La baisse des prix va continuer dans le transport aérien européen du fait de la forte concurrence dans le secteur et de la répercussion dans les tarifs de la baisse de la facture carburant des compagnies. La compagnie à bas coûts irlandaise Ryanair prévoit une baisse des prix l'ordre de 5 à 7% en moyenne au premier semestre puis de 10 à 12% au deuxième semestre de son exercice (octobre 2016-fin mars 2017à, qui s'achèvera fin mars de l'année prochaine. Soit une baisse moyenne de 7% sur l'ensemble de l'année.
Les bénéfices bondissent
C'est ce qu'a indiqué la compagnie low-cost ce lundi en annonçant une hausse de 43% de son bénéfice net au cours de son exercice 2015/2016, à 1,242 milliard d'euros pour une hausse de chiffre d'affaires de 16%, à 6,535 milliards d'euros (soit un milliard de plus par rapport à l'exercice précédent). La compagnie a souligné avoir capitalisé sur l'ouverture de 7 nouvelles bases (Belfast, Berlin, Corfou, Göteborg, Ibiza, Milan Malpensa et Saint-Jacques-de-Compostelle) et de plus d'une centaine de nouvelles lignes pendant l'exercice écoulé ! Pour la première fois de son histoire, la compagnie a transporté plus de 100 millions de passagers dans l'année (106n4 millions exactement).
Prudence
Malgré cette baisse de prix prévue, Ryanair table sur une progression d'environ 13% de son bénéfice net, qui serait compris entre 1,38 et 1,43 milliard d'euros, soit moins que le consensus de 1,47 milliard d'euros établi par la compagnie avant la publication des résultats. Une prévision jugée prudente par les analystes.
"S'il y a une guerre des prix en Europe, nous en serons les gagnants", a affirmé le directeur général, Michael O'Leary, lors d'une présentation vidéo des résultats du groupe.
Toute révision éventuelle des prévisions de tarifs sera plus probablement à la baisse qu'à la hausse, a-t-il ajouté. Au premier trimestre, les prix ont été abaissés de 7% en moyenne, alors que la compagnie avait annoncé un recul de 6%.
Hausse du trafic
La baisse des prix devrait permettre à Ryanair d'augmenter le nombre de ses passagers de 9%, à 116 millions, ce qui confortera sa position dominante sur le marché européen du transport aérien en nombre de passagers transportés.
Pour cet été, le niveau des réservations actuel est 2% supérieur à celui de l'an dernier à pareille époque, mais les prix sont plus bas. EasyJet a noté qu'une demande soutenue de billets pour les vacances à la mer avait compensé la réduction du nombre de voyages en Europe depuis les attentats.
Cette politique de réduction tarifaire pourrait peser sur la rentabilité de la compagnie l'année suivante, a reconnu Michael O'Leary. "Nous devons nous préparer à l'impact de la baisse des tarifs (...) et de la récente hausse des cours du pétrole et à ce que cela pourrait signifier pour la rentabilité à l'horizon 2018", a-t-il déclaré.
La faiblesse des tarifs a déjà été intégrée dans les cours par les investisseurs, note Robert Murphy, analyste d'Investec.
"Ce qui ressort c'est qu'en dépit de tous les revers en Europe, leur modèle économique tient très bien le coup", dit-il. Les concurrents de Ryanair, dont IAG, Lufthansa et Air France-KLM, ont récemment alerté les investisseurs sur les surcapacités croissantes dans le secteur du transport aérien et sur les conséquences des attentats à Paris et Bruxelles.
Livraison d'un avion par semaine
La compagnie continue son développement. Après les 41 appareils reçus l'an dernier, elle va réceptionner 52 avions cette année. Soit un par semaine ! Tous ne seront pas utilisés pour la croissance. Une partie d'entre eux serviront à renouveler la flotte. Au total, Ryanair exploitera 380 avions d'ici à la fin de l'exercice. Sept nouvelles bases ouvriront cette année : Bucarest, Hambourg, Nuremberg, Prague, Sofia, Timisoara, Vilnius).
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