Uber : la justice américaine autorise le recours collectif de ses chauffeurs américains

Il ne s'agit pas du fond, mais de la forme. Parmi les 160.000 chauffeurs ayant travaillé pour Uber depuis le 16 août 2009 en Californie, plusieurs centaines sont concernés et pourraient alors attaquer la société.
Si les plaignants obtiennent gain de cause lors du procès, cela pourrait mettre en péril un des fondements du modèle économique d'Uber.

Les chauffeurs américains ont donc le feu vert de la justice pour attaquer Uber. Un juge de Californie a en effet autorisé mardi 1er septembre un recours en nom collectif de conducteurs pour le célèbre service de réservation de voitures avec chauffeur, qui demandent à être reconnus comme des salariés de la startup américaine et non comme des travailleurs indépendants.

Concrètement, la plainte, déposée au nom de quatre anciens et actuels chauffeurs, fait valoir que ces derniers sont considérés par la startup comme des travailleurs indépendants, mais qu'ils sont soumis à toute une série d'obligations (tenue vestimentaire, formules de politesse, type de véhicule, etc.) et peuvent être renvoyés s'ils ne les respectent pas.

Plusieurs centaines de personnes concernées

Le juge de San Francisco Edward Chen ne se prononce pas sur le fond, mais estime que, sur la forme, la question peut bien être tranchée dans le cadre d'un recours en nom collectif. Les plaignants n'ont toutefois pas obtenu une victoire sur toute la ligne: le recours collectif est validé pour la question de leur statut et pour celle de leur droit à toucher des pourboires, mais pas pour obtenir le remboursement auquel ils estimaient avoir le droit en tant que salariés pour certaines dépenses (essence, entretien du véhicule).

Au moins plusieurs centaines des quelque 160.000 personnes ayant conduit pour Uber depuis le 16 août 2009 en Californie sont concernés. Les chauffeurs ayant accepté des contrats restreignant leurs possibilités de recours en sont bien sûr exclus.

Un précédent juridique

Si les plaignants obtiennent gain de cause lors du procès, cela pourrait mettre en péril un des fondements du modèle économique d'Uber, aujourd'hui une des startups les plus en vue de la Silicon Valley avec une valorisation estimée autour de 50 milliards de dollars.

D'autant plus qu'un précédent existe déjà. En juin, un tribunal californien a reconnu qu'une chauffeur Uber devait être considérée comme une employée à part entière, condamnant la startup à rembourser 4.000 dollars de dépenses engagées.

À l'heure actuelle Uber prélève 25% du prix de chaque course effectuée par les conducteurs, sans leur procurer ni assurance maladie, ni pension de retraite. Si l'entreprise était amenée à considérer ses chauffeurs comme employés, elle pourrait alors voir ses coûts de main d'œuvre augmenter de 30%.

(avec AFP)

Aller plus loin: Et si l'économie du partage annonçait la fin du salariat ?

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Commentaires 2
à écrit le 02/09/2015 à 21:45
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Comment ? Des gens refuseraient de travailler sans droits sociaux? sans droit à la retraite , sans sécurité sociale? Comment ? ces gens pensent devenir vieux ou malades un jour? Ces gens ne sont pas modernes, ce sont des retardataires ....Uber est bi...

à écrit le 02/09/2015 à 18:16
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Il est évident que Uber dispose d'un concept d'avance : c'est celui du véhicule sans chauffeur. Les autres demandes, donc avec chauffeur ou livreurs ou accompagnateurs, qui seront plus limitées, s'inscriront dans la suite de la première prestation. L...

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