Nestlé, le fabricant des capsules de café Nespresso, part en croisade contre ses concurrents sur le terrain des juteuses dosettes : Sara Lee, la semaine dernière, Ethical Coffee Company (ECC), fournisseur de Casino, cette semaine.
"Nous avons entamé une action dite en "saisie contrefaçon" relative à la violation du brevet de notre système de cafetières Nespresso. Il est actuellement trop tôt pour indiquer quelles sont les parties concernées", ont expliqué des portes-parole du géant alimentaire suisse Nestlé à l'Agence France Presse.
Dans le cadre d'une ordonnance délivrée par un magistrat du tribunal de grande instance de Paris, le groupe suisse a fait saisir mardi par un huissier des dosettes de café -une cinquantaine -, compatible avec ses cafetières, chez des sous-traitants de ECC : l'usine Folliet de café à Chambéry (Savoie) et Végeplast près de Tarbes (Hautes-Pyrénées), qui fabrique les capsules.
Mais pour Jean-Paul Gaillard, PDG d'ECC et ex-patron de Nespresso, cette action s'appuie sur les deux brevets que Nestlé a sur les machines à café. Or, "nous ne fabriquons pas de machines", souligne-t-il. D'après lui, les dosettes qu"il fabrique sont donc "hors champ" des brevets défendus.
Le lancement fin mars par Sara Lee, sous la marque L'or-Maison du café, de capsules compatibles avec les percolateurs fonctionnant jusqu'à maintenant uniquement avec des capsules Nespresso a mis le feu aux poudres. Et Robin Tickle, porte-parole du groupe Nestlé, clamait à qui pouvait l'entendre : "nous prendrons toutes les mesures appropriées pour défendre nos droits de propriété intellectuelle quand ceux-ci sont violés". En se lançant sur ce segment en mai dernier, Casino a donc également pris le risque de déclencher la colère de Nestlé.
En 2009, Nespresso a réalisé 1,8 milliard d'euros de chiffre d'affaires. La France pèse pour un quart de ses ventes.
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