Course de technologies sur les batteries

Renault officialise la production de batteries lithium-ion à Flins. Une société suisse, Revolt Technology, présente une batterie plus performante.

Renault-Nissan, le CEA et le Fonds stratégique d'investissement (FSI) ont signé hier à Flins une lettre d'intention sur la création d'une coentreprise pour produire sur le site des Yvelines 100.000 batteries lithium-ion par an à partir de 2012. Le FSI contribuera à l'investissement initial de 600 millions d'euros à hauteur de 125 millions, la Banque européenne d'investissement (BEI) ayant par ailleurs accepté d'étudier un prêt qui pourra représenter jusqu'à 50 % des 280 millions d'euros d'emprunts totaux. Ces batteries, qui pourront être vendues à tous les constructeurs, équiperont en premier lieu la gamme de véhicules électriques de Renault, dont le futur modèle Zoé ZE également produit à Flins.

La technologie lithium-ion a pris une longueur d'avance, mais le groupe Bolloréeacute; mise pour sa part sur une autre solution, le lithium-métal-polymère, pour sa voiture électrique Bluecar. Et Revolt Technology, une société suisse créée en 2004, vient d'annoncer de son côté une batterie basée sur la technologie zinc-air. Fruit de six années de recherche et développement réalisés par un centre norvégien spécialisé dans le CO2, elle serait capable de stocker trois fois plus d'énergie que des batteries au lithium-ion, pour un prix divisé par deux.

Revolt a levé 