Moins de perte, plus de chiffre d'affaires, malgré la tourmente qui a conduit son patron et fondateur à démissionner, Uber va mieux même s'il reste loin d'être rentable. La startup a mieux valorisée au monde - environ 70 milliards de dollars - a annoncé mercredi une réduction de sa perte de 9% au deuxième trimestre, ainsi qu'une hausse des réservations.
+150% de courses sur un an
La société de réservation de voitures avec chauffeur a fait état d'une perte nette de 645 millions de dollars contre 708 millions au premier trimestre et 991 millions au quatrième trimestre 2016. Un an auparavant, la perte était de trois milliards de dollars. Le chiffre d'affaires ajusté a progressé à 1,75 milliard de dollars contre 1,5 milliard au premier trimestre. En mai, le groupe avait officiellement annoncé une perte de 2,8 milliards de dollars et un chiffre d'affaires de 6,5 milliards de dollars pour toute l'année 2016. Pour le premier trimestre 2017, il faisait état d'une perte de 708 millions de dollars.
Le nombre de courses dans le monde a cru de 150% sur un an, réalisant un chiffre d'affaires total "brut" de 8,7 milliards de dollars, deux fois plus qu'un an auparavant, souligne le site Axios qui a révélé le premier l'information. Les chauffeurs Uber ont par ailleurs reçu 50 millions de dollars en pourboires depuis que le groupe a introduit, fin juin, la possibilité pour les clients de donner un supplément aux chauffeurs dans certaines pays, écrit encore Axios.
Uber, qui n'est pas coté en Bourse, ne fournit jamais de résultats complets mais fait part à intervalles réguliers de certaines performances financières, ce qui rend toutefois difficile la comparaison d'une année sur l'autre. Cette décrue progressive des pertes atteste néanmoins des efforts d'Uber pour freiner des dépenses lourdes engagées pour faire face à une concurrence féroce, en particulier en Asie du sud.
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Une valorisation qui interroge
La valorisation d'Uber, de 68 milliards de dollars, rend certains investisseurs sceptiques et quatre fonds communs de placement ont récemment décoté la valeur de leur stock de titres Uber de 15% au plus.
Patron emblématique mais controversé, Travis Kalanick avait dû démissionner en juin sous la pression d'investisseurs soucieux de redorer l'image du groupe, ternie par des scandales, sur fond d'accusation de harcèlement sexuel ou de vol de technologies. Les hostilités sont montées d'un cran ce mois-ci avec la plainte d'un investisseur du groupe, le fonds Benchmark Capital Partners, qui accuse l'ex-PDG de manoeuvrer auprès du conseil d'administration pour revenir. Travis Kalanick a répliqué en accusant le fonds de mener une campagne "indigne" destinée à l'écarter définitivement du groupe.
Le groupe n'a toujours pas de PDG et peine à en trouver un au milieu de toutes ces controverses. De très nombreux noms ont été avancés par la presse, dont l'ex-patron de General Electric Jeff Immelt.
(avec Reuters et AFP)
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