Vergnet redécolle et cherche d'autres vents

"Notre reconversion a été très douloureuse, mais nous avons réussi", affirme Marc Vergnet, PDG du groupe qui porte son nom, le seul fabricant français de turbines éoliennes. Centré sur le marché de niche des éoliennes "tous risques" -- où il fait face à très peu, voire pas, de compétiteurs (*) -- Vergnet a un carnet de commandes fourni et compte sur deux moteurs supplémentaires pour assurer sa croissance : le nouveau marché de l'énergie décentralisée, baptisé Proxwind, et le prochain appel d'offres sur l'éolien dans les départements d'Outre-mer, dont le lancement est prévu dans les prochains jours.

"Notre reconversion a été très douloureuse, mais nous avons réussi", affirme Marc Vergnet, PDG du groupe qui porte son nom, le seul fabricant français de turbines éoliennes. Centré sur le marché de niche des éoliennes "tous risques" -- où il fait face à très peu, voire pas, de compétiteurs (*) -- Vergnet a un carnet de commandes fourni et compte sur deux moteurs supplémentaires pour assurer sa croissance : le nouveau marché de l'énergie décentralisée, baptisé Proxwind, et le prochain appel d'offres sur l'éolien dans les départements d'Outre-mer, dont le lancement est prévu dans les prochains jours.

Cette assurance coïncide avec la publication du meilleur chiffre d'affaires semestriel de la société depuis 5 ans. Le pôle éolien revient en force, après deux années plutôt difficiles en 2008 et 2009, à côté des activités "eau" et "solaire," moins médiatiques mais toujours solides. Sur les six premiers mois de 2010, Vergnet a réalisé 18,6 millions d'euros de chiffre d'affaires dans l'éolien, soit plus que les 16,7 millions enregistrés sur toute l'année 2009. Après 29 millions d'euros de chiffre d'affaires global l'année dernière, le groupe s'attend à voir ses recettes plus que doubler pour son exercice 2010, et vise des objectifs ambitieux à l'horizon 2012, conforté par un carnet de commande évalué à 230 millions d'euros.

Du marché domestique à l'exportation

En 2006, le groupe enregistrait des recettes annuelles de 37,7 millions d'euros, dont 78% sur l'éolien. Deux ans plus tard, elles plongeaient à 20,7 millions sous l'effet d'une chute brutale de son activité éolienne (voir graphique). "L'entreprise était portée principalement par son marché national situé dans les DOM, qui s'est effondré, regrette Marc Vergnet. Nous avons été obligés de nous réinventer et d'aller chercher les marchés à l'export." Résultat, si avant 2007, le groupe était dépendant de son marché domestique à 85%, aujourd'hui il exporte une grande majorité de ses turbines.

Au total, en incluant son pôle eau-solaire, Vergnet a réalisé un chiffre d'affaire de 24,6 millions d'euros au premier semestre 2010, en hausse de 173% par rapport à la même période l'année dernière. "Cette année, nous visons entre 80 et 90 millions d'euros de chiffre d'affaires, puis 120 millions en 2011," explique Marc Vergnet, confiant. Sur 2011, la société a déjà sécurisé 95 millions d'euros de commandes. Le groupe se risque même à chiffrer l'horizon 2012, où il vise 150 millions d'euros de recettes.

Le Farwind toujours en pointe

Pour réaliser ce bond, l'entreprise compte sur son éolienne de 1 MW, la GEV HP, disponible depuis 2008, et capable de faire descendre sa nacelle lors d'intempéries extrêmes. Ce projet a nécessité 18 millions d'euros d'investissement, mais il ouvre le segment des fermes de 10 à 50 MW.

Cette mutation industrielle est couplée à un repositionnement géographique. Dans l'attente d'un renouveau annoncé du marché des départements d'Outre-mer, avec un appel d'offres en gestation, Vergnet vit principalement de l'exportation de ses machines de 250 kW (éolienne rabattable notamment) et 1 MW. "En cas de succès dans les DOM, le France pourrait assurer à nouveau la base de notre croissance dès 2012," souligne le dirigeant.

Sur le marché Farwind, caractérisé par des territoires géographiques extrêmes (zones cycloniques, montagneuses, insulaires ou difficiles d'accès), Vergnet a remporté un contrat pour 37 machines au Nigeria, à côté de marchés au Japon, en Nouvelle Zélande, au Chili, au Kenya et de prospections au Cap Vert, en Mauritanie, à Madagascar aux Philippines...

Sur l'éolienne de 1 MW, le français a frappé fort fin 2008 avec un contrat de 120 machines pour une ferme en Ethiopie, où la livraison des turbines a commencé, une commande de 210 millions d'euros. Et plus récemment, l'Algérie a commandé 10 machines, pour l'un de ses premiers parcs éoliens. Des prospections sont aussi réalisées au Sénégal (50 MW), au Kenya (50 MW), à Djibouti (40 MW) ou en Colombie (13 MW).

Le Proxwind, nouveau cheval de bataille

A côté du Farwind, Vergnet attaque un nouveau marché baptisé Proxwind, visant la production décentralisée d'énergie, connectée au réseau. Avec une machine de 200/250 kW, le groupe surfe à la frontière du petit éolien. Il s'est implanté aux Etats-Unis l'été dernier, où il a déjà remporté un premier contrat (Projet Sandywoods Community), et vise également l'Europe.

Vergnet est en discussion au Royaume-Uni, se développe en Lituanie (9 machines et 22 options en cours) et a identifié des marchés à fort potentiel comme les Pays-Bas, l'Allemagne, le Portugal, l'Espagne, l'Estonie ou la Lettonie par exemple.

La rentabilité pour confirmer

L'avenir semble donc se dégager. "Nous sommes désormais reconnus sur nos niches," claironne Marc Vergnet. Reste à redevenir rentable après des pertes de 5,9 millions et 9,4 millions d'euros en 2008 et 2009. Le résultat du premier semestre 2010 est encore négatif de 3,9 millions. Une sous-performance qui a douché le cours de Bourse, qui a perdu plus de 20% depuis vendredi dernier, sous les 4,50 euros.


"Notre bon chiffre d'affaires semestriel n'est pas encore suffisant pour absorber nos investissements et notre R&D sur la GEV HP," précise Marc Vergnet. Une rentabilité alourdie également par l'envergure du projet éthiopien, en phase de démarrage, estiment les analystes. La société annonce un retour progressif de la rentabilité l'année prochaine, avec des résultats dans le vert à l'horizon 2012.

* Un autre français, Alizéo, tente de percer sur le marché des éoliennes rabattables.


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