecaux, qui détient le marché depuis sa mise en place en 2007, estime que l'écart entre les deux offres "se fonde sur un dumping social, avec une proposition excluant la reprise de l'ensemble des personnels et reposant sur de nouvelles équipes inexpérimentées, moins nombreuses et à des conditions sociales et salariales dégradées". Le groupement "demande que toutes les précisions sur le dimensionnement des équipes ainsi que leurs conditions sociales et salariales soient rendues publiques" et indique qu'il "examinera ces éléments avec la plus grande attention avant d'en tirer les conséquences juridiques qui s'imposent".

Sur ce point, Christophe Najdovski, adjoint EELV aux transports de la maire PS de Paris Anne Hidalgo, a indiqué mardi que l'exécutif parisien serait "vigilant sur l'avenir du personnel". JCDecaux affirme encore que "malgré (ses) demandes réitérées (...) tout au long de la procédure, il n'a pas été prévu de reprise de plein droit des équipes par le nouvel exploitant", et assure qu'il "mettra tout en oeuvre pour l'obtenir".

Mauvais joueur JCDecaux ?

JCDecaux assure avoir "obtenu la meilleure note sur tous les critères de notation non financiers, c'est-à-dire le critère 'exploitation, entretien, maintenance du dispositif, communication institutionnelle, suivi du service+ et le critère +conception, fabrication et déploiement du système'". Le groupement mené par Smoove "ne l'emporte donc que sur le critère du prix", car il "présenterait une offre financièrement étonnamment inférieure", estime JCDecaux.

Pourtant, Smoove permet entre autres de doubler les capacités des stations grâce à un boîtier innovant qui reconnaît automatiquement l'utilisateur lorsque celui-ci souhaite déposer son vélo dans une station déjà pleine, où son vélo est considéré comme rendu. Le boitier permet d'actionner une "fourche-cadenas", un antivol intégré dans le cintre du vélo, qui le sécurise et qui permet à l'usager de l'attacher au vélo d'à côté ou à un point fixe. L'entreprise apporte ainsi une petite révolution technologique et une réponse concrète à la problématique rencontrée quotidiennement par les usagers du Vélib' à Paris. Un rapport d'audit du contrat Vélib' par l'inspection générale de la Mairie de Paris publié en février 2016 mettait en évidence cette insatisfaction. En effet, l'appréciation des places disponibles pour déposer un vélo et leur disponibilité en station ne recueillent respectivement que 56% et 54% d'avis satisfaits.

Quoi qu'il en soit, si la défaite de JCDecaux se confirme, ce ne serait pas forcément la fin du feuilleton, selon Le Parisien. D'après le journal, certains prédisent déjà d'éventuels recours en justice pour un marché de cette importance (plusieurs centaines de millions d'euros). Le Parisien rappelle ainsi qu'en 2006 déjà, JCDecaux avait obtenu le marché en deux temps, après avoir fait annuler le premier appel d'offres remporté par son concurrent Clear Channel. A suivre donc.



(Avec AFP)

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Commentaires 18
à écrit le 03/04/2017 à 18:07
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Beaucoup se plaignent ici du coût des Vélib' aux contribuables parisiens...et l'entretien du périphérique me coûte combien ? moi parisien qui n'est pas de voiture...

à écrit le 03/04/2017 à 14:58
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Le 1er Avril, on aurai pu avoir cette déclaration de la maire de Paris: " Parisiennes Parisiens, on vous a menti effrontément. Ces velib et auto lib sont des cata sans nom, des erreurs mais même Fillon en fait, de l'argent le votre jeté par la fenêt...

à écrit le 03/04/2017 à 8:43
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à force d'être assis sur des pactoles faciles, à force d'inviter dans les salons et des sorties privées certains industriels oublient le vrai monde des affaires celui de l'innovation celui de se lever le matin pour se battre pour gagner non aujourd'h...

