Éolien terrestre : GE grapille des parts de marché en France

L'américain General Electric commence-t-il à se faire une place sur le marché éolien terrestre français ? Selon Bilal Natour, directeur commercial pour l'Europe du Sud de GE Energy, l'Hexagone est un pays clé dans la stratégie du groupe. Encore peu présent, GE vient de fournir les turbines d'une ferme de 45 MW inaugurée hier en Champagne-Ardenne, sur les communes de Fère-Champenoise, Euvy et Corroy (Marne). Un parc de grande envergure situé dans la première région de France pour l'éolien (870 MW raccordés début septembre sur plus de 6.300 MW de puissance installée dans le pays) et développé par Valorem et Ailénergie.
Copyright Reuters

Quelle est la position de General Electric sur le marché éolien terrestre français ?
Bilal Natour : General Electric est présent en France depuis 2004 et aujourd'hui nous avons environ 220 MW de puissance installée. Cela nous donne environ 3,3 % de part de marché. C'est une petite performance mais nous sommes dans une bonne dynamique : sur le premier semestre 2011, nous représentons plus de 9,1 % de la capacité installée. Le parc de 45 MW situé sur les communes de Fère-Champenoise, Euvy et Corroy atteste de notre développement. Ce type de projet est très important pour General Electric. Notre gamme de produits doit nous permettre de monter en puissance, notamment avec une nouvelle turbine de 2,5 MW produite en Allemagne. Elle a été développée essentiellement pour le marché européen.

Quelles sont vos ambitions dans l'Hexagone ?
B.N : Nous voulons prendre part durablement au développement de l'éolien et participer à la trajectoire de 1 GW à installer par an environ pour que le pays atteigne les objectifs du Grenelle de l'environnement. Nous allons ouvrir dans les prochaines semaines un nouveau centre de maintenance à Châlons-en-Champagne (Marne), à quelques dizaines de kilomètres du parc éolien de Fère-Champenoise. Ce sera la troisième base de GE dans l'Hexagone, à côté de nos centres du Pas-de-Calais et de l'Auvergne. Le site marnais accueillera quatre personnes pour commencer, et l'effectif pourrait doubler par la suite. Ce centre de maintenance est stratégique pour GE et fait du sens avec les parcs que nous avons dans la région et les projets sur lesquels nous travaillons.
La France est l'un des marchés les plus importants pour General Electric en Europe du sud. Nous souhaitons augmenter notre présence dans des pays cibles dont la France fait partie, à côté de l'Italie et la Turquie notamment. C'est une priorité. L'Espagne est un marché plus difficile en ce moment. General Electric est aussi ambitieux en Europe de l'est et du nord. Et globalement, le groupe est le troisième fournisseur de turbines dans le monde (NDLR : lire notre Repère sur le Top 15 mondial des fabricants d'éoliennes).

Que pensez-vous de l'inscription des éoliennes au régime des installations classées pour la protection de l'environnement (ICPE), dont les textes ont été publiés récemment ?
B.N. :
Ce sont des contraintes supplémentaires. À chaque fois que l'administration rajoute une couche réglementaire dans le montage des projets, cela allonge le temps de développement. Les fournisseurs de turbines voient logiquement leur activité retardée, voire réduite. À un moment donné, cette situation va impacter et réduire les objectifs que la France s'est fixée. Mais je suis confiant car il faudra bien un jour que le pays atteigne ses objectifs, d'une manière ou d'une autre, et laisse la filière aller dans ce sens.

Regardez-vous le marché français de l'éolien en mer, et notamment l'appel d'offres en cours pour 3 GW ?
B.N. :
L'éolien offshore est un marché important en Europe. General Electric développe actuellement une turbine de 4,1 MW spécialement conçue pour le marché en mer. Cette machine est moins puissante que celles développées par certains concurrents (NDRL : Areva dispose d'une machine de 5 MW, Alstom travaille sur 6 MW, Vestas planche sur une turbine de 7 MW). Mais nous considérons qu'elle a un sens économique d'un point de vue du coût de l'électricité. Elle sera compétitive pour des faibles profondeurs jusqu'à 30 mètres par exemple, avec des fondations monopieux. Sur le marché français de l'éolien en mer, nous étudions toutes les possibilités...

Green Business - le site de référence

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 1
à écrit le 20/09/2011 à 16:50
Signaler
Ah, les "fermes" éoliennes: çà sonne quand même mieux qu'une usine de production! Utilisez un terme plus adapté; pourquoi pas un champ d'éolienne (très écolo...) puisqu'il y a des champs pétroliers.

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.