Vinci Autoroutes s'allie avec Blablacar pour conserver ses automobilistes

Le concessionnaire d'autoroutes propose une carte de télépéage gratuite pour les automobilistes du réseau du leader mondial du covoiturage. Le but : inciter les usagers à emprunter les autoroutes au lieu des routes et contrer la concurrence du train.
Concrètement, l'automobiliste transportant un covoitureur ou plus doit effectuer, au minimum, deux covoiturages par mois, sur une distance d'au moins 75 km dont 50 km sur le réseau Vinci Autoroutes.
Concrètement, l'automobiliste transportant un covoitureur ou plus doit effectuer, au minimum, deux covoiturages par mois, sur une distance d'au moins 75 km dont 50 km sur le réseau Vinci Autoroutes. (Crédits : DR)

Finis les embouteillages au péage pour les covoitureurs de Blablacar. La société de covoiturage a annoncé ce jeudi la signature d'un partenariat avec Vinci Autoroutes, dans lequel le concessionnaire met à disposition des 10 millions de membres de Blablacar une carte de télépéage gratuite. Baptisée "Temps libre en covoiturage", elle donne accès aux voies réservées des péages. Surtout, pour Vinci Autoroutes, c'est une occasion de lutter conter la concurrence croissante du train low-cost.

Mais attention, il ne s'agit en aucun cas de gratuité des péages. "Cette question n'a jamais été abordée", affirme Romain Fau, directeur général France et Bénélux pour Blablacar, interrogé par La Tribune.

Un covoitureur pour passer plus vite au péage

Concrètement, pour bénéficier de l'offre de carte gratuite, l'automobiliste transportant un covoitureur ou plus doit effectuer, au minimum, deux voyages par mois, sur une distance d'au moins 75 km dont cinquante sur le réseau Vinci Autoroutes. Utilisée hors du cadre du covoiturage, celle-ci revient à 2€ par mois à l'usager, contre 1,50€ pour les abonnements "trajets occasionnels" ou "trajets nationaux réguliers". Non utilisée, la carte est gratuite, mais pendant quatorze mois seulement. Les frais de non-utilisation s'élèvent à 10€ au bout de quinze mois.

Pour faciliter la montée et la descente des covoitureurs, des points de rencontre devraient également être installés à proximité de quarante échangeurs du réseau autoroutier. Ils seront dans un premier temps déployés sur les axes les plus fréquentés, à savoir Paris-Rennes, Perpignan-Montpellier et Bordeaux-Toulouse.

Favoriser les réseaux autorutiers

Enfin, dans ce partenariat, le concessionnaire d'autoroutes s'engage à communiquer sur le service de Blablacar auprès de ses 2,2 millions d'abonnés. Un partenariat dont la signature par Vinci Autoroutes semble difficile à comprendre, ce dernier ayant plutôt intérêt, à première vue, à multiplier le nombre de passages au péage plutôt que de le réduire grâce au covoiturage. Mais le problème est ailleurs, explique Romain Fau.

"Certains conducteurs font le choix de prendre la route plutôt que l'autoroute, à cause du prix des péages. L'idée de ce partenariat est de les inciter à emprunter ces dernières et s'assurer que les voitures empruntant le réseau ne roulent pas à vide."

Si l'accès aux voies de télépéage représente un gain de temps de quelques minutes seulement en temps normal - il peut être plus significatif lors des périodes de pointes -, il apporte surtout un confort au conducteur, admet Romain Fau. Une question qui se pose à l'heure où les trains low-cost et les cars espèrent concurrencer le covoiturage.

     | Lire La SNCF tente de relancer ses trains Intercités face au covoiturage

La voiture contre le train

En effet, si les automobilistes font un choix entre route et autoroute, ils sont également susceptibles de préférer le train. Pour Vinci Autoroutes, il faut tout faire pour encourager le covoiturage, sans quoi les voyageurs risquent d'abandonner la voiture pour le train - ce qui signifierait une baisse des recettes de péage pour le concessionnaire.

La SNCF vient en effet d'annoncer le développement de son réseau Ouigo, TGV low-cost, au départ des gares de Massy et Roissy, vers Nantes puis Rennes et Bordeaux. Et l'exploitant de chemins de fer compte bien se positionner, lui aussi, sur le segment du covoiturage. En 2013 déjà, la SNCF a pris le contrôle de Greencove, société éditrice du site de covoiturage 123envoiture.com.

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Commentaires 3
à écrit le 26/03/2015 à 23:26
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Quel intérêt? La location du badge est deja gratuit si on s'en sert et coute 2€ uniquement si on ne s'en sert pas dans le mois.

à écrit le 26/03/2015 à 16:30
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Les prix sur blablacar ont juste intérêt à baisser ... !!!

à écrit le 26/03/2015 à 16:25
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Voilà une belle association de malfaiteurs : l'un augmente ses prix pour pousser les gens utilisant l'autoroute régulièrement à faire du covoiturage, augmentant de fait les rentrées d'argent chez BlaBlaCar. Les 2 ont donc intérêts à ce que les coûts ...

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