General Motors et Chrysler négocient avec le Canada, Saab licencie

Les deux constructeurs américains les plus touchés par la crise tentent de faire baisser les coûts du travail dans leurs usines canadiennes et se tournent vers Ottawa pour obtenir de nouvelles aides financières. De son côté, Saab, encore filiale de GM, va supprimer 750 postes.

L'avenir de l'automobile américaine est aussi en train de se jouer? au Canada. Les constructeurs de Detroit sont fortement implantés de l'autre côté des Grands Lacs et ils cherchent à y bénéficier des mêmes avantages qu'aux Etats-Unis.

Après d'âpres discussions avec le puissant syndicat américain United Auto Workers (UAW), General Motors (GM) et Chrysler tentent également d'obtenir de leurs homologues canadiens une baisse du coût du travail.

Pour les autorités canadiennes, l'enjeu est de taille. Le ministre de l'industrie, Tony Clement, n'a pas hésité à affirmer que "le sort de l'industrie automobile au Canada dépend de la survie des filiales des constructeurs américains" dans le pays. Ottawa semble prêt à peser de tout son poids pour que ses puissants voisins trouvent leur compte au Canada.

Mission accomplie pour GM. Les quelque 10.000 membres du syndicat des Travailleurs canadiens de l'automobile (TCA) ont accepté à une très large majorité (87%) de signer un accord comportant d'importantes concessions. Il comprend notamment un gel des salaires, une suspension de l'indexation des plans de retraite sur l'inflation, ainsi qu'une réduction des congés payés d'une semaine.

GM, dont le plan de restructuration prévoit de maintenir 17% à 20% de sa production nord-américaine au Canada, a de plus demandé aux autorités canadienne une aide pouvant aller jusqu'à 6 milliards de dollars (américains).

Aides conditionnées aux plans de viabilité

Du côté de Chrysler, on n'apprécie pas du tout l'accord signé par GM. Le troisième constructeur américain le juge insuffisant et craint de perdre l'avantage dans les négociations, maintenant que GM a trouvé un accord. Le groupe estime qu'une heure de travail au Canada lui revient 75 dollars canadiens de l'heure, soit 20 dollars de plus que les usines Toyota installées dans le pays. Selon lui, l'accord signé entre GM et le TCA ne couvre pas la moitié du surplus du coût du travail au Canada.

Le constructeur apprécierait également une aide de 2,3 milliards de dollars de la part du Canada, soit un quart des 9 milliards réclamés aux Etats-Unis. Les autorités canadiennes n'ont pas encore tranché, mais elles affirment d'ores et déjà, qu'elles ne verseront pas plus de 2,3 milliards de dollars? canadien, soit 1,8 milliard de dollars.

Mais aucune nouvelle aide n'a encore été annoncée, qu'elle soit en provenance de Washington comme d'Ottawa. Il y a quelques semaines, GM et Chrysler ont demandé au Congrès un total de 22 milliards de dollars d'aides publiques supplémentaires, afin d'éviter la faillite. Cette aide a été conditionnée par les autorités américaines à la présentation de plans de viabilité de la part des deux constructeurs. Pour l'instant, rien ne leur est encore parvenu, GM et Chrysler ont jusqu'au 31 mars pour rendre leur copie.

 

 

 

Saab licencie 750 employés
Le constructeur automobile suédois, qui appartient toujours à GM, a annoncé la suppression de 750 postes, 650 ouvriers et 100 employés de l'encadrement. Un porte-parole du groupe a affirmé que ces licenciements étaient "la conséquence directe de la récession et de la détérioration de la situation économique mondiale".
Saab est actuellement placée en procédure de sauvegarde afin de survivre à la crise financière. GM, son propriétaire, a fait part de son intention de couper ses liens avec le groupe d'ici janvier 2010. La direction du groupe est actuellement à la recherche de repreneurs potentiels.

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Commentaire 1
à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Les canadiens ont une sécurité sociale depuis longtemps, donc leur tarif horaire est plus élevé que celui des américains. On peut imaginer que l'industrie automobile française réagisse comme la canadienne: si ça ne passe pas là bas, c'est la mort ann...

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