Norwegian entre Paris et les Antilles : ça chauffe vraiment pour 2018 !

La compagnie à bas coûts norvégienne pourrait lancer des vols entre Paris et les Antilles françaises au cours de la saison hiver 2018/2019 qui débutera fin octobre 2018. Elle ouvrira au cours du premier semestre 2018 au départ de Roissy Newark, Boston et Oackland. D'autres destinations sont à l'étude.
Fabrice Gliszczynski
Pour alimenter en passagers ses vols long-courriers au départ de certains aéroports, Norwegian est en discussion avec Ryanair et Easyjet pour que ces dernières lui apportent des passagers court et moyen-courriers.

Norwegian marque son petit territoire à Paris. Alors que Level, la marque low-cost long-courrier d'Iberia, filiale aux côtés de British Airways, Vueling et Aer Lingus du groupe IAG, prépare son arrivée à Paris l'an prochain, et qu'Air France finalise la création d'une filiale à coûts réduits en espérant que les pilotes la valident, Norwegian, la plus grosse low-cost long-courrier européenne, a décidé de monter à puissance à Roissy-Charles de Gaulle où elle opère depuis juillet 2016 des vols vers les Etats-Unis à des tarifs très attractifs.

Trois nouvelles lignes au moins l'an prochain

Après avoir déjà annoncé une augmentation d'offre pour cet été, la compagnie norvégienne annonce aujourd'hui l'ouverture de trois nouvelles lignes au départ de Paris: Newark en février 2018, qui, combinée à la desserte de New-York JFL, lui permettra de proposer deux vols quotidiens sur New-York,  Oackland en Californie en avril 2018 et Boston en mai 2018, toutes deux avec quatre vols par semaine. Ce n'est visiblement pas fini.

« De nouvelles routes vers les Etats-Unis seront annoncées dans quelques semaines », a indiqué ce mercredi Thomas Ramdahl, le directeur commercial de Norwegian, de passage à Paris.

Des destinations autres que les Etats-Unis sont également dans les tuyaux. Plusieurs fois évoquée l'hypothèse d'un lancement de lignes entre Paris et les Antilles se précise.

« J'espère au début de la saison hiver 2018/2019 », a déclaré Thomas Ramdahl. De quoi chambouler un marché déjà ultra concurrentiel avec la présence sur cet axe d'Air France, d'Air Caraïbes, Corsair et XL Airways. Pour assurer son programme long-courrier à Roissy, Norwegian disposera l'an prochain de 4 Boeing 787, «5 si nous ouvrons les Antilles », a précisé Thomas Ramdahl.

28 nouveaux B787 entre 2017 et 2020

Les compagnies françaises sont prévenues. Norwegian n'en est qu'au début de son développement en France. Quel que soit le rythme de croissance, les transporteurs tricolores devront compter sur le long-courrier su une présence accrue de la low-cost norvégienne. Vingt-huit Boeing 787 entreront dans la flotte entre 2017 et 2020, auxquels s'ajouteront à partir de 2019, des premiers A321 Neo LR.

« Nous regardons des vols saisonniers, l'été entre New York et Los Angeles vers Nice. Nous regardons aussi des vols vers les Etats-Unis au départ de villes de province comme Bordeaux qui pourront être opérés par des A321 Neo LR », explique Thomas Ramdahl.

L'Asie, l'Amérique latine, sont aussi citées. « D'une manière générale, ce que nous faisons à Londres Gatwick peut être dupliquer à Paris », fait-il valoir.

Droits de trafic

A condition d'obtenir les droits de trafic. Ce qui arrivera dans tous les cas pour la desserte des pays de l'Asean. La Commission européenne négocie en effet avec l'association des nations du sud-est asiatique un accord aérien permettrait à tout transporteur européen de desservir ces pays au départ de n'importe quel pays d'Europe. Et même si la Norvège n'est pas un membre de l'Union européenne, elle est intégrée à l'Europe en matière de transport aérien.

Pour alimenter en passagers ses vols long-courriers au départ de certains aéroports, Norwegian est en discussion avec Ryanair et Easyjet pour que ces dernières lui apportent des passagers court et moyen-courriers. Comme l'a dit au Paris Air Forum Bjorn Kjos, le PDG de Norwegian, un accord pourrait être signé d'ici à la fin de l'année. Thomas Ramdahl n'a pas dit que Paris n'y figurait pas.

Création d'une base PNC en vue à Paris

Avec ce développement à Paris, Norwegian entend augmenter le nombre de pilotes basés disposant d'un contrat de droit français. Au nombre de 26 aujourd'hui, ils devraient « être plus de 100 en 2018 ». Avec la perspective de disposer de cinq avions à Paris l'an prochain, la compagnie évoque « la possibilité de faire la même chose avec les hôtesses et stewards ».

La riposte des compagnies classiques

Face à la riposte des compagnies classiques, Norwegian reste serein. S'il ne s'est pas épanché sur le projet d'Air France toujours suspendu à l'accord des pilotes, Thomas Ramdahl estime que Level dispose de sérieux atouts pour réussir en raison notamment de la puissance commerciale des compagnies du groupe IAG et de la capacité de bénéficier de ces dernières de créneaux horaires sur les aéroports contraints. Néanmoins estime-t-il, elle souffrira, comme toutes les entités low-cost au sein des compagnies classiques, des frottements qui interviendront tôt ou tard avec la maison-mère. Il y a un « risque de cannibalisation » de l'activité de la maison-mère par la filiale. Avec derrière la menace de transferts d'activité de la première vers la seconde et toutes les tensions sociales à la clé. Si la low-cost est positionnée sur les routes les moins lucratives pour justement éviter de venir concurrencer la maison-mère, elle prendra un risque économique.

Fabrice Gliszczynski

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Commentaire 1
à écrit le 06/07/2017 à 14:52
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Les compagnies "étrangères" semblent se positionner déjà pour l'après AF, le colosse aux pieds d'argile aux raideurs de gestion insurmontables, mortifères et d'un autre temps alors qu'il faut pour survivre aujourd'hui de l'agilité.

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