Famines, catastrophes naturelles, exodes : "le pire est à venir", alerte le GIEC

Un résumé du prochain rapport du GIEC - Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat - annonce pour 2050, voire avant, des effets dramatiques du dérèglement climatique pour la nature et les hommes. Même la limitation du réchauffement global à +1,5°C aura des conséquences dévastatrices partout sur le globe. Il n'est cependant pas trop tard pour limiter cet emballement à venir, par la mise en place de mesures drastiques.
Face à cette catastrophe annoncée, l'humanité peut encore orienter sa destinée vers un avenir meilleur, en prenant aujourd'hui des mesures fortes pour freiner l'emballement de la deuxième moitié du siècle, affirme le GIEC.
Face à cette catastrophe annoncée, l'humanité peut encore orienter sa destinée vers un avenir meilleur, en prenant aujourd'hui des mesures fortes pour freiner l'emballement de la deuxième moitié du siècle, affirme le GIEC. (Crédits : Peter Andrews)

Le ton est alarmiste, bien plus que lors du précédent rapport de 2014 : pénurie d'eau, exode, malnutrition, extinction d'espèces, « le pire est à venir » pour l'humanité, alerte le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) dans un résumé technique que l'Agence France-Presse a pu consulter. Car si « la vie sur Terre peut se remettre d'un changement climatique majeur en évoluant vers de nouvelles espèces et en créant de nouveaux écosystèmes, l'humanité ne le peut pas », estiment les experts climat de l'ONU.

Dans ce document de 137 pages, ceux-ci dressent un tableau bien sombre, apocalyptique même, du destin des hommes : quel que soit le rythme de réduction des émissions de gaz à effets de serre, les impacts dévastateurs du réchauffement sur la nature et l'humanité qui en dépend vont s'accélérer, et devenir douloureusement palpables bien avant 2050, affirment-ils. Résultat : la vie sur Terre telle que nous la connaissons sera inéluctablement transformée quand les enfants nés en 2021 auront trente ans, voire plus tôt.

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Car le train est déjà en route, et s'élance à toute vitesse : alors que la hausse des températures moyennes depuis le milieu du 19ème siècle atteint 1,1°C, les effets seront de plus en plus violents. Et ce donc, même si les émissions de CO2 sont freinées.

Ne pas dépasser +1,5°C

Les experts ne se veulent cependant pas fatalistes : des mesures immédiates et drastiques pourraient encore changer la donne et limiter l'emballement, font-ils valoir. Mais elles impliquent de revoir l'objectif d'abaissement du seuil au-delà duquel le réchauffement peut être considéré comme acceptable. Car si les signataires de l'accord de Paris se sont engagés à limiter la température à +2°C par rapport à l'ère préindustrielle, et si possible 1,5°C, cette dernière possibilité ne devrait en fait pas être dépassée, selon les scientifiques. Faute de quoi « des conséquences graves » suivraient, « pendant des siècles, et parfois irréversibles ».

Les pronostics sont pourtant mauvais : selon l'Organisation météorologique mondiale, la probabilité que ce seuil de +1,5°C sur une année soit dépassé dès 2025 est déjà de 40%.

80 millions de personnes dans la famine

Dans ce cas de figure, 350 millions d'habitants supplémentaires seront confrontés aux pénuries d'eau dans les villes, et 400 millions à +2°C. Et avec ce demi degré supplémentaire, 420 millions de personnes de plus se trouveront exposés à des canicules extrêmes. Sans compter les vagues de submersion plus fréquentes, qui menaceront en 2050 des centaines de millions d'habitants de villes côtières, du fait de la hausse du niveau de la mer - entraînant à son tour des migrations importantes.

Des effets qui frapperaient en cascade : certaines régions (est du Brésil, Asie du Sud-Est, Chine centrale) et presque toutes les zones côtières pourraient être touchées par trois ou quatre catastrophes météo simultanées, voire plus, comme la canicule, la sécheresse, les cyclones, les incendies, les inondations ou encore les maladies transportées par les moustiques.

