Voitures autonomes : alliance stratégique entre Google et Lyft, rival américain d'Uber

La filiale d'Alphabet (maison-mère de Google) et Lyft, concurrent américain du géant du VTC (voiture de transport avec chauffeur) Uber, vont coopérer dans le secteur des voitures autonomes, a indiqué Waymo.
Mounia Van de Casteele
La conjugaison des services de réservation de voiture avec chauffeur pour des trajets courts tels que proposés par Uber et Lyft et des voitures autonomes est présentée comme l'un des moyens de réduire la congestion automobile dans les centres urbains.

Dans la course aux véhicules autonomes, le géant du web Google, semble prendre une longueur d'avance face à Uber. C'est du moins ce que le groupe Alphabet, sa maison-mère, semble tenter de faire en nouant un partenariat avec Lyft, le rival américain aux moustaches roses du leader incontesté du secteur outre-Atlantique, via sa filiale dédiée aux véhicules autonomes Waymo.

"Nous sommes heureux de pouvoir travailler avec Lyft pour développer de nouveaux véhicules autonomes qui rendront nos routes plus sûres et les transports plus accessibles. La vision et l'engagement de Lyft pour améliorer les transports urbains aideront les technologies de Waymo (Groupe Alphabet/Google) à profiter à davantage de gens dans davantage d'endroits", a indiqué la société dimanche dans un communiqué.

La conjugaison des services de réservation de voiture avec chauffeur pour des trajets courts tels que proposés par Uber et Lyft et des voitures autonomes est présentée comme l'un des moyens de réduire la congestion automobile dans les centres urbains.

 Relations tendues entre Google et Uber

Les relations entre Google et Uber se sont détériorées depuis que ce dernier a appris en 2015 que la firme de Moutain View planchait sur un service de transport à la demande concurrent du sien. Google, qui a beaucoup développé le concept de voiture autonome, avait déjà investi quelque 258 millions de dollars dans Uber, via son fonds de capital-risque Google Venture. Le service Uber avait même été intégré à Google Maps, afin de permettre aux usagers de commander un VTC directement depuis l'application de cartographie, que Mappy tente de concurrencer en France. Jusque là donc, tout semblait rouler entre les deux géants jouant au chat et à la souris de l'innovation.

D'ailleurs, Waymo est actuellement en conflit avec Uber et a déposé plainte en février dernier contre le géant du VTC, accusant un de ses anciens responsables, Anthony Levandowski, d'avoir dérobé des secrets commerciaux quand il avait fondé sa propre entreprise, Otto, ensuite rachetée par Uber. Un juge de San Francisco, qui instruit cette plainte au civil, a demandé jeudi dernier l'ouverture d'une enquête au pénal pour faire la lumière sur les accusations de vol de technologies portées par Waymo. Celles-ci sont liées aux Lidar, dans lesquels Waymo affirme dans sa plainte avoir investi "des dizaines de millions de dollars et des dizaines de milliers d'heures d'ingénierie". Il s'agit de capteurs laser permettant à un véhicule de détecter les voitures, piétons ou autres obstacles autour de lui.

     | Lire Qui est l'ingénieur au cœur de la plainte de Google contre Uber ?

Waymo disait en particulier avoir des preuves qu'Anthony Levandowski, qui avait travaillé jusque début 2016 sur la Google Car avant de cofonder Otto, avait illégalement téléchargé plus de 14.000 dossiers confidentiels avant son départ. Uber a rétrogradé fin avril Anthony Levandowski pour l'écarter des travaux sur les Lidar tant que le conflit avec Waymo n'a pas trouvé d'issue.

De son côté, Lyft a acquis et cultive une image d'acteur plus responsable socialement, grâce à laquelle la société espère se faire une place face au géant de ce secteur, qui tente de redresser la barre, et de regagner en crédibilité. L'entreprise - non cotée en Bourse tout comme Uber - a notamment un partenariat avec General Motors : le constructeur automobile a investi plus de 500 millions de dollars dans l'entreprise. Depuis les polémiques ayant entaché l'image d'Uber, Lyft contrôlerait désormais 20% du marché. Et sa valorisation capitalistique dépasserait les 7 milliards de dollars.

>> Lire aussi Travis Kalanick va-t-il conduire Uber à sa perte ?

Mounia Van de Casteele

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