Comment Siemens va devenir le premier conglomérat vert du monde

Siemens pourrait bien devenir un cas d'école pour l'industrie mondiale de l'énergie en particulier et pour tout acteur ambitieux dans l'économie verte en général. Le leader mondial des turbines éoliennes offshore claque en effet la porte du nucléaire et se tourne davantage vers les énergies renouvelables.
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Une annonce faite dans l'hebdomadaire "Der Spiegel" par son patron Peter Löscher, reconduit cet été pour cinq ans à la tête du géant allemand. C'est un virage stratégique pragmatique à l'heure où Berlin ne veut plus de centrales nucléaires et pourrait devenir la référence mondiale de l'éolien en mer.
Mais l'éolien n'est que la face émergée de l'iceberg vert, version Siemens. Et le nucléaire n'est que le dernier symbole d'une mutation profonde du groupe, engagée depuis plusieurs années maintenant. Siemens est déjà présent sur de multiples pans de l'économie verte : les énergies renouvelables, la gestion intelligente de l'énergie, les réseaux électriques intelligents, l'éclairage, les infrastructures de transport propre et les trains, les technologies du bâtiment, le traitement de l'eau ou encore le financement vert.

40 milliards visés dans les technologies vertes en 2014
Basé à Munich, le groupe emploie 336 000 salariés et a réalisé 69 milliards d'euros de chiffre d'affaires (CA) en 2010. Il se déclare le premier fournisseur mondial d'écotechnologies et tire plus du tiers de ses revenus de la croissance verte (28 milliards d'euros). Pour 2011, Siemens s'était fixé initialement une cible de 25 milliards d'euros de CA grâce à son portefeuille environnemental. Un objectif surpassé avant l'heure. D'ici à la fin de l'exercice 2014, il vise désormais 40 milliards d'euros grâce aux technologies vertes !
Symbole de son profil de plus en plus environnemental, l'entreprise a été désignée la plus durable de son secteur par l'indice Dow Jones Sustainability (DJSI), réalisé par les groupes Dow Jones et Sustainable Asset Management (SAM). Un sacre décroché début septembre pour la quatrième année consécutive, et avec une note toujours plus importante d'année en année (90 sur 100 en 2011). Siemens damne ainsi le pion à d'autres géants comme GE, Toshiba, Thyssen Krupp ou encore 3M.

Un avant et un après Fukushima
La dynamique verte de Siemens va encore être renforcée par la sortie du groupe du secteur nucléaire. Cette décision fait suite à l'accident nucléaire de Fukushima au Japon et la décision prise par Berlin de sortir le pays du nucléaire d'ici à 2022 au profit d'énergies moins dangereuses, énergies renouvelables en tête mais aussi centrales à gaz et charbon.
Le défi pour l'industrie allemande est énorme et Siemens ne veut pas passer à côté. Le groupe s'appuie déjà sur de très bonnes fondations. En phase de rattrapage dans l'éolien terrestre, il est leader sur le marché en mer et vise les raccordements des parcs. Dans le solaire, il poursuit sa discrète montée en puissance comme installateur de grandes centrales photovoltaïques clés en mains. Et sur le plan des technologies solaires, il s'est rapproché de Semprius (photovoltaïque à concentration), de Solel (solaire thermodynamique) ou encore d'Archimède (solaire thermodynamique).
Dans le secteur de la gestion énergétique, Siemens a parié sur Tendril et sur SureGrid par exemple. L'allemand a remporté la gestion des 1.300 stations de recharge pour véhicules électriques de Londres. Et il a investi dans les bornes de l'américain Coulomb. D'une manière générale, du smarthome (bâtiment intelligent) aux smart cities (ville durable), en passant par les énergies propres et le transport durable, Siemens est déjà un acteur incontournable.

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