Surtout, même en limitant la hausse à 2°C, « jusqu'à 80 millions de personnes supplémentaires auront faim d'ici à 2050, et 130 millions pourraient tomber dans la pauvreté extrême d'ici dix ans », alerte le résumé. En cause : des pertes soudaines dans « tous les systèmes de production alimentaire » : agriculture, élevage, pêche ou aquaculture, rien ne sera épargné.

Et les êtres humains ne seront pas les seuls touchés : pour certains animaux et variétés de plantes, il est peut-être même déjà trop tard, note le GIEC, comme pour les récifs coralliens, qui servent d'abris à plusieurs espèces et leur fournissent protection et nourriture.

« Même à +1,5°C, les conditions de vie vont changer au-delà de la capacité de certains organismes à s'adapter », souligne le rapport.

Parmi les espèces en sursis, les scientifiques citent également les animaux de l'Arctique, territoire qui se réchauffe trois fois plus vite que la moyenne. Sur place, des modes de vie ancestraux, de peuples vivant en lien étroit avec la glace pourraient également disparaître.

Point de non retour

Pour freiner ce processus funeste, « chaque fraction d'un degré compte », avancent les experts du GIEC. Car en plus de ces bouleversements, une incertitude plane, et pas des moindres : le niveau de déclenchement de « points de bascule » - des éléments clés dont la modification substantielle pourrait entraîner le système climatique vers un changement violent et irrémédiable.

Par exemple, au-delà de +2°C, la fonte des calottes glaciaires du Groenland et de l'Antarctique de l'Ouest - qui contiennent assez d'eau pour provoquer une hausse du niveau de la mer de 13 mètres - pourraient entraîner un point de non retour, selon de récents travaux. Autre point de rupture possible : la transformation de la forêt amazonienne, l'un des poumons de la planète, en savane.

Redéfinir notre mode de vie

Mais tout espoir n'est pas perdu : face à cette catastrophe annoncée, l'humanité peut encore orienter sa destinée vers un avenir meilleur, en prenant aujourd'hui des mesures fortes pour freiner l'emballement de la deuxième moitié du siècle, affirme le GIEC, qui se donne pour mission d'orienter les politiques en matière climatique.

« Nous avons besoin d'une transformation radicale des processus et des comportements à tous les niveaux: individus, communautés, entreprises, institutions et gouvernements [...] Nous devons redéfinir notre mode de vie et de consommation », plaide le rapport.

Par exemple, la conservation et la restauration des mangroves et des forêts sous-marines des algues laminariales, qualifiées de puits de « carbone bleu », accroissent le stockage du carbone, mais protègent aussi contre les submersions, tout en fournissant un habitat à de nombreuses espèces et de la nourriture aux populations côtières.

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Publication en 2022

Ces 137 pages ne restent cependant qu'un aperçu : le rapport du GIEC de 4.000 pages ne devrait être officiellement publié qu'en février 2022, après son approbation par consensus par les 195 Etats membres de l'ONU. Si les principales conclusions ne devraient pas changer, ce sera trop tard pour plusieurs réunions internationales cruciales sur le climat et la biodiversité, prévues fin 2021.

(Avec AFP)

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Commentaires 33
à écrit le 06/07/2021 à 10:12
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) Il est inacceptable que ce rapport en phase de brouillon (résumé pour les décideurs) ait été diffusé, peut-être par les dirigeants du GIEC à des fins de propagande et de diffusion de la peur d’un futur climatique évidemment toujours plus cataclysmi...

à écrit le 06/07/2021 à 10:12
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Le plus grand manipulateur sur le climat est sans conteste l’AFP (Agence Française de Propagande). Elle a encore joué son rôle d’alarmiste climatique en ne publiant que ce qui allait dans le sens de l’idéologie réchauffiste. Nous avons donc affaire à...

à écrit le 06/07/2021 à 10:12
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Le plus grand manipulateur sur le climat est sans conteste l’AFP (Agence Française de Propagande). Elle a encore joué son rôle d’alarmiste climatique en ne publiant que ce qui allait dans le sens de l’idéologie réchauffiste. Nous avons donc affaire à...

