Mont-Saint-Michel : Keolis succède à Transdev pour l'exploitation des navettes de bus

A partir de la mi-octobre, la SNCF via sa filiale Keolis exploitera le parking et les navettes du Mont-Saint-Michel en lieu et place de Transdev. Moins anodin qu’il n’y paraît, ce changement marque le début de la reprise en main du deuxième site le plus visité de France par l’établissement public qui le gère depuis un peu plus de deux ans.
Victime de leur succès, les navettes du Mont saint Michel sont souvent bondées dans les périodes d'affluence.
Victime de leur succès, les navettes du Mont saint Michel sont souvent bondées dans les périodes d'affluence. (Crédits : DR)

Passage de témoin à l'ombre de l'archange. Le 14 octobre, Keolis filiale de la SNCF prendra le relais de Transdev qui exploitait depuis treize ans le parking et les navettes (gratuites) chargées d'acheminer les visiteurs jusqu'au pied du monument où les voitures ne sont plus autorisées à stationner depuis que celui-ci est désensablé.

L'opérateur, choisi par l'Etablissement public du Mont saint Michel (EPMSM), devra notamment augmenter le nombre de rotations en période de pointe, veiller à ce que ses véhicules soient moins bondés et remplacer le gazole par du biocarburant dans les moteurs au nom de la protection de l'environnement. Le marché, conclu pour une durée cinq ans, est de belle taille. Il devrait générer un chiffre d'affaires de 26 millions pour 1,6 million de voyages annuels. Transdev, qui ne souhaitait pas rempiler, se verra allouer une soulte d'environ 12 millions d'euros en remboursement des investissements réalisés pour l'aménagement du parking. « Nous n'avons pas voulu faire peser ce poids sur le nouveau concessionnaire », explique Thomas Velter, le directeur de l'EPMSM.

Ce dernier n'en met pas moins la pression sur la filiale de la SNCF. Là où le précédent délégataire percevait les recettes des 5.000 places de stationnement, elle sera rémunérée directement par l'établissement public avec une part fixe et une part variable indexée sur ses performances.

« C'est un changement de paradigme qui montre notre volonté de reprendre la main sur la concession », décrypte Thomas Velter.

Objectif : mieux maîtriser un service clé pour l'attractivité du site.  Mais aussi capter de nouvelles recettes au profit de l'établissement public dont les charges d'entretien sont lourdes et dont le budget repose intégralement sur l'Etat (à hauteur de 3,3 millions d'euros) et sur les Régions Normandie, Bretagne et le Département de la Manche (1,5 million à parts égales). L'EPMSM devra en outre rembourser l'emprunt contracté pour indemniser Transdev. « Comme toutes les structures comparables, nous avons vocation à dégager des ressources propres pour nous inscrire dans une trajectoire d'autonomie financière », justifie son directeur.

Dans cette perspective, une refonte de la grille tarifaire du stationnement est en préparation. « Les prix seront adaptés aux saisons et plus attractifs en soirée de façon à conquérir des publics qui ne venaient pas au mont », nous explique-t-on. En revanche, les touristes doivent s'attendre à payer plus cher leur place de parking lors des jours d'affluence.

« Une alternative au secteur privé »

Ce ne sont pas les seules ressources sur lesquelles compte l'établissement pour alléger le poids qui pèse sur les épaules des contribuables. Au prix d'une stratégie marketing assumée, de nouveaux services vont voir le jour intra muros sous sa conduite. Au printemps prochain, l'ancienne caserne des pompiers devrait ainsi accueillir un restaurateur moyennant le versement d'un loyer. Même chose pour la future boutique « des savoir-faire français » qui ouvrira sur les remparts.

But avoué ? « Proposer une offre alternative à celle du secteur privé ». Lequel est régulièrement accusé de pratiquer des prix prohibitifs pour une offre de qualité discutable. Une marque collective est également en préparation. Elle pourra être cédée sous licence à des entreprises qui souhaitent capitaliser sur l'image du Mont saint Michel.

Enfin, il sera fait appel au mécénat, un filon inexploité jusqu'ici. L'EPMSM a d'ailleurs recruté la semaine dernière l'ancienne responsable du mécénat du château de Chambord dont la politique en la matière fait figure de modèle.

A cet exercice, le deuxième lieu le plus visité de France après Paris a quelques arguments à faire valoir d'autant qu'il a bien remonté la pente après le trou d'air dû au Covid. Entre juillet et août dernier, la merveille de l'Occident a reçu plus d'un million de visiteurs, 200 000 de plus qu'en 2019. « C'est encourageant », en conclut Thomas Velter.

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Commentaires 2
à écrit le 29/09/2022 à 20:19
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Comme tous les français, nous avons constaté de multiples soucis avec ces navettes transev pour les français les touristes la gestion des parkings les files d attentes sous la pluie alors que l office de tourisme ou sont les WC est un bâtiment abrit...

à écrit le 29/09/2022 à 15:50
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Depuis qu'ils ont fait ce bazar et transformé le mont en Disneyland je n'y vais plus... d'ailleurs ce monument est devenu une concession..

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