MapZero optimise les trajets des conducteurs de véhicules électriques

La semaine dernière, l’Hannover Messe réunissait à Hanovre tous les grands acteurs de l’industrie allemande autour de la notion « d’industrie intégrée ». Parmi les révélations de l’édition 2014 : MapZero, une start-up née de la volonté conjointe de deux PME. Son application pour smartphones indique aux conducteurs de véhicules électriques leur zone d’autonomie et le meilleur chemin pour se rendre à leur destination. Entretien.

Cleantech Republic : Comment est née l'idée de MapZero ?

Peter Conradi : C'est l'histoire d'une rencontre. D'abord entre un besoin, celui de rassurer les conducteurs de voitures - ou d'utilitaires, de deux-roues ou encore de vélos - électriques toujours inquiets de vider leur batterie avant destination, et les compétences technologiques et logicielles d'All4IP Technologies, spécialiste du « Machine to Machine ».

Thomas Winkler : Puis la rencontre entre nous, et nos deux technologies : en effet Case, spécialisée depuis 20 ans dans l'électronique industrielle, avait déjà développé un connecteur sans fil BlueTooth pour les « CAN Bus », qui permettent de communiquer avec l'électronique embarquée des voitures actuelles.

Expliquez-nous comment fonctionne votre produit...

T.W : Il s'agit d'une application pour smartphones, connectée sans fil au système du véhicule, et qui offre deux fonctions principales. D'abord une estimation visuelle, sous la forme d'un « polygone »cartographique, de la distance maximale atteignable à un moment donné avec la charge disponible, en aller simple et en aller-retour : c'est le « Range Forecasting ». Ensuite, le « Route Planning », un système de navigation GPS capable d'optimiser la consommation d'énergie selon trois modes : consommation minimale, chemin le plus rapide, ou un mix des deux.

Mais, en quoi est-ce innovant ? On a l'impression d'avoir vu cela sur toutes les voitures électriques…

P.C : Le système prend en compte des paramètres jamais utilisés jusqu'alors, comme la température extérieure - qui peut dégrader les performances de la batterie, le vent, le dénivelé sur le parcours, et même la résistance au roulement de la route ou encore le style de conduite. Des données intrinsèques au véhicule, comme ses performances propres ou l'état de la batterie (nombre de cycles, âge…) sont également intégrées. Evidement, aucune de ces variables n'évolue de façon linéaire… je vous laisse donc imaginer la complexité de leur comportement combiné ! Aucun smartphone ne peut réaliser de tels calculs. Et c'est là qu'intervient notre seconde innovation : les calculs sont effectués dans le cloud.

T.W : L'accès sans-fil à toutes les données du véhicule, de son positionnement à l'état de la charge, depuis le cloud et en temps réel, est également nouveau. Cela ouvre des perspectives intéressantes, vers la gestion de flotte par exemple, ou pour des applications spécifiques qui pourraient intéresser d'autres acteurs du marché.

C'est donc là votre stratégie : l'ouverture ?

P.C : Tout à fait. On voit fleurir sur le marché de nombreuses applications ou « boîtes » à installer dans les voitures. Mais l'usager ne veut pas jongler entre les programmes, les systèmes, les abonnements… il faudra bien unifier les solutions un jour. Et nous pensons que notre infrastructure, qui combine une importante capacité de calcul et de stockage dans le cloud, avec une application tournant sur les smartphones les plus répandus, et un accès sans-fil, transparent, aux entrailles de la voiture, nous place en excellente position pour devenir la plate-forme de référence, qui pourrait donc accueillir d'autres services, sous forme d'options.

Quel est votre modèle économique ?

P.C : Pour le moment, le marché des véhicules électriques étant balbutiant en Europe, nous misons sur les flottes. Sur le long terme, notre solution sera tout simplement disponible au grand public, sur les « app stores »des marques de smartphone, mais aussi sur ceux des constructeurs automobiles, qui commencent déjà à construire leur propres écosystèmes logiciels.

Quelles seront les prochaines étapes de votre développement ?

T.W : Nous souhaitons proposer toujours plus de modèles de véhicules électriques. Or il faut environ une semaine de mesures réelles, donc en disposant du véhicule, pour récupérer toutes les données relatives à son comportement. Il y a aussi des besoins autour de la recharge : notre base de données est bien sûr prête pour indiquer les bornes, mais il est difficile d'obtenir des informations, a fortiori fiables. De plus, nous devons développer la communication avec les différentes bornes du marché, pour récupérer des données d'usage, de disponibilité, etc. puis les intégrer dans nos algorithmes d'autonomie et de navigation.

Comment allez-vous financer ces évolutions ?

P.C : En levant des fonds ! Nous cherchons actuellement environ 1 M€, ce qui nous permettra aussi de dépasser l'échelle européenne. Et pour convaincre les futurs investisseurs, nous avons de belles références, notamment en France avec ERDF et la Direction de la Mobilité Electrique d'EDF, qui testent actuellement MapZero.

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MapZero en bref…

  • Porteurs : All4IP Technologies(15 personnes) et Case Gmbh (2 personnes)
  • Systèmes d'exploitation : Android, IOS prévu (iPhone et Ipad)
  • Pays couverts : Allemagne, France, Pays-Bas, Italie
  • Modèles de véhicules : Tesla Roadster, Citroen C Zero, ELANO, Karabag Fiat 500E, Mitsubishi iMiEV, Peugeot iON, Renault Kangoo Z.E., SAM, Daimler Smart ED, Renault Twizy, electric pedal bikes (systèmes BionX ou Bosch).

Cleantech Republic

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Commentaire 1
à écrit le 26/01/2015 à 14:32
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je possède une Leaf et réclame depuis deux ans ce type d'appli GPS. Je possède un tél. portable bluetooth, est-ce compatible? Pas de Nissan dans la liste des marques intéressées testées. Je suis candidat!

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