à écrit le 30/06/2021 à 23:49
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) Il est inacceptable que ce rapport en phase de brouillon (résumé pour les décideurs) ait été diffusé, peut-être par les dirigeants du GIEC à des fins de propagande et de diffusion de la peur d’un futur climatique évidemment toujours plus cataclysmi...

à écrit le 30/06/2021 à 23:48
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Le plus grand manipulateur sur le climat est sans conteste l’AFP (Agence Française de Propagande). Elle a encore joué son rôle d’alarmiste climatique en ne publiant que ce qui allait dans le sens de l’idéologie réchauffiste. Nous avons donc affaire à...

à écrit le 26/06/2021 à 11:43
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Il va faire plus chaud? Pas de panique, l'homme s'adaptera ou disparaîtra ! Où est le problème puisque, de toute façon, le but ultime de sa vie, c'est la mort. Alors, autant profiter du moment présent au lieu de se lamenter et de craindre les foudres...

à écrit le 26/06/2021 à 10:32
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@Valbel89 Il y a eu un petit réchauffement de +0,7°C en 140 ans, qui s’est déroulé en plusieurs périodes : réchauffement de 1910 à 1945 avec une faible croissance du taux global de CO2 et très peu d’émissions anthropiques, refroidissement de 1945 à ...

à écrit le 26/06/2021 à 10:05
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Le plus grand manipulateur/menteur sur le climat est sans conteste l’AFP (Agence Française de Propagande). Elle a encore joué son rôle d’alarmiste climatique en ne publiant que ce qui allait dans le sens de l’idéologie réchauffiste. Nous avons donc ...

à écrit le 24/06/2021 à 8:25
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Nous n’irons pas aussi loin , la disparition de l’humain sera avant 2050. La question que je me pose : pourquoi les humains continuent à oppresser d’autres humains sur leurs droits alors que nous sommes tous sur la même barque ? Quel effet ressent ...

à écrit le 24/06/2021 à 8:08
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Merci au GIEC qui nous apporte toutes ces nouvelles même si elles sont désastreuses exposant que la classe dirigeante savait depuis au moins 30 ans et n'a jamais fait quoi que ce soit contre, nous sommes dirigés par des déficients mentaux exposant qu...

le 24/06/2021 à 12:39
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Excellent

à écrit le 24/06/2021 à 7:22
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"Il n'est cependant pas trop tard pour limiter cet emballement à venir, par la mise en place de mesures drastiques." : Non, c'est faux, aucune mesure drastique ne pourra enrayer le phénomène

à écrit le 24/06/2021 à 2:14
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Le genre humain peut disparaitre ce ne sera pas une grande perte. Le regne animal, lui n'a rien demande a cette anomalie dans la creation, l'homme. Quant au climat, il change au gre de l'activite solaire, les alarmistes ont de tous temps existes.

à écrit le 24/06/2021 à 1:55
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Avec près de 8 milliards d'être humains, je me demande bien comment le darwinisme pourrait autant se tromper sans qu'un seul individu puisse survivre à un cataclysme... S'adapter ou mourir, c'est est le fardeau de toutes les espèces animales su...

à écrit le 24/06/2021 à 1:53
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Une seule règle pour consommer moins ,donc polluer moins donc un réchauffement moindre : la régulation des naissances !

à écrit le 23/06/2021 à 21:16
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Ce sont des « bêtises » alarmistes pour le cas où il resterait quelques individus qui n’auraient pas compris le message (secret) que leur a adressé l’instinct de conservation de l’espèce. Ceci étant ce n’est pas totalement idiot car, outre le fait qu...

à écrit le 23/06/2021 à 19:25
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C'est amusant, les pros vaccins, au nom de la science sont les meme que les climato-sceptiques ! Pourquoi ? Par ce que leur préoccupation principal c'est leur business, le pognon à gogo, face positive(actif) de la destruction (passif) de la planète....

le 26/06/2021 à 10:15
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Il est inacceptable que ce rapport en phase de brouillon (résumé pour les décideurs) ait été diffusé, peut-être par les dirigeants du GIEC à des fins de propagande et de diffusion de la peur d’un futur climatique évidemment toujours plus cataclysmiqu...

le 26/06/2021 à 10:17
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Il est inacceptable que ce rapport en phase de brouillon (résumé pour les décideurs) ait été diffusé, peut-être par les dirigeants du GIEC à des fins de propagande et de diffusion de la peur d’un futur climatique évidemment toujours plus cataclysmiqu...

le 26/06/2021 à 10:18
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Le plus grand manipulateur sur le climat est sans conteste l’AFP (Agence Française de Propagande). Elle a encore joué son rôle d’alarmiste climatique en ne publiant que ce qui allait dans le sens de l’idéologie réchauffiste. Nous avons donc affaire à...

à écrit le 23/06/2021 à 18:42
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"Famines, catastrophes naturelles, exodes" Don Gorske, un habitant du Wisconsin vient d'avaler son 30 000e Big Mac vendredi 4 mai. L'homme de 64 ans est devenu le plus gros mangeur de burgers au monde en battant son propre record.Soit près de 655 ...

le 23/06/2021 à 19:25
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@ la chose Ça, c'est aux US, mais des "c.ns, y en a partout...c'est vrai aussi qu'aux US ils en ont de belles brochettes.

à écrit le 23/06/2021 à 18:38
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Si les masses avaient ne serait-ce qu’un minimum de connaissances, elles sauraient que depuis les débuts de l’histoire de la vie, la période que nous vivons aujourd’hui est une période froide. Il n’y a que les périodes glaciaires (exceptionnelles, di...

le 23/06/2021 à 19:28
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Vous êtes fou allié ! Malheureusement pour ça ya pas d'vaccin... meme dans le Vexin...

le 23/06/2021 à 19:31
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@Lda 1960 500 millions...25 millions d'années... certes, mais là on parle de 30 ans, c'est à dire d'un environnement qui impactera directement la jeune génération actuelle et collectivement nous sommes responsables. Après tout, on peut aussi s'en fo...

le 23/06/2021 à 20:03
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@clown : un pseudo bien choisi ! Les faits ne vous font pas plaisir, mais ils sont ainsi... Ce que je dis, est vérifiable dans n'importe quelle encyclopédie ! Avant de traiter les autres de fou, il faudrait savoir un minimum de choses... bien à vous

le 24/06/2021 à 11:18
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@LDA1960. La geologie a prouve depuis les divers changements climatiques de notre vieille planete. Les periodes sont chronologiques et plus ou moins regulieres et repetees depuis la fin du Jurassique et le debut du quaternaire. Mais tenter d'expliq...

à écrit le 23/06/2021 à 17:14
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Et suite a cela, vous voudriez faire confiance a un monde individualiste, capitaliste et financier pour régler les problèmes avenirs?

à écrit le 23/06/2021 à 17:09
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Quand on agite les peurs, sacrés cavaliers de l'Apocalypse. Ils sont ridicules.

à écrit le 23/06/2021 à 16:58
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Tiens les ponctionnaires du GIEC annoncent une prophétie mais promettent de la contrecarrer moyennant finance... Il est de notoriété publique que le nuage de Tchernobyl fût stoppé à la frontière grâce à des taxes punitives.

à écrit le 23/06/2021 à 16:57
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Merci de me rajeunir de 50 ans environ en me rappelant les "écrits " apocalyptiques du CLUB DE ROME . Rien de ce qui était annoncé ne s'est produit .

le 24/06/2021 à 6:50
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Vous avez dû ne pas lire. Ils ne se sont pas tromper d'un dixième de pourcentage. L'effondrement est assez manifeste et si vous ne voyez pas encore les ruines fumantes c'est que les économies sont tenues en lévitation et au palan depuis 15 ans, n...

à écrit le 23/06/2021 à 14:59
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Repentez-vous, pêcheurs, car la fin du monde est proche ! Bref : le ciel va nous tomber sur la tête. On n'a pas beaucoup avancé depuis les Gaulois, finalement. Et on est déjà dans le monde post-apocalyptique, puisque la fin du monde, c'était le 1...

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