Quand les ordures ménagères et les déchets dangereux respectent la biodiversité

Dans le sud-ouest de la France, deux sociétés de traitement des déchets, Trifyl et Occitanis, se sont alliées pour concilier activité industrielle et préservation de la nature.
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L'une est publique, l'autre privée. Mais toutes deux partagent une même préoccupation pour la biodiversité. L'activité de Trifyl, établissement public regroupant 300 communes et 23 intercommunalités du Sud-Ouest (Tarn, Haute-Garonne...), consiste à trier et à valoriser des ordures ménagères. Quelque 90.000 tonnes de déchets sont traitées sur son site de Graulhet, à une cinquantaine de kilomètres de Toulouse. Occitanis est une entité de traitement et enfouissement de déchets classés dangereux, filiale de Veolia, implantée sur la même commune. Environ 50.000 tonnes de déchets, de résidus d'incinération ou de la métallurgie ou encore de terres polluées sont traitées par le site.

La directrice, Delphine Paillet, explique que l'implantation « n'a pas été aisée » et a nécessité « une grande concertation entre les représentants d'Occitanis, les élus locaux et régionaux et les associations locales de défense de l'environnement, qui a duré cinq ans ». L'implantation d'un site de confinement de déchets dangereux « n'a pas été sans difficulté auprès des populations », admet le maire de Graulhet, Claude Fita. « L'idée même de cohabiter avec de telles activités n'est jamais facile à faire admettre », concède Thierry Gosset, PDG d'Occitanis.

Compromis

Devant les réticences, les porteurs du projet « ont dû faire des compromis », affirme l'élu, pour qui l'expérience de préservation de la biodiversité sur la quarantaine d'hectares occupés par les deux entreprises « est un des fruits de cette négociation ». Quoi qu'il en soit, tout le monde s'est pris au jeu. Plusieurs hectares des sites ont été gelés, les industriels s'y interdisant toute intervention humaine. Tests et études sont effectués régulièrement en partenariat avec des laboratoires d'analyses et des associations environnementalistes, afin d'observer et, le cas échéant, de corriger tout impact des activités industrielles sur l'environnement. Et c'est avec une certaine fierté que Delphine Paillet décline les espèces qui cohabitent « sans problème » avec « son » usine, « grenouilles, serpents, lézards, lapins, passereaux, alouettes etc. ». Toute la biodiversité ordinaire reste active, vivante et ancrée sur ses biotopes originaux tandis que les hommes continuent de travailler.

Interrogée par « La Tribune » sur le coût de ces efforts en faveur de la biodiversité, Delphine Paillet avoue « ne pas savoir ». Elle met cependant en exergue les bénéfices de la gestion écologique du site. « La démarche est valorisante pour le personnel, particulièrement quand on travaille dans le domaine des déchets, et permet des économies notamment par une utilisation plus parcimonieuse de l'eau ou encore la récupération des eaux de pluie. » Rémy Janin

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