Transdev : les constructeurs automobiles ont un bon profil pour remplacer Veolia au capital, selon son PDG.

Des actionnaires sont recherchés pour racheter les 30% que possède Veolia dans le capital de Transdev. Le PDG du groupe de mobilités souhaite une combinaison entre un actionnaire financier et un industriel pour l'accompagnement dans le développement de nouvelles mobilités.
Fabrice Gliszczynski
Si personne ne reprend les 30% restants d'ici fin 2018, Veolia pourra les céder au même prix (soit 330 millions d'euros) à la Caisse des Dépôts.

Six ans après la fusion entre Transdev et Veolia Transport, filiale de Veolia Environnement, la sortie définitive de Veolia dans Transdev s'organise. Enfin, diront certains, puisque ce projet était dans la tête des dirigeants de Veolia depuis....fin 2011, avant d'être conditionné par la suite au règlement du dossier de la SNCM, qui faisait partie du groupe de transport. Ce fut chose faite début 2016.

Nouveaux actionnaires

Après une première cession en décembre de 20% de ses actions à la Caisse des Dépôts et Consignations (pour 220 millions d'euros), l'autre actionnaire historique du groupe français de mobilités qui, du coup, détient 70% du capital, va définitivement sortir du capital de Transdev.

«Nous cherchons un ou des actionnaires pour remplacer Veolia. L'objectif est d'aboutir cette année », a indiqué ce mercredi le PDG de Transdev, Thierry Mallet, lors de la présentation des résultats financiers 2016, marqués par un recul de 20% de son bénéfice net, à 66 millions d'euros, pour un chiffre d'affaires en légère hausse de 0,8%, à 6,7 milliards.

Si personne ne reprend les 30% restants d'ici fin 2018, Veolia pourra les céder au même prix (soit 330 millions d'euros) à la Caisse des Dépôts.

Les constructeurs automobiles ont le bon profil

Voyant mal un seul investisseur reprendre les 30% de Veolia, Thierry Mallet souhaite dans l'idéal une combinaison entre un actionnaire financier et un industriel de long terme "pour le déploiement et le développement de nouvelles mobilités". A ses yeux, des constructeurs automobiles répondent à ces critères.

"Ce sont des gens très actifs qui sortent du domaine des véhicules pour aller vers du service. Ils pourraient être de bons partenaires. Il n'y a pas qu'eux", a indiqué Thierry Mallet, alors que le partenariat signé avec Renault-Nissan dans la voiture autonome va se concrétiser cette année par une première expérimentation à Saclay dans l'ouest parisien et à Rouen.

Thierry Mallet a rappelé que la décision serait prise à trois, le vendeur tout d'abord, la CDC qui devrait agréer le choix et Transdev qui aura son mot à dire.

Désendettement massif grâce à une forte génération de cash

Pour séduire le tout nouvel actionnaire, Transdev peut mettre en avant son redressement avec un troisième résultat positif consécutif et un désendettement massif de 148 millions d'euros, à 592 millions d'euros (pour rappel, il culminait à 1,9 milliard en 2013), grâce à une génération du cash du même montant. Ceci sans freiner les investissements, puisque ces derniers ont augmenté de 66 millions d'euros.

"Il était important de recouvrer ces marges de manœuvre financières. Cela nous permet d'envisager de la croissance dans le transport public, notre vecteur principal de croissance, mais aussi d'investir dans de nouveaux projets B to C", a expliqué Marcos Garcia, le directeur financier de Transdev.

Ouverture à la concurrence ferroviaire progressive

Mais au-delà des modifications actionnariales, la relance commerciale constitue la priorité du groupe, avec plusieurs gros contrats cruciaux en jeu à Lille, Caen, en Île-de-France avec le CDG Express, Doha au Qatar et Casablanca.

Les actionnaires seront très attentifs à l'évolution de la situation chez Isilines, l'activité de bus longue distance qui pèse sur les comptes de Transdev. Isilines souffre en effet d'une concurrence féroce avec des acteurs qui sont "prêts à tout pour gagner des parts de marché". Si après un recentrage sur les lignes les moins déficitaires, Transdev maintient cette activité et espère atteindre l'équilibre en 2019. Pour autant, il est clair que cette activité est sous surveillance.

"Si certaines activités n'atteignaient pas leurs objectifs, on pourrait être amenés à les arrêter. Je ne vais pas m'entêter si nous n'avons pas trouvé un business model", a expliqué un peu plus tard Thierry Mallet.

Pour une ouverture progressive du marché ferroviaire

Le groupe commencera par ailleurs à préparer l'ouverture du marché ferroviaire français au plus tard en 2023. "Il ne faut pas faire un Grand Soir. Cette ouverture à la concurrence doit se faire de manière progressive et concertée", a expliqué Thierry Mallet, qui souhaite une loi d'anticipation cette année pour aboutir à une ouverture du marché à l'horizon 2020-21.

Fabrice Gliszczynski

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Commentaire 1
à écrit le 29/03/2017 à 19:04
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Véolia s'en tire de toutes façons très bien à chaque fois c'est à ça que l'on reconnait un bon gros réseau.

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