Le méga-complexe solaire de Perpignan dans l'attente des appels d'offres

Un méga projet photovoltaïque sur les toitures du Pôle économique Saint-Charles (PESC) est dans les tuyaux à Perpignan (Pyrénées-Orientales) depuis plus d'un an. Cette centrale d'une dizaine de MW doit venir compléter les 9 MW en cours d'installation à quelques encablures sur les immenses toits des entrepôts de fruits et légumes de Saint-Charles International.
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Ces deux sites doivent doter Perpignan du plus grand complexe solaire intégré en toiture d'Europe. Les travaux pour cette deuxième centrale aurait dû commencer ce mois-ci. Mais le projet est bloqué depuis des mois et pourrait bien ne pas voir le jour avant 2012.
Le moratoire décrété en décembre dernier a bloqué net le projet d'extension, pourtant ficelé en 2010. "Nous avons perdu deux ans de travaux", nous a précisé Richard Antras, responsable gestion de projets chez Solaire France, la société au coeur du développement avec sa tuile photovoltaïque.
Présent à la conférence internationale Derbi à Perpignan, il explique que les PTF (Propositions Techniques et Financières) n'ont pas été validées avant la date butoir imposée par le moratoire. Une situation plutôt similaire s'était présentée pour un autre méga-projet solaire à Bordeaux-Lac.

L'attente problématique des appels d'offres
Avec le nouveau cadre réglementaire, les projets de grandes centrales en toiture vont devoir suivre un processus d'appel d'offres. Le dispositif doit normalement voir le jour durant l'été, mais il peine à se mettre en place, deux mois après la fin du moratoire.
Solaire France estime que le projet de 10 MW du PESC ne sera pas concerné dans un premier temps par cette politique. "La première vague d'appel d'offres ne pourrait concerner que les centrales en grandes toitures d'une puissance comprise entre 100 et 250 kW", estime Richard Antras. En effet, seul un appel d'offres, dit simplifié, devrait d'abord voir le jour dans les prochains mois.
Pour les très grandes toitures d?une puissance supérieure à 250 kW, le gouvernement envisage des appels d?offres pluriannuels qui seront mis en ?uvre sur la base de plusieurs critères, notamment le prix et le respect de l'environnement, nous indiquait Audrey Bourlon, avocate au cabinet Huglo-Lepage & Associés, en février dernier.

50 millions ? et de vrais arguments
Au final, ce projet de près de 50 millions ne devrait pas être véritablement relancé avant 2012. Au total, les 10 MW doivent être déployés sur 35 bâtiments existants (85.000 m2), et venir s'ajouter au 9 MW sur 12 bâtiments des entrepôts Saint-Charles International (70 000 m2, 9 MW).
Le projet solaire PESC présente pourtant des atouts. Les toits des bâtiments concernés par les tuiles photovoltaïques doivent être désamiantés et rénovés. Par ailleurs, un projet d'usine de production de tuiles solaires, mené par Solaire France, est prévu. Aujourd'hui, il est gelé. L'ensemble de ce complexe solaire de 20 MW -- entrepôts Saint Charles International (fin d'installation prévue fin 2011) et PESC -- doit couvrir 20 à 25 % de la consommation électrique de Perpignan, en théorie.
Désormais, Solaire France ré-étudie ses plans. Une nouvelle tuile photovoltaïque, dépourvue de son petit cadre en aluminium, pourrait ainsi être proposée. L'entreprise estime par ailleurs qu'un tarif d'achat de l'électricité autour de 30 centimes le kWh sera nécessaire pour viabiliser le projet, contre 42 centimes prévus initialement avant le moratoire.

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