80 % des foyers européens équipés en 2020

La directive européenne n'est pas encore transposée, mais les États-Membres

Le déploiement de compteurs intelligents est la première étape dans l'élaboration d'un réseau intelligent d'énergie ou « smart grid », préalable à toute politique nationale d'efficacité énergétique. En autorisant une communication à la fois vers le consommateur et vers le distributeur et le fournisseur d'énergie (gaz ou électricité), le compteur permet un suivi de consommation en temps réel, une tarification modulaire, la fin des factures sur la base d'estimations et des pics de consommation. À la clé, des économies d'énergie et de CO2. Le troisième paquet énergie de l'Union Européenne, présenté en septembre 2009, inclut un objectif contraignant de déploiement de ces compteurs communicants, dans 80 % des foyers européens en 2020 et 100 % au plus tard en 2022. Charge aux États membres de réaliser une évaluation des coûts et bénéfices attendus du déploiement et de transposer cette directive dans leur droit national au plus tard en mars 2011.

Dans ce cadre, la Suède est le premier pays à avoir déployé des compteurs à l'échelle de son territoire, qui servent surtout aux relevés à distance. En Italie, des fournisseurs d'énergie motivés notamment par la lutte contre la fraude ont également poussé à un déploiement massif. Les Pays-Bas, qui semblaient un moment les plus avancés, ont dû renoncer à leur idée première d'imposer les compteurs aux particuliers sous peine d'amende. Ils ont par ailleurs rencontré des freins en matière de protection de la vie privée, un sujet qui inquiète au-delà de leurs frontières. Le Royaume-Uni semble aujourd'hui dans les starting blocks, avec 47 millions d'appareils à installer.

Sur ce marché britannique de l'énergie très libéralisé, les compteurs permettent aux distributeurs de proposer à leurs clients les tarifications les plus attractives. À l'inverse, sur le plan logistique, une forte concentration de la distribution facilite les choses. En France, ERDF, unique distributeur hexagonal, mène actuellement un test à Tours et Lyon où 300.000 Linky - c'est leur nom - doivent être installés. On en était à 117.000 mi-août. « Il s'agit de vérifier techniquement notre système de déploiement, précise le conseiller auprès du président du directoire Marc Boillot. Mais la décision de généraliser (et l'autorisation de financement, pour un projet estimé à 4 à 5 milliards d'euros), sera prise par le gouvernement ». En revanche, c'est bel et bien à ERDF de s'assurer de l'interopérabilité de son système d'information avec tous les fournisseurs d'énergie, au-delà de sa maison mère EDF.

Dominique Pialot

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