Le PDG de GM démissionne à la demande d'Obama, aide en vue pour Chrysler

Rick Wagoner, patron du constructeur automobile américain, a présenté sa démission, comme le lui avait expressément demandé l'administration présidentielle. Il va être remplacé par le numéro deux du groupe. Washington exige également que Chrysler forme une alliance avec Fiat avant de lui octroyer de nouveaux fonds publics.

Il n'y a pas qu'en France que les dirigeants des groupes de l'industrie automobile font les frais de la crise. Mais si le conseil d'administration de PSA Peugeot-Citroën a débarqué Christian Streiff, pour Rick Wagoner, le PDG de General Motors (GM), la demande est venue d'encore plus haut. Un haut dirigeant de la Maison Blanche a en effet déclaré dimanche soir que Washington avait "explicitement demandé à M. Wagoner de quitter son poste". Et celui-ci l'a accepté. GM vient de confirmer l'éviction de son PDG et la nomination de Fritz Henderson, directeur d'exploitation et numéro deux du groupe, à sa place.

Cette annonce est intervenue à la veille de la présentation du plan de relance de l'industrie automobile américaine par Barack Obama. Le président américain exige des restructurations de grandes envergures chez GM et Chrysler, deux des trois géants de l'industrie américaine actuellement sous perfusion de fonds publics. S'exprimant sur la chaîne CBS, le président a estimé que les deux groupes n'avaient pas encore mené suffisamment de restructuration, malgré tous leurs "efforts sérieux".

Depuis plusieurs mois, Rick Wagoner, à la tête de GM depuis huit ans, apparaissait en difficulté. En mars 2006, il avait déjà sauver sa tête face à une fronde du conseil d'administration, alors que des rumeurs de faillite commençaient déjà à courir au sujet du premier constructeur mondial de l'époque. Le désormais ex PDG de GM incarne en partie l'échec de l'industrie automobile américaine à évoluer avec son temps, notamment en répondant à la demande croissante des Américains pour des véhicules plus petits, plus écologiques et surtout moins gourmands en carburant.

Il y a quelques mois, GM a ainsi perdu sa place de numéro un mondial de l'automobile au profit du japonais Toyota, grand fabricant de petites voitures citadines et créateur de la célèbre Prius, une voiture hybride (essence et électricité), qui a la faveur des écologistes. Depuis 2005, l'américain accumule les pertes, 86 milliards, dont 31 milliards de dollars pour la seule année 2008. Et la situation ne semble pas s'améliorer: en février, le groupe a vu ses ventes plonger de 52,9% en glissement annuel.

A lui seul, GM a déjà englouti 13,4 milliards de dollars de fonds publics, mais cela ne semble pas suffire. Le groupe de Detroit a réclamé 16,6 milliards supplémentaires à Washington pour éviter la faillite il y a quelques mois, une somme que le gouvernement a clairement refusé de prêter sans contreparties. Mais ce matin, un groupe de travail mis en place par le président Obama a affirmé que les plans de restructuration mis en place à General Motors et Chrysler pour sortir de la crise n'étaient "pas viables tels qu'actuellement structurés". D'après le "New York Times", la Maison Blanche a donné soixante jours à GM pour lui soumettre un nouveau plan de restructuration.

L'indépendance de Chrysler en question

Les conseillers du président américain doutent de l'avenir de Chrysler en tant que constructeur indépendant, en raison de sa structure "défavorisée" et d'une gamme de produits limité. Il est question depuis quelques temps que le troisième constructeur américain s'allie avec Fiat. Le PDG de la marque transalpine a annoncé qu'à la demande du groupe de travail mis en place par Barack Obama, il avait procédé à des changements dans sa proposition de partenariat. Le groupe italien dispose actuellement d'un accord pour prendre 35% du capital de l'américain, en échange de procédés technologiques estimés à 8 à 10 milliards de dollars.

D'après le "New York Times" toujours, le Trésor américain a accordé un délai de trente jours à Chrysler pour conclure un accord avec Fiat. Cette alliance est une condition a l'octroi de nouvelles aides fédérales. Le constructeur américain a demandé 6 milliards de dollars d'aide publique supplémentaire pour assurer sa survie, un soutien financier que la Maison Blanche serait prête à lui accorder. En ce qui concerne le sort de son PDG, Robert Nardelli, des personnes proches du dossier affirment que la présidence n'a pas demandé son départ, comme pour Rick Wagoner chez GM.

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Commentaires 3
à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Des syndicats surpuissants, des avantages sociaux démesurés, une incapacité à s'adapter aux changements, une perte de compétitivité constante, des dirigeants incompétants, des pertes toujours plus importantes et bientôt la cessation d'activité... et ...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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La situation actuelle des GM et Chrysler est très préoccupante, et ne vaut il pas mieux laisser mourir les éléphant puis financer la création de nouvelles entités moins corporatistes sur les ruines des entreprises disparues ? Car balancer des milliar...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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@ Non mais :: la France n'est pas une entreprise....et dire qu'en France les syndicats sont surpuissants c'est du délire à l'état pur !

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