Uber met à l'écart Travis Kalanick, son emblématique patron

Le patron et fondateur de l'application qui met en relation chauffeurs VTC et passagers a pris un congé sabbatique d'une durée indéfinie. Cette annonce intervient en même temps que la publication par Uber d'une liste de recommandations faite par un cabinet d'avocats pour améliorer la culture d'entreprise, qui favorise la discrimination et le harcèlement.
"Pendant cette période intérimaire, l'équipe de direction, les directives que j'ai mises en place, vont gérer l'entreprise."

Il travaillera sur le "Travis 2.0". Le patron d'Uber, Travis Kalanick, critiqué pour sa gestion de l'entreprise de mise en pleine tourmente, va prendre un congé sabbatique d'une durée non précisée, a-t-il annoncé mardi dans un mail aux salariés de la startup valorisée environ 70 milliards de dollars.

"J'ai besoin de prendre du repos" en raison des "événements récents" écrit le patron d'Uber, faisant référence au décès accidentel de sa mère le mois dernier. Uber a également publié mardi les résultats d'une enquête interne sur des accusations de harcèlement et de sexisme qui ont visé ces derniers mois l'entreprise.

"Pendant cette période intérimaire, l'équipe de direction, les directives que j'ai mises en place, vont gérer l'entreprise. Si nécessaire, je serai disponible pour les décisions les plus stratégique [...]. Si nous allons désormais passer à un mode Uber 2.0, j'ai également besoin de passer au mode Travis 2.0 pour devenir le dirigeant dont cette entreprise a besoin et que vous méritez", écrit-il.

Une direction grevée par les départs en série

Le groupe a publié en même temps que ce mail une liste de recommandations établies par le cabinet d'avocats chargé d'enquêter sur l'entreprise, Eric Holder, ancien ministre américain de la Justice, et Tammy Albarràn.

Dans ce document de 13 pages, les avocats préconisent notamment de "revoir" les responsabilités de Travis Kalanick, suggérant au groupe de voir lesquelles pourraient "être partagées" ou "confiées à d'autres". Ils recommandent aussi de reconstituer une équipe dirigeante - dont plusieurs postes sont vacants suite à des départs en série - ou encore de renforcer la direction des ressources humaines pour éviter les mauvaises pratiques et redéfinir la culture d'entreprise.

La veille de ces publications et après la tenue dimanche soir du conseil d'administration au cours duquel ces recommandations ont été votées, le sulfureux Emil Michael, vice-président en charge des affaires depuis septembre 2013 et proche de Travis Kalanick, avait annoncé sa démission. Il a été impliqué dans bon nombre d'affaires au cours de ses quatre années dans l'entreprise et est associé directement à la culture d'entreprise discriminatoire. Entre autres, il avait assuré en novembre 2014 qu'il était prêt à embaucher une équipe de détectives et de journalistes afin d'enquêter sur la vie personnelle des journalistes qui se montreraient un peu trop sévères à l'égard d'Uber. Uber devrait, d'après la presse américaine, recruter une ancienne cadre dirigeante chez Nestlé, Wan Ling Martello, pour le remplacer au conseil d'administration,

(L. P. avec AFP et Reuters)

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 1
à écrit le 14/06/2017 à 10:13
Signaler
C'est UBER qu'il faut mettre à l'écart. D'ailleurs, je ne vois pas comment UBER valorisé à 68 Milliards! Pour un chiffre d'affaires de 6,5 Milliards!... et des pertes s'élevant (officiellement...donc au minimum) à 2,8 Milliards! est encore en vie, ...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.