Nouveau chèque de Rome pour sauver Alitalia : les aides d'état ne sont pas que dans le Golfe

L'Etat italien a accordé un prêt relais de 600 millions d'euros à Alitalia pour renflouer les caisses de la compagnie et maintenir son activité le temps de trouver un éventuel repreneur. Rome a néanmoins indiqué qu'il n'entendait pas renationaliser la compagnie.
Fabrice Gliszczynski

Les aides d'Etat au transport aérien ne sont pas que dans le Golfe ou pour les compagnies low-cost. Bien qu'il ne compte pas renationaliser Alitalia, placée administration extraordinaire en raison de ses difficultés financières, l'Etat italien a néanmoins signé un chèque de 600 millions d'euros sous forme de prêt relais pour renflouer les caisses de la compagnie et lui permettre de tenir quelques mois, le temps de trouver un hypothétique repreneur.

Plus de 8 milliards d'euros d'aides injectées par l'Etat

Nul doute que cette nouvelle aide financière attribuée sans avoir le feu vert de Bruxelles va faire réagir un certain nombre de concurrents, qui vont dénoncer une distorsion de concurrence. Ce fut déjà quand en 2008 quand Alitalia avait bénéficié d'un tel prêt relais, le deuxième en deux ans à l'époque. Au total ces dernières années, l'Etat italien a déjà injecté plusieurs milliards d'euros pour maintenir en vie Alitalia.

"Les citoyens ont déjà payé 7,5 milliards" d'euros au cours des dernières années lors des tentatives de sauvetage d'Alitalia, auxquels s'ajoute le prêt relais de 600 millions accordé mardi par le gouvernement pour permettre à la compagnie de voler encore six mois, a précisé le ministre du Développement économique Carlo Calenda.

"C'est donc huit milliards au total et les contribuables font très attention à la manière dont leur argent est utilisé et le gouvernement aussi doit faire très attention", a poursuivi le ministre, qui a une nouvelle fois exclu tout projet de nationalisation. Doivent s'ajouter les sommes de l'Etat d'Abu Dhabi depuis l'entrée dans le capital d'Etihad Airways (contrôlée à 100% par l'émirat) en 2014.

Adosser Alitalia à une grande compagnie internationale

Pour le gouvernement, l'objectif est de pouvoir trouver un repreneur, si possible un grand groupe de transport aérien auquel s'adosserait Alitalia.

"La chose importante à savoir est que sans une alliance avec une grande compagnie (aérienne) internationale, le sauvetage d'Alitalia risque d'être difficile", a indiqué le ministre.

Certes, encore faut-il qu'ils soient intéressés. Car, au vu de ses positions de marché, une reprise d'Alitalia n'apporte plus la garantie de mettre la main sur le marché italien.

Les low-cost représentent en effet 47% du marché. Par ailleurs les interférences politiques et les tensions sociales qui ont marqué la vie de la compagnie depuis plus de 15 ans n'incitent pas d'éventuels repreneurs à se mettre dans ce bourbier, du moins à reprendre l'ensemble d'Alitalia. Car, certaines activités d'Alitalia peuvent intéresser, notamment celle liée à l'aéroport de Milan Linate. Nous chercherons de toute évidence en priorité la vente de l'ensemble de la société dans un contexte où sa relance serait possible", a ajouté le ministre. Lufthansa a déjà indiqué qu'elle n'était pas sur ce dossier.

Fabrice Gliszczynski

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Commentaires 10
à écrit le 06/05/2017 à 23:17
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Un peu comme Air France qui ne survie pas non plus sans l'aide de l'état. La fin sera probablement la même.

le 09/05/2017 à 1:46
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euhhh !!??? De quelles aides parlez-vous pour AF, et pour quels montants ? Je crois que vos affirmations ne sont que des spéculations inventées...

à écrit le 06/05/2017 à 23:04
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Pour moi, une reprise des actifs d'Alitalia peut avoir un émorme intérêt pour AirFrance-KLM, mais à condition de prononcer d'abord la mise en liquidation et donc la révocation de l'ensemble des dettes et des contarts (notamment contrats de travail). ...

à écrit le 06/05/2017 à 7:12
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Pourquoi le monde ne se soucie pas de la vie Humaine qui souffre de Faim et de pauvreté mais plutôt de Milliards des Dollars pour des futillités svp?Trs désolant vrmt.Merci!

à écrit le 05/05/2017 à 17:16
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Comme d'habitude, dés que l'on parle de restructuration pour sauver Alitalia, les syndicats se mettent en grêve et bloque tout. Résultat cette compagnie est au bord de la faillite et le contribuable italien ressemble de plus en plus à une vache à la...

le 07/05/2017 à 15:01
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Dans le cas d'Alitalia, il semblerait que les salariés ont sacrifiés leur emploi sur l'autel de l'utopie !!! D'ici peu, la liquidation sera prononcée, les actifs d'Alitalia revendus et les salariés...tous au chômage !!! Bravo à eux ...et bon courage...

le 09/05/2017 à 22:51
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Lorsque j'ai dis que c'était les salariés qui avaient "suicidé leur entreprise", je voulait juste rappeler que les syndicats, pour une fois, avait compris qu'un mauvais accord était largement préférable à pas d'accord et une liquidation ; les salarié...

à écrit le 05/05/2017 à 10:46
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De la stupidité de maintenir sous perfusion compagnie du Pape dite "nationale" avec l'argent du contribuable et sans son accord; au mépris des règles de la concurrence internationale et de l'Europe. Heureusement que le dit Pape n'est plus en Avignon....

le 15/05/2017 à 22:38
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heeeuuu... ! Le contrat de transport liant Alitalia et le Vatican faisait du Pape son meilleur client : malheureusement pour Alitalia, le Vatican vient de dénoncer ce contrat !!!! Pour AirFrance, on ne peut souhaiter qu'une chose : que le transport ...

à écrit le 05/05/2017 à 10:36
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La plupart des majors européennes ont été pendant longtemps subventionnées par les états et les américaines ont toutes bénéficié du Chapter 11 qui permet de se sortir de situations difficiles, alors oui les cris d'indignations contre les compagnies d...

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