Uber : plusieurs enquêtes après la révélation d'un piratage touchant 57 millions de comptes

Les procureurs de New York et du Connecticut ont ouvert des enquêtes. Un cabinet d'avocats américain planche également sur l'affaires. Selon des sources proches du dossier, Uber aurait aussi versé 100.000 dollars aux hackers afin qu'ils ne divulguent pas l'existence de cet incident et détruisent les informations collectées.
Deux des responsables des services informatiques du groupe qui auraient également "couvert" le piratage ont été renvoyés, a indiqué le patron d'Uber Dara Khosrowshahi mardi.

Les démêles avec la justice semblent sans fin pour Uber. La start-up derrière l'application de VTC se retrouvait visé mercredi par plusieurs enquêtes après le piratage des données de 57 millions de ses utilisateurs à travers le monde dont celles de 600.000 chauffeurs. Le procureur de l'Etat de New York Eric Schneiderman a ouvert une enquête ainsi que celui du Connecticut (nord-est) George Jepsen, ont confirmé leurs services mercredi à l'AFP. Les services d'Eric Schneiderman n'ont pas donné mercredi de détails sur la cible exacte de son enquête.

Un cabinet d'avocats américain, Keller Rohrback, a également annoncé qu'il ouvrait sa propre enquête sur le dernier piratage et lancé un appel aux utilisateurs du service de VTC pour qu'ils se fassent connaître. Ce cabinet est spécialisé dans les actions en nom collectif consécutives aux piratages informatiques.

Selon des sources proches du dossier, Uber aurait aussi versé 100.000 dollars aux hackers afin qu'ils ne divulguent pas l'existence de cet incident et détruisent les informations collectées.

"En décidant de ne pas révéler ce piratage massif et en essayant d'en atténuer les conséquences en payant les pirates pour détruire les données, Uber a joué avec les données personnelles de ses utilisateurs et de ses chauffeurs", a affirmé Cari Campen Laufenberg, avocate chez Keller Rohrback dans un communiqué.

Noms, numéros de téléphone et mails

La société de location de voitures avec chauffeur avait révélé mardi soir ce piratage survenu à la fin 2016 et qu'elle avait tenu secret jusqu'ici. Les noms des utilisateurs ainsi que leurs adresses électroniques et numéros de téléphone mobile ont été subtilisés, avait indiqué le nouveau PDG du groupe Dara Khosrowshahi. Les noms et numéros de permis de conduire des chauffeurs Uber ont aussi été piratés.

Sur la base d'expertises externes, le PDG avait toutefois affirmé que l'historique des trajets, les numéros de cartes et de comptes bancaires, les numéros de sécurité sociale et les dates de naissance des utilisateurs n'avaient en revanche pas été dérobés.

Uber déjà victime de piratage en 2014

Uber avait conclu avec le procureur Eric Schneidermann un accord en janvier 2016 sur la protection des données de ses clients. Cet accord faisait suite à une autre enquête ouverte en 2014 et portant sur un autre piratage ayant visé Uber, qui avait payé une amende de 20.000 dollars pour ne pas l'avoir non plus révélé en temps voulu. Ce piratage portait sur des données relatives aux chauffeurs et non aux clients.

Ce nouvel incident survient après l'arrivée à la tête du groupe de Dara Khosrowshahi fin août après une longue quête pour trouver un remplaçant à Travis Kalanick, le fondateur du groupe, qui avait été poussé vers la sortie par des investisseurs soucieux de restaurer l'image du groupe. Uber envisage de s'introduire en Bourse en 2019 et devra avant cela présenter patte blanche aux autorités boursières américaines qui éplucheront ses comptes. Il devra aussi convaincre les investisseurs potentiels que l'ère des scandales attachée à Travis Kalanick est désormais révolue. L'ex-PDG aurait ainsi été averti du piratage lorsqu'il s'est produit, mais aurait décidé de ne pas le rendre public.

Deux des responsables des services informatiques du groupe qui auraient également "couvert" le piratage ont été renvoyés, a indiqué Dara Khosrowshahi mardi.

(avec AFP)

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Commentaire 1
à écrit le 23/11/2017 à 12:09
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Le hacking semble être plus que courant, presque normal, mais nous autres en sommes informés que quand la multinationale ou l'entreprise est obligée d'en parler forcément ça lui fait une très mauvaise publicité et en plus avec toutes les informations...

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