Baisse de la TVA : les stratégies des restaurateurs

Ce soir, à 23h30, Hervé Novelli, le Secrétaire d'Etat au commerce, donnera le coup de d'envoi de la TVA à 5,5 % dans une brasserie des Champs-Elysées. Les principales chaînes promettent de nombreuses baisses des prix dès le 1er juillet, date d'entrée en vigueur du taux réduit. Petit tour d'horizon.

Le groupe Lucien Barrière: le luxe aussi

Le segment du luxe n'échappe pas à l'argument prix. "Le haut de gamme souffre tout autant que la restauraration commerciale", Patrick Lafuente, directeur des activités restauration du groupe Lucien Barrière. Les 100 restaurants de l'exploitant d'hôtels et casinos servent près de 3 millions de repas par an (108 millions de chiffre d'affaires, hors les établissements de la ville de Cannes). Tous appliqueront la baisse de la TVA sur sept produits parmi les plus vendus, comme cela est demandé par les pouvoirs publics. Le responsable n'exclut pas des baisses de prix sur d'autres produits et notamment de baisser de 5 % le prix de son menu le plus demandé. Des efforts seront également faits sur le prix du café, symbolique pour de nombreux clients. Enfin, dans les casinos, Barrière met en place le menu MAC, menu anti crise ! Ce dernier est proposé à 12 euros.

 

Groupe Frères Blanc : 5.500 repas à gagner

Le groupe qui réunit des brasseries historiques à Paris et la chaîne de restauration Clément met la baisse de la TVA à son menu. Dans les restaurants, des menus 100 % TVA, c'est-à-dire dont les prix baisseront de 11,9 %, seront affichés à 14 euros. En moyenne, les prix de la chaîne Clément vont baisser de 3,9 % et les baisses de prix seront concentrées sur 12 articles (au lieu de 7 demandés) qui concentrent un tiers du chiffre d'affaires, explique à La Tribune Jean-Michel Texier, président de ce groupe. Par ailleurs, la chaîne Clément a décidé de faire un petit clin d'?il à la TVA à 5,5 % en mettant en jeu 5.500 repas gratuits dans ses établissements. Sur le plan des embauches, le groupe promet des créations de postez si l'activité renoue avec la croissance. "C'est notre souhait le plus fort", assure le dirigeant. Toutefois, dés septembre, le groupe recrutera 70 contrats en alternance, au lieu de 50 les autres années. Les diplômés qui resteront travailler dans le groupe se verront offrir une prime de 500 euros.

 

Groupe Louvre Hôtels: 300 embauches en 2 ans

Les hôteliers sont également parties prenantes sur le dossier de la baisse de la TVA au travers des nombreux restaurants exploités dans leurs établissements. Le groupe Louvre Hôtels, qui gère les enseignes Kyriad (130 hôtels) et Campanile (314 hôtels) va baisser de 12 % les prix de ses produits les plus demandés, annonce Benjamin Lacoste, directeur recherche et développement de cet opérateur hôtelier. Cet effort porte sur 30 % de son chiffre d'affaires restauration. Le groupe est l'un des rares à s'engager sur des créations de postes. Il programme 300 embauches d'ici deux ans. "Nous espérons que les clients seront sensibles à ces efforts et que cela permettra d'influencer l'évolution de l'activité qui est difficile (-10 %) depuis 12 mois", souligne le professionnel.

 

Accor : baisse des prix sur le petit déjeuner

Le groupe Accor a décidé d'aller au delà des recommandations des pouvoirs publics et de baisser le prix de ses petits-déjeuners dans ses 1.600 hôtels qui couvrent le territoire, du haut de gamme au bas de gamme. Par ailleurs, le numéro un français de l'hôtellerie appliquera la nouvelle TVA à 5,5 % dans ses 600 restaurants de France. Enfin, Accor prévoit 4.000 recrutements dans les 12 prochains mois, dont 1.000 jeunes de banlieue et 500 contrats d'alternance. Mais ce chiffre ne correspond par à des créations d'emplois mais au remplacement des départs naturels. En ce qui concerne l'évolution de la grille des salaires, Accor attend l'issue des négociations professionnelles en cours qui doivent aboutir avant la fin de l'année. Une fois ces discussions terminées, le groupe entamera des négociations internes. "Notre grille interne est déjà supérieure à celle de la profession et nos salariés bénéficient d'un 13ème mois et d'un intéressement, ce qui n'et pas commun dans le secteur de la restauration", fait valoir Christophe Alaux, directeur général Accor Hôtellerie France.

 

Courtepaille : des salariés intéressés aux ventes

Le spécialiste du grill Courtepaille baisse ses prix jusqu'à -20 % sur plus de 40 produits. 12 produits bénéficient de l'intégralité de la baisse de la TVA. Tous les menus seront en baisse, assure la chaîne. En ce qui concerne l'évolution des salaires, Courtepaille a proposé un accord d'entreprise d'ores et déjà signé à ce jour par le syndicat FGTA-FO. A compter du 1er juillet, tous les salariés des restaurants exploités en direct (166 unités), sans exception de poste ou de fonction, seront associés chaque mois à l'activité de leur établissement en bénéficiant d'une rémunération sur chiffre d'affaires. De plus, ces négociations ont abouti à une revalorisation des minimas de l'ordre de 3,5% en moyenne pour les employés et les agents de maîtrise. Ainsi, dès le mois de juillet, le salaire minimum pour un salarié de Courtepaille à temps complet sera supérieur à 1.500 euros bruts mensuels, y compris l'avantage en nature nourriture.

 

Quick : un taux unique pour la restauration rapide

Selon une idée fausse, il est commun de penser que la restauration rapide bénéficiait déjà d'une TVA réduite. En fait, comme l'ensemble des restaurateurs, ils appliquaient une TVA à 5,5 % sur les ventes à emportées, majoritaires dans ce type de restaurant. Désormais, ce taux sera étendu à l'ensemble de leur activité, comme la restauration traditionnelle. L'effort de baisse des prix demandé par les pouvoirs publics aux spécialistes de la restauration est plus modeste, car ils avaient déjà fait une partie du chemin. Quick, l'un des spécialistes du hamburger, baissera de 5 % le prix de ses deux menus phares, le Giant Classic qui reviendra de 6,10 à 5,80 euros et le Giant XL qui reviendra de 6,85 à 6,50 euros dés le 1er juillet.

 

Groupe Flo : une carte 100 % TVA à 5,5 %

"Votre addition baisse de 11,8%" promettent les brasseries Flo. Dès le 1er juillet 2009, l'ensemble des prix à la carte baissera de 11,8 %, à l'exception des vins et alcools exclus de la baisse de la TVA par la réglementation. Le menu Brasserie, reviiendra de 31 euros à  27,34 euros et les clients fidèles détenteurs de la carte Esprit Brasserie bénéficieront d'une remise supplémentaire de 11,8% soit un prix final de 24,11 euros, annonce l'exploitant. Flo veut séduire une nouvelle clientèle alors que ce type de restaurant est actuellement pénalisé par la baisse des arrivées de touristes qui constituent souvent la majorité de la clientèle des brasseries historiques.

 

 

(retrouvez le communiqué du gouvernement).
 

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Commentaires 4
à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Dès qu'on aura un peu oublié les prix avant la baisse de TVA, je crois entrevoir dans quelle poche va aller la différence... Mais c'était le but non ? faire plaisir aux restaurateurs ?

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Regardez vos notes au MacDonald's : c'est souvent que ces messieurs se trompent (surtout le manager) en appliquant 5,5 de TVA sur votre commande sur place... Bonne initiative de Quick, dommage qu'il n'y ait pas assez de restos sur tout le territoire...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Qu'ils répercutent ou pas la baisse de la TVA, qu'est-ce que ça change ? A Paris, ça fait un moment qu'on en a plus pour son argent et qu'on y va plus au resto. Le moindre plat (toujours avec frites, pâtes ou riz) à 14-15 euros; Les portions qui dimi...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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un cuisinier de 37 ans avec un cap ,travaille de nuit et de jour, week end et jour ferié ,pour 1200 euro net c'est juste et faible; la baisse de cette tva ne fera rien pour les salariés .

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