VTC : Uber et Lyft ont-ils vraiment freiné la demande de taxis à Los Angeles ?

Selon un rapport des services de transport de la ville, l'arrivée de ces plateformes mettant en relation passagers et voitures de transport avec chauffeur (VTC) ont surtout fait chuter le nombre de réservations de taxis à l'avance.
Mounia Van de Casteele
La baisse représente 28% sur trois ans et le nombre de courses commandées à l'avance, les plus touchées comparées aux taxis hélés ou pris sur des stations de taxis devant des hôtels, aéroports ou lieux touristiques, a plongé de 42%.

Assurément, l'arrivée des plateformes de VTC (voitures de transport avec chauffeur) Uber et Lyft n'a pas été sans conséquences pour l'industrie du taxi à Los Angeles. Elles auraient même brutalement mis à mal le secteur dans la deuxième ville des Etats-Unis, à en croire un récent rapport des services de transport de Los Angeles.

Ainsi, selon ce document, dès l'arrivée des services Uber et Lyft, qui fonctionnent uniquement via une application faisant intervenir des chauffeurs indépendants, en 2012,

"la demande de services de taxis a baissé à partir de la deuxième moitié de 2013 et de plus en plus jusqu'à fin 2015"

Chute du nombre de réservations à l'avance pour les taxis

Concrètement, la baisse représente 28% sur trois ans. Mais c'est surtout les réservations à l'avance qui ont été affectées, plus que l'activité de maraude des taxis (clients pris à la volée sur la voie publique, en stations ou devant les hôtels, aéroports et lieux touristiques). Le nombre de courses réservées à l'avance aurait ainsi plongé de 42%.

Une chute d'autant plus significative que pendant la même période le nombre de visiteurs dans la métropole californienne a bondi, précise le rapport.

Cela dit, n'était-ce pas comme cela que les "ancêtres" d'Uber ainsi que les taxis se partageaient le marché à l'origine : réservations à l'avance pour les premiers et courses immédiates pour les seconds ?

Il faut dire que les courses Uber et Lyft sont sensiblement moins chères que celles d'un taxi classique. Pas étonnant que ces plateformes aient révolutionné la vie quotidienne à Los Angeles, ville longue de plus de 71 km où les transports publics sont insuffisants.

"La ville va revoir sa réglementation"

Aussi Bruce Gillman, porte-parole des services de transports municipaux, a-t-il souligné que "vu la tendance à la baisse des courses, la ville va peut-être revoir sa réglementation" sur les taxis, dont le nombre est resté stable.

Interrogé par l'AFP, il reconnaît toutefois que si le nombre de taxis autorisés à Los Angeles (près de 2.400) "est resté stable", certains d'entre eux ne travaillent peut-être plus autant qu'avant. Tout en précisant que

"les compagnies de taxis adoptent les nouvelles technologies, développent des applications (pour réserver) et ont des services de réservation en ligne depuis longtemps".

Il n'empêche. Uber et Lyft bousculent les services de taxis pré-existants partout où ils arrivent grâce à leurs prix avantageux et leur offre facile à utiliser. Ils sont toutefois accusés régulièrement de ne pas respecter les législations existantes, de ne pas offrir une sécurité suffisante, de brader les rémunérations, entre autres.

Un tribunal de Buenos Aires a ainsi suspendu mercredi l'autorisation d'exercer d'Uber un jour seulement après son lancement, donnant raison aux syndicats de chauffeurs de taxi qui dénonçaient une "concurrence déloyale".

Globalement, l'arrivée de la société américaine a été généralement très mal accueillie par les chauffeurs de taxi dans les quelque 400 villes dans le monde où elle est présente, avec des manifestations parfois violentes à Madrid, Paris, Londres et encore Sao Paulo, notamment.

(Avec AFP)

Mounia Van de Casteele

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Commentaire 1
à écrit le 16/04/2016 à 17:37
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Buenos Aires, ce n' est pas la capitale d' un pays qui fut il y a un siècle le pays le plus riche du monde, et que des politiques économiques socialistes ont mené à la faillite ? En quoi le jugement d'un tribunal d'un pays en retard économiquemen...

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