Solaire : un défi pour les industriels français

En dépit d'un marché domestique encore peu développé, les acteurs français du solaire ne manquent pas d'atouts à faire valoir à l'international.
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Après une année 2010 qui a vu la capacité solaire photovoltaïque installée dans le monde s'accroître de 7.000 à 23.000 mégawattheures (MW), la tendance devrait se poursuivre en 2011, portée par la baisse des coûts et l'amélioration des performances. Les industriels français pourront-ils prétendre à une part de ce gâteau (37 milliards de dollars en 2008) ? « Nous avons besoin de volumes dynamiques en France », insiste Benoît Rolland, directeur général de Tenesol. Créée en 1983, cette filiale de Total et EDF, pionnière du solaire hexagonal, possède à Toulouse une usine de 170 salariés qui produit 85 MW de panneaux solaires par an. Une part significative est vendue en France. « Le ?made in France? est un argument marketing », reconnaît Benoît Rolland. Mais les industriels tricolores restent peu nombreux. Le manque de visibilité d'un marché domestique secoué par des baisses à répétition des tarifs de rachat serait responsable de cette situation.

Performances d'étanchéité

Le premier français du secteur, EDF EN, tire pourtant fort bien son épingle du jeu sur la scène internationale. « Ils ont respecté leur feuille de route et affichent une excellente rentabilité grâce à une approche plus qualitative que quantitative », observe Olivier Ken, de la Financière de Champlain. Autre français bien noté par l'analyste, Soitec, qui mise sur la technologie émergente du photovoltaïque à concentration, développée par sa nouvelle filiale Concentrix Solar. La France possède aussi un savoir-faire spécifique en matière d'intégration au bâti, qui bénéficie de tarifs de rachat préférentiels. En outre, cette technique est appréciée dans le monde entier pour ses performances d'étanchéité et son esthétique. Les industriels français espèrent donc qu'elle continuera d'être soutenue.

D'autres, comme Air Liquide, bénéficie du développement du marché mondial. Le leader mondial des gaz industriels pour le photovoltaïque récolte les fruits de sa présence historique dans les pays devenus aujourd'hui les principaux producteurs de cellules solaires et de sa R&D. « Les clients apprécient d'établir des partenariats avec des pays qui présentent des débouchés pour leurs propres produits », note également Olivier Blachier, vice-président des marchés électroniques du groupe.

Toutes tailles confondues, les industriels français de la filière s'insurgent contre une recommandation du rapport Charpin, de plafonner à 500 MW par an les capacités installées. « Il n'y a qu'à augmenter les objectifs du Grenelle en 2020 de 5,4 à 10 GW, s'exclame ainsi Benoît Rolland. Étant donné la baisse des tarifs de rachat, à coût égal, on pourrait financer jusqu'à 800 MW, ce qui éviterait de briser la dynamique ».

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Commentaires 3
à écrit le 02/12/2010 à 13:01
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" La France possède aussi un savoir-faire spécifique en matière d'intégration au bâti, qui bénéficie de tarifs de rachat préférentiels. En outre, cette technique est appréciée dans le monde entier pour ses performances d'étanchéité et son esthétique....

le 23/12/2010 à 9:41
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La France n'a pas inventé la notion d'intégration au bâti. Elle existait déjà et se développait de plus en plus chez nos voisins Européens sous le terme BIPV (Building Integrated Photovoltaics). La France n'a fait que privilégier, l'intégration au bâ...

à écrit le 01/12/2010 à 0:18
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On est encore loin du compte niveau solaire en France

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