SNCF : enquête interne après le suicide d'un délégué syndical

Une enquête interne a été lancée lundi à la SNCF trois jours après la mort d'un délégué du personnel du syndicat Sud-Rail, qui accuse l'entreprise d'être responsable de son suicide.

Selon la SNCF, une enquête a été demandée par le Comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) pour dresser "l'état des relations sociales dans l'unité concernée", en l'espèce le service d'escale de la gare Saint-Lazare.

"Victime de la répression syndicale"

Le cheminot, qui s'est selon Sud-Rail "jeté sous un train" sur son lieu de travail, dans la nuit de vendredi à samedi, était entré en 1999 à la SNCF avec une reconnaissance de statut de travailleur handicapé.

En arrêt maladie depuis juillet 2016, le cheminot décédé, responsable opérationnel des services à Saint-Lazare, âgé de 42 ans, était depuis plusieurs années en conflit avec sa hiérarchie. Il avait obtenu en 2012 aux Prud'hommes la condamnation de la SNCF pour discrimination salariale et harcèlement. Ce jugement avait été confirmé en appel en 2015, et les dommages et intérêts alourdis, mais l'arrêt de la cour d'appel a été annulé par la Cour de Cassation en septembre 2016.

Depuis, le délégué était lui-même accusé de "harceler" des collègues, selon la SNCF, et avait pour cette raison écopé d'une mise à pied de 12 jours, dernier avertissement avant licenciement, suite à un conseil de discipline tenu en octobre. Il faisait également l'objet d'une procédure de mutation.

Pour Sud-Rail, il s'agit d'"accusations fantaisistes" sur la base de "témoignages anonymes et non datés". Le syndicat dénonce un "acharnement de la direction" à l'encontre de son délégué, "victime de la répression syndicale".

Le syndicat appelle à un rassemblement mercredi à 10h30 devant la gare Saint-Lazare "pour rendre hommage et demander justice pour notre camarade Edouard".

"La direction de la SNCF doit prendre conscience que ses pressions managériales, les restructurations perpétuelles et la répression syndicale qu'elle mène depuis plusieurs dizaines de mois poussent à bout des agents", affirme le syndicat.

(avec l'AFP)

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Commentaire 1
à écrit le 14/03/2017 à 15:22
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"annulé par la Cour de Cassation en septembre 2016". Dommage que l'on ne sache pas la raison ,car tout vient de cette décision.La date est importante puisque c'était parallelement la mise en place de la loi travail publiée au Journal officiel le 9...

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