Le secteur pharmaceutique tire son épingle du jeu

Comme leurs compatriotes Pfizer, Schering-Plough et Eli Lilly avant eux, Bristol-Myers Squibb et Wyeth ont enregistré une progression de leurs bénéfices au deuxième trimestre. En Europe, Roche et GlaxoSmithKline ont fait de même.

Nouveaux résultats positifs ce jeudi pour le secteur pharmaceutique américain. Alors que plusieurs grosses opérations de fusion sont en cours, les laboratoires ont dégagé des profits en hausse au deuxième trimestre, à l'exception de Merck et de Johnson & Johnson, qui ont cependant résisté mieux que prévu. Et plusieurs d'entre eux ont revu à la hausse leurs objectifs annuels, à commencer par le numéro un mondial du secteur Pfizer.

Ce jeudi, Bristol-Myers Squibb a fait état d'un bénéfice net de 983 millions de dollars entre avril et juin, soit une progression de 28% sur un an. Rapporté par action, les profits s'élèvent à 49 cents, soit deux cents de mieux que le consensus des marchés. Ses ventes se sont élevées à 5,38 milliards de dollars sur la période, en hausse de 3% sur un an et légèrement supérieures aux estimations des marchés (5,29 milliards de dollars).

Après ces bonnes performances, le laboratoire a revu ses prévisions de bénéfices annuels à la hausse. Il mise désormais sur un bénéfice par action (BPA) compris entre 1,95 et 2,05 dollars, contre une précédente fourchette allant de 1,85 à 2 dollars. Son chiffre d'affaires est estimé en hausse légère, "dans le bas de la fourchette" allant de 0% à +9%.

Jusque là en retrait dans le processus de consolidation du secteur, Bristol Myers est entré dans la danse, en annonçant mercredi soir l'acquisition des laboratoires Medarex pour 2,4 milliards de dollars. Il propose 16 dollars par action pour racheter ce groupe spécialisé dans les anticorps, soit une prime de 90% par rapport au cours de clôture de mercredi. L'opération pourrait être conclue le mois prochain.

Autres résultats publiés ce jeudi, ceux de Wyeth, qui a enregistré une progression de 13% de ses profits au deuxième trimestre, à 1,27 milliard de dollars. Hors exceptionnels, le BPA ressort à 98 cents, contre seulement 85 cents anticipés par les opérateurs. En revanche, ses ventes ont reculé de 4%, à 5,70 milliards de dollars mais dépassent le consensus de 5,61 milliards.

Comme Bristol-Myers, Wyeth a relevé ses objectifs pour l'ensemble de l'exercice, tablant dorénavant sur des profits compris entre 3,48 et 3,58 dollars par titre. Sa précédente fourchette allait de 3,33 à 3,53 dollars par action. Le laboratoire doit être absorbé par Pfizer au plus tard au début quatrième trimestre pour un montant de 68 milliards de dollars. Ses actionnaires ont donné cette semaine leur accord.

Globalement, le secteur pharmaceutique a donc tiré son épingle du jeu entre avril et juin. Pfizer a aussi enregistré des résultats en progression sur la période et revu à la hausse ses perspectives annuelles. Tout comme Eli Lilly, qui a profité du rachat du groupe de biotechnologies ImClone. Schering-Plough a aussi dégagé des profits en hausse, avant sa fusion avec Merck pour 46 milliards de dollars.

Merck justement a réalisé les moins bonnes performances du secteur au deuxième trimestre, n'affichant cependant qu'une baisse limitée de 12% de ses profits. Johnson & Johnson et Abbott Laboratories ont encore mieux résisté à la conjoncture économique avec une très légère baisse de leurs bénéfices sur la période.

En Europe aussi, les groupes pharmaceutiques sont en forme. Le suisse Roche, qui produit notamment l'antiviral Tamiflu, a ainsi vu son bénéfice net progresser de 12% au premier semestre sans la prise en compte des charges liées au rachat de l'américain Genentech pour 46,8 milliards de dollars. Et le britannique GlaxoSmithKline a vu ses profits grimper de 15% au deuxième trimestre.

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