Les agences de notation auront-elles moins d'emprise à l'avenir ? Le gouvernement américain pourrait leur demander de créer une échelle d'évaluation distincte pour les produits liés aux crédits immobiliers. Ces changements pourraient être annoncés demaine mercredi dans le cadre de la réforme du système de régulation financière voulu par la Maison Blanche.
Les trois grandes agences Moody's, Standard & Poor's du groupe McGraw-Hill et Fitch Ratings du groupe Fimalac, traditionnellement chargées de noter la dette des entreprises, ont été critiquées pour ne pas avoir assez étudié certains produits structurés (obligations complexes) avant de leur attribuer une note élevée qui s'est ensuite révélée inadéquate face à l'effondrement du marché immobilier. Selon le plan de l'administration Obama, les agences de notation seraient obligées de divulguer plus d'informations sur la méthodologie utilisée pour noter les produits structurés financiers tels que les ABS (Asset backed securities), selon un porte-parole du Trésor.
La Maison Blanche veut aussi réduire la dépendance des investisseurs et des autorités de régulations face aux agences de notation, selon cette fois une tribune publiée dans la presse par le secrétaire américain au Trésor Timothy Geithner et le conseiller économique à la Maison blanche Lawrence Summers.
Le projet de la Maison Blanche est pour l'essentiel mis au point par la Securities and Exchange Commission (SEC) qui s'est vu confier la supervision des agences de crédit par une loi de 2006 visant à promouvoir la concurrence dans le secteur. La SEC propose de différencier les produits structurés des obligations traditionnelles émises par les sociétés et de supprimer l'essentiel des références à la notation dans les règles boursières fédérales. Elle n'a toutefois pas encore pris de décision définitive. Les gérants d'OPCVM et certains opérateurs à Wall Street ne sont pas d'accord. Ils estiment que la note rassure les investisseurs et crée une norme pour évaluer les risques liés au crédit.
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