Areva vante sa nouvelle turbine pour conquérir l'éolien offshore européen

Grâce à un retour d'expérience unique en mer du Nord, le groupe mise sur la fiabilité de son offre pour concourir dans tous les appels d'offres européens.
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"La clé de l'éolien en mer, c'est la fiabilité", martèle le directeur d'Areva Wind, Jean Huby, en poste depuis mai dernier. Fort de cette conviction, le groupe français compte bien prendre position sur les marchés britanniques (12 à 14 gigawatts - GW- en 2020) et français (6 GW en 2020), en sus de l'Allemagne (10 à 12 GW en 2020) où il est déjà présent. Il est vrai que l'acquisition des allemands Multibrid, à 100 % en juin 2010, et du fabricant de pales, PN Rotor, à l'été 2009, lui a accordé une longueur d'avance et un retour d'expérience unique et précieux. Car, dans cette industrie, rappelle Jean Huby, " la machine doit avoir passé au moins un an en mer pour rassurer les clients, les banquiers et les assureurs".

Son arme fatale - la M5000 de 5 MW (mégawatts) - tourne, depuis 2007, à terre, et, depuis fin 2009, en mer, dans le parc Alpha Ventus au large de Bremerhaven dans le Land de Brême en Allemagne. Ce retour d'expérience a notamment permis de valider le choix d'un entraînement hybride, entre boîte de vitesses classique et entraînement direct. Sélectionnée par l'allemand Siemens pour sa prochaine gamme et par son concurrent français Alstom, cette dernière technologie constitue une véritable rupture technologique, par définition plus risquée que l'évolution opérée par Areva.

Surveillance à distance

Sur ce marché aujourd'hui archidominé par l'allemand Siemens (avec une machine de 3,6 MW et bientôt une de 6 MW) et le danois Vestas - il vient d'annoncer un modèle de 7 MW mais traverse par ailleurs une période difficile -, d'autres éléments étayent une stratégie clairement axée sur la réduction des risques de pannes pour rassurer, abaisser le coût de financement, limiter les opérations en mer et faciliter l'installation des machines.

L'intégration verticale va ainsi permettre d'augmenter la puissance des machines en allongeant les pales sans modifier la plate-forme. Le centre de surveillance à distance évite une part significative des déplacements en mer pour résoudre certains incidents. L'unique révision annuelle, calée en basse saison, limite le manque à gagner lié à l'arrêt des machines. Dernier investissement (15 millions d'euros) sur le créneau de la fiabilité : un banc d'essai - « le seul à tester les machines à plein régime », selon Jean Huby - vient d'être mis en service à proximité de l'usine. Signe du succès de cette stratégie : cette usine s'apprête à doubler sa capacité, à 100 turbines par an pour répondre aux commandes allemandes.

Outre Borkum West 2 et Global Tech 1 (600 MW au total), Areva Wind a signé avec deux autres parcs actuellement en recherche de financement. D'ici à fin 2014, le groupe français aura donc au minimum 120 machines et 630 MW en mer et - probablement - deux fois plus. De quoi rassurer les participants à l'appel d'offres français (voir ci-contre) mais aussi ceux du Round III britannique, qui porte sur un total de 32.000 MW, et pour lequel " la M5000 est la machine idéale ", s'enthousiasme Jean Huby.

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