à écrit le 02/04/2017 à 21:50
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D après un rapport confidentiel (sept. 2016) Vélb coûte au moins 16 000 000 de euros par an aux contribuables parisiens !!! Comme Il ya 17000 vélib et 224 000 abonnés (chiffre wikipédia); on pourrait donc offrir gratuitement 64 000 vélos de 25...

à écrit le 02/04/2017 à 14:15
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Très bon choix et tant mieux. Avec cette entreprise, cela bougera et les innovations et adaptations seront de mises. Et puis, il n'y aura pas la lourdeur et les charges des salariés encartés et plus ou moins "protégés". Bref, il y aura de l'avanc...

le 04/04/2017 à 10:39
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" Et puis, il n'y aura pas la lourdeur et les charges des salariés encartés et plus ou moins "protégés". C'est sur que 16 personnes scindés sur deux sites, Montpellier et Lyon ne favorisent pas le syndicalisme.

à écrit le 02/04/2017 à 13:29
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Nonobstant sa capacité à créer et à innover depuis 40 ans, l'entreprise JCD a toujours trainé derrière elle de façon réelle ou imaginaire, une solide réputation dans l'art et la manière de fluidifier grassement les relations contractuelles avec ses d...

à écrit le 02/04/2017 à 12:00
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Vive l'alternance et bravo à la PME de Montpellier qui équipe déja Vancouver, Moscou,Montpellier etc d'avoir remporté Paris avec son offre plus innovante et mieux disante que celle de JC Decaux.. Quant à ceux qui prônent l'achat et l'utilisation de ...

le 02/04/2017 à 14:49
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Désolé, mais parisien du 15iéme , je pense qu'il très souvent possible d' installer des abris à vélo dans les cours intérieures pour les immeubles du début XXiéme. Pour les plus récents, il y les caves, les garages en sous sol et même des balcons. C...

le 02/04/2017 à 18:48
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@ reponse de pas de bol: connaissant une proche habite Paris, je vous assure qu'il est impossible de descendre et encore plus de remonter un vélo par l'escalier de sa cave. Et immeuble sans balcon et encore moins de garage.

le 03/04/2017 à 10:20
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C'est effectivement difficile pour les immeubles parisiens d'avant 1850.Les immeubles parisien construit autour de 1900 se chauffait au charbon. Lequel charbon était souvent entreposé dans les cour ou étaient aménagées des sortes de casier 1 pour cha...

à écrit le 02/04/2017 à 9:36
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Ils'agit de marché public et onc de l'argent de nos impôts. Quand une entreprise perd ce marché il n'y a aucune raison que les salariés de ces entreprises bénéficient d'une garantie de l'emploi, ils ne sont pas fonctionnaires que je sache et la plupa...

le 02/04/2017 à 17:44
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Ben tout dépend du marché. reprendre les salariés est très courant. Et c'est souvent une bonne chose. dans les cantines par exemple.

le 03/04/2017 à 12:58
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C'est touchant ces salariés de Decaux qui alertent et vont faire grève pour la défense de l'emploi et de leur employeur, parce que je me souviens très bien qu'il y a quelques années les salariés avaient fait plusieurs mouvement de grève pour dénoncer...

à écrit le 02/04/2017 à 1:51
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Juste imaginer d'un coté les budgets investissement ( création des parkings, des bornes reliées à un nodal central, et achats entretien et remplacements des engins roulant) qui ont été dépensé depuis 10 ans pour la création et la maintenance des gou...

le 04/04/2017 à 7:40
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Pour les dessous de table vous redemanderez quand Le marché aura été rediscuté...

à écrit le 01/04/2017 à 21:41
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Fermer ce service qui coute des dizaines de millions, et avec l' argent économisé, construire de vraies pistes cyclables sécurisées comme en Allemagne ou aux Pays Bas. Les parisiens utiliseront des vrais vélos qu'ils achèteront et feront entret...

à écrit le 01/04/2017 à 19:58
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Et les dessous de selle, pardon, de table, se montent à combien ?

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