Un préfet à la tête de la SNCF ?

Selon nos informations, Jean-François Carenco, le préfet de la région Île-de-France et de Paris pourrait succéder à l'actuel président de la SNCF... si celui-ci démissionne. Vendredi, il a déclaré publiquement vouloir rester à son poste.
Guillaume Pepy va-t-il démissionner ?

Partira ? Partira pas ? Alors que Guillaume Pepy, le président de la SNCF aurait menacé de démissionner ce week end, un nom circule déjà pour le remplacer. Selon nos informations, Jean-François Carenco, le préfet de la région Île-de-France et de Paris serait pressenti.

Ancien directeur de cabinet de Jean-Louis Borloo, lorsque celui-ci était ministre de l'emploi entre 2004 et 2006, Jean-François Carenco entretient de très bonnes relations avec Manuel Valls, le Premier ministre. Il a pour première particularité d'avoir un franc-parler très inhabituel dans le microcosme des hauts fonctionnaires français, qui s'imposent un devoir de réserve et une dévotion totale à leur ministre de tutelle. Nommé préfet de la région Île-de-France et de Paris en avril 2015, sa principale mission est de taille : gérer pour le compte de l'Etat le développement de la métropole du Grand Paris, lui qui a travaillé auparavant plusieurs années sur le développement de la métropole lyonnaise, en tant que préfet de la région Rhône-Alpes.

A la manœuvre pour faire émerger le Grand Paris

Son rôle ressemble beaucoup à celui confié à Paul Delouvrier, nommé délégué général du District de la région parisienne en 1961 par le Général De Gaulle. Jean-François Carenco a en quelque sorte été chargé par François Hollande et Manuel Valls de mettre « de l'ordre dans ce bordel » du Grand Paris, pour reprendre l'expression attribuée au Général De Gaulle.

Et jusqu'ici, la moindre des choses est de dire que son travail est apprécié. L'écrasante majorité des acteurs politiques et économiques n'ont cessé depuis un an de louer sa capacité à prendre des décisions et à débloquer des situations pour faire avancer les principaux chantiers du Grand Paris, que sont les nouvelles gares et les opérations d'aménagement. Convaincu de l'importance du rôle de l'Etat en tant qu'opérateur d'intérêt général, mais farouche opposant aux freins générés par la "politique politicienne" sur les territoires, il est aussi reconnu par ses pairs pour sa capacité à gérer les dossiers chauds. Ce n'est donc pas une surprise si l'exécutif pense à lui en cas de départ de Guillaume Pepy de la tête de la SNCF.

Quand le gouvernement court-circuite Guillaume Pepy

Reste une question. L'arrivée éventuelle du préfet Carenco à la tête de la SNCF ne peut être actée que si Guillaume Pepy, à la tête de la SNCF depuis 2008, quitte le wagon.

Ce week-end, le président de la SNCF aurait menacé de démissionner pour protester contre la décision d'Alain Vidalies, le secrétaire d'Etat aux Transports de lâcher du lest face aux syndicats dans l'épineux dossier de la flexibilité horaire des cheminots. Concrètement, le gouvernement a décidé de stopper le projet d'aménagement de la règle 19/6 qui veut qu'un agent ne doit pas finir après 19 heures la veille d'un congé hebdomadaire, ni reprendre avant 6 heures le lendemain. Un projet porté ardemment par la direction de la SNCF.

Apaiser le climat social, la priorité du gouvernement

Selon une source proche du dossier, le président de la SNCF n'aurait pas supporté l'ingérence du gouvernement alors qu'il se débat depuis de longs mois pour faire passer ses réformes au sein du groupe, réformes indispensables selon lui pour préparer la SNCF à l'arrivée de la concurrence. Pourquoi l'exécutif intervient-il ? A quelques jours du premier match de l'Euro 2016, le championnat d'Europe des Nations de football, l'Elysée et Matignon veulent apaiser les mouvements de contestation contre le projet de loi El Khomri en retirant de la rue les plus gros bataillons de grévistes, à savoir les salariés des entreprises publiques, et notamment les cheminots.

Interrogé vendredi par l'AFP, Guillaume Pepy (SNCF) sur un éventuel départ a déclaré : " je suis à mon poste avec les équipes, et à fond ". Il souhaite par ailleurs la suspension de la grève au sein de l'entreprise publique, au nom de la " solidarité avec les Français qui subissent notamment les conséquences des intempéries ".

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Commentaires 17
à écrit le 04/06/2016 à 8:34
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"la règle 19/6 qui veut qu'un agent ne doit pas finir après 19 heures la veille d'un congé hebdomadaire, ni reprendre avant 6 heures le lendemain." Si vous pouviez préciser que ce n'est pas pour "un agent" mais que cela concerne uniquement les con...

le 04/06/2016 à 11:17
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La règle du 19/6 concerne tout les personnels roulant (titre 1) soit les conducteurs et les asct soit plutôt 15 à 20% du personnel

à écrit le 03/06/2016 à 23:12
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Il faut que Vidalies aille voir Valls afin qu'il fasse pareil avec la loi travail: Pépy fait un projet de réforme pour améliorer la compétitivité de la SNCF, ce qui est la philosophie générale de la loi travail et l'Etat intervient pour annuler cette...

à écrit le 03/06/2016 à 19:43
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Un Préfet plutôt que Martinez ? Dans le fond, ce n'est pas un mauvais choix : les Préfets ne savent plus faire régner l'ordre et ne dégagent même plus les autoroutes bloquées par quelques poignées de gens du voyage un jour de grand chassé croisé d'ét...

à écrit le 03/06/2016 à 19:34
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C'est le jeu des chaises musicales. Ce type n'y connaît probablement rien aux transports, mais il appartient au sérail et est bien vu des gens en place au gouvernement :-)

à écrit le 03/06/2016 à 19:02
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bof, de toute façon la SNCF va se faire avaler. Ca va se faire d'une manière ou d'une autre, vu leur niveau de service, la qualité des trains deplorable, une technologie obsolete, la sécurité douteuse, un budget dans le rouge chronique, etc... et le ...

à écrit le 03/06/2016 à 13:41
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Ce préfet a- t- il le profil que les difficultés de la SNCF exigent ? un gestionnaire très rigoureux et ferme . Or, il semble avoir eu ses heures de gloire avec un ministre dépensier ?

à écrit le 03/06/2016 à 12:35
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qu'il parte PEPY il est trop bien pour la SNCF et de l'état qui se couche lamentablement devant les syndicats et qui sappe son travail la concurrence les tuera

à écrit le 03/06/2016 à 10:12
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La SNCF fut une belle entreprise; elle a été gangrénée, malheureusement, depuis quelques décades par une poignée de hauts responsables syndicalistes qui se cramponnent aux privilèges que leur confèrent leur statut; les contribuables français n'arrête...

le 03/06/2016 à 12:46
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C 'est d'une lâcheté de l'état sans nom !!! Bravo Vals et Hollande plus lâches y'a pas...on arrose les fonctionnaires au mépris de ceux qui rament pour trouver un job.... et faciliter leurs embauches ces CGTistes qui ne craignent rien et foutent...

à écrit le 03/06/2016 à 9:15
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Un préfet à la tête de 50 milliards de dettes..

le 03/06/2016 à 23:00
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Jean-François Carenco est diplômé de HEC et de l'ENA (promotion Michel de L'Hospital) comme un certain FH!!!

à écrit le 03/06/2016 à 6:37
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tous ces dirigeants sont déconnectés de la base, et s'enferment dans des mesures symboliques pour continuer à exister. les syndicats, les politiques ne valent pas mieux. la communication est un mal rampant qui mine notre mode de vie.

à écrit le 03/06/2016 à 5:42
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"l'entre soit" perdure. C'est qu'en Navarre pour bouger quelque chose il ne faut pas s'appeller Sysiphe. Un Pepy ou un autre, pffff, rien ne pourra evoluer, jusqu'a la chute finale. Francais, accrochez vous mais surtout pas aux wagons.

à écrit le 02/06/2016 à 21:02
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Qui ? Ben... Martinez... Comme ça, ils n'auront plus de raison de faire grève...et on prendra notre voiture ou l'autocar...

le 03/06/2016 à 1:01
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Excellent !! MARTINEZ P.D.G de la S.N.CF : et vivement sa faillite. Y a de l'espoir, tant de lettres en communs avec la S.N.C.M qu'ils ont détruite les Cégétistes

le 03/06/2016 à 8:58
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Exact , met tons Martines a la tête de la sncf on va se marrer ! Trains gratuits pour tout le monde , pas de trains du vendredi au lundi mais aussi pendent les vacances scolaires , 1000000 de nouvelles embauches pour résorber le chômage et augmentati...

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