Mais que fait l'ONU ?

Par Eric Chol, rédacteur en chef à La Tribune.
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Alassane Dramane Ouattara versus Laurent Gbagbo. Dans ce combat qui oppose les deux présidents ivoiriens, l'un élu et reconnu par la communauté internationale, et l'autre perdant mais incapable de partir, la France a fait son choix. Paris veut tourner la page Laurent Gbagbo pour permettre à celui que l'on surnomme ADO de s'installer pour de bon dans le fauteuil présidentiel.

Le 17 décembre, Nicolas Sarkozy avait déjà lancé un ultimatum à Laurent Gbagbo, le sommant de quitter le pouvoir avant la fin de la semaine. Sans succès. Quatre mois plus tard, celui-ci résiste, prêt à en découdre jusqu'au bout. Dimanche, l'Elysée a répété qu'il était "urgent de mettre un terme définitif à la crise". La France sera-t-elle plus entendue ? Sa diplomatie, qui joue gros dans ce pays d'Afrique, où résident 12.000 ressortissants français et où sont implantées 600 entreprises tricolores, dispose de leviers limités. Sagement, Paris s'est rangé derrière la panoplie des médiateurs internationaux. Sanctions économiques, appel à la raison, paix des braves...

Toutes les solutions avancées par l'Union européenne, l'Union africaine ou les Nations unies se sont jusqu'à présent heurtées au mur du refus. Hier encore, Ban Ki-moon, le chef de l'ONU, a demandé à Alassane Ouattara de prendre des mesures contre les massacres. Mais c'est encore trop peu. Il est urgent que non seulement l'Organisation des Nations unies hausse le ton, mais surtout, qu'elle revoie et élargisse le mandat de ses forces présentes en Côte d'Ivoire. Ce faisant, l'ONU, déjà engagée sur le front libyen, court le risque d'attiser davantage les divisions entre ses membres. Mais en laissant le chaos s'installer en Côte d'Ivoire, elle met aussi en jeu sa propre crédibilité. 

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