La disparition du bonus écologique fragilise la filière GPL

L'arrêt brutal des 2.000 euros accordés à l'achat de petites voitures au gaz de pétrole liquéfié déstabilise les fournisseurs.

La prime GPL a vécu. Elle disparaît ce 31 décembre à la fermeture des concessions, deux ans plus tôt que prévu. Grâce aux 2.000 euros octroyés par l'État pour l'achat d'une citadine neuve fonctionnant au gaz de pétrole liquéfié ou la transformation d'une voiture récente émettant moins de 155 grammes de CO2 par kilomètre, la France vient de connaître une année d'immatriculations record avec près de 3 % du marché national des voitures particulières, soit 70.000 unités. Après l'arrêt du bonus, les prévisions pour 2011 sont en chute libre à 10.000 unités. Les artisans transformateurs, qui ont équipé entre 2.000 et 3.000 voitures cette année, vont se réorienter vers l'entretien.

Renault, leader national avec 80 % des ventes réalisées sur ses Clio Campus et Sandero, se prépare à une année de transition en attendant la montée en puissance de sa gamme électrique, elle aussi éligible au bonus écologique (5.000 euros). L'usine de Douai, qui installe les kits GPL fournis par l'équipementier italien Landi Renzo, voit ses cadences divisées par cinq et son activité fragilisée. Le site va se reconcentrer sur sa mission industrielle principale, la production des gammes Renault Sport, sans retrouver les quelque 60.000 ventes perdues. « Les acheteurs de voitures GPL venaient du marché de l'occasion », reconnaît un porte-parole de Renault. Avec des ristournes nettes dépassant 45 %, le constructeur a dopé une dernière fois son micromarché, en décembre, allant jusqu'à la rupture de stocks sur sa Clio GPL.

« Le modèle ne tient pas »

L'arrêt de la prime ne signifie pas pour autant la fin du GPL en France. Mais avec un parc roulant estimé à 170.000 véhicules fin 2011, le réseau de distribution du carburant (1.850 stations accessibles au public) n'atteint pas son seuil de rentabilité. « En dessous de 100.000 voitures neuves par an, le modèle ne tient pas, reconnaît Joël Pedessac, directeur général du Comité français du butane et du propane. La France était le dernier pays européen proposant une incitation à l'achat. Les constructeurs ont profité de la prime pour développer leurs gammes. Aujourd'hui, il leur reste l'argument du prix du carburant. » Ces gammes réputées moins polluantes, qui émettent environ 15 % de CO2 de moins que leurs homologues à essence, restent toutefois embryonnaires. En 2010, l'essentiel des ventes s'est concentré sur deux modèles chez Renault, deux Chevrolet et la Fiat Panda. En Italie, marché mature avec 1,2 million de voitures en circulation, les gammes sont bien plus attractives : Alfa Romeo va jusqu'à équiper sa moderne MiTo 1.4 turbo d'un kit GPL.

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Commentaires 2
à écrit le 30/12/2010 à 9:51
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c pas Douai, c l'usine Alpine de Dieppe !

à écrit le 24/12/2010 à 9:22
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Ce qui guettent les automobilistes grugés ayant acheté des véhicules fonctionnant au GPL, c'est, très prochainement, la raréfaction des stations service en proposant et, leur rareté aidant, des prix au litre élevés.

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