Ces dernières semaines, les instances dirigeantes de Uber, déjà secouées par de nombreux départs, ont décidé de partir à la chasse aux économies après avoir enregistré une perte nette de 3 milliards de dollars l'an dernier. Selon un article du Wall Street Journal, la première victime de cette nouvelle politique semble être la filiale Xchange Leasing de l'entreprise qui se révèle être un véritable gouffre financier.
Cette filiale de Uber cherchait, lors de sa création, à attirer de potentiels chauffeurs qui n'avaient pas la possibilité de contracter un crédit auprès de banques pour acheter une voiture. En effet, les chauffeurs bénéficiant de ce programme louent auprès d'Uber leur véhicule à un prix bien moindre que l'investissement nécessaire à l'achat d'une voiture. Pour environ 500 dollars par mois, les chauffeurs peuvent utiliser des voiture mises à leur disposition.
Des pertes trop importantes pour continuer
Cette filiale et le programme qu'elle développe ont été lancés sous l'impulsion de Travis Kalanick dans l'espoir de moderniser la flotte de véhicules utilisés par les chauffeurs lors de leurs courses. Pour arriver à cela, l'entreprise n'a pas hésité à investir plus de 600 millions de dollars (532 millions d'euros) selon plusieurs cadres interrogés par le Wall Street Journal.
Ainsi, lors du lancement du programme, l'entreprise estimait les pertes à environ 500 dollars (425 euros) par véhicule en moyenne, un coût qu'Uber pensait pouvoir supporter. Pourtant, déjà à cette époque, certains cadres affirmaient que les pertes seraient bien plus importantes et s'inquiétaient de la viabilité du projet. Dans un rapport récemment remis aux dirigeants d'Uber, les personnes en charge du programme ont calculé que les pertes se situeraient plutôt autour de 9.000 dollars (7.600 euros) par voiture.
Le quotidien new-yorkais explique également que l'entreprise hésite encore entre la suppression totale de sa filiale ou bien sa vente mais souhaiterait, en tout cas, clore ce dossier avant la fin de l'année. Près de 500 personnes pourraient être licenciées en cas de disparition de la filiale soit environ 3% de l'effectif total de la compagnie qui s'élève à 15.000 employés.
(Avec Reuters)
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