Quand le marketing écolo éphémère vise... le long terme

La start-up lyonnaise Biodegr'AD bouscule le marketing avec de la publicité écolo sur le sol, le clean tag (« tag propre ») et le clay tag (craie ou peinture biodégradable).
La bonne idée : des marquages au sol vraiment écolos, car ils s'effacent d'eux-mêmes au bout d'une semaine environ. / DR

Biodegr'AD veut lutter contre la pollution visuelle des panneaux publicitaires. La jeune start-up lyonnaise s'est donc spécialisée dans le marketing écologique par le clean tag et le clay tag, des procédés de marquage au sol réalisés à la craie ou par projection d'eau à travers un pochoir ou de la peinture biodégradable.

À l'origine de cette aventure, trois jeunes étudiants passionnés de street art qui, s'inspirant d'un concept né aux États-Unis, décident de mettre en commun leurs compétences artistiques, entrepreneuriales et leur fibre écologique pour bousculer le monde de la communication.

En créant un contraste entre la propreté et la saleté, les clean tags réalisés à des endroits stratégiques offrent de fait une visibilité moyenne de sept jours, puis s'estompent naturellement ! Émeric Mouillot, Guillaume Pâris de Bollardière et Tanguy Bard de Coutance ont aussi vite compris que, en quelques années, le clean tag s'est déjà imposé dans les grandes villes européennes.

Les trois jeunes entrepreneurs ont donc investi 10.500 euros dans le capital de départ, financé par un prêt familial et un prêt à la création d'entreprise (PCE). Pour leur premier exercice, en 2013, ils ont réalisé un chiffre d'affaires de 110.000 euros, porté par une quarantaine de campagnes, pour une facturation moyenne de 2 700 euros. Ses premiers clients ? Kia, Vinci, SFR, Samsung, Nespresso, UGC, Casino, etc.

Le vide juridique facilite l'essor du Clean Tag

Pour 2014, Biodegr'AD espère réaliser un CA cinq fois supérieur (500 000 euros), un objectif « optimiste mais réalisable », estime Guillaume.

Profitant du dispositif Inovizi, piloté par Rhône Développement Initiative, mis en place par la région, Biodegr'AD a levé environ 50.000 euros (prêt d'honneur) et 50 000 euros (crédit-bail) auprès de la Société générale via le principe 1 euro public/1 euro privé.

Un emprunt, à taux zéro, qu'ils devront commencer à rembourser dans six mois. Biodegr'AD accueillera bientôt deux nouveaux salariés (une chargée de projet, un commercial), en CDI, et envisage de porter son effectif à 15 personnes d'ici à la fin 2014.

Car, aux yeux des fondateurs, l'emploi est essentiel pour la réalisation de leur business plan, afin d'occuper vite le terrain, prendre des parts de marché et être en mesure de régler le problème des concessions. Pour l'instant, la start-up profite d'un vide juridique qui lui permet de marquer les sols publics sans autorisation préalable.

Déjà présente dans sept villes françaises (Paris, Lyon, Marseille, Bordeaux, Nantes, Lille et Metz), l'entreprise souhaite mettre des équipes en place à l'échelle nationale, ce qui lui permettrait de proposer aux annonceurs des campagnes de communication d'envergure et simultanées.

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Commentaire 1
à écrit le 20/04/2014 à 10:11
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Ils ont bêtement oublié qu'on n'a pas le droit de taguer ou "publiciser" l'espace publique comme ca... Les rues ne leur appartiennent pas. Il existe même un article de loi qui puni les "prospectus" trouvés sur la voie publique (même si c'est jamais a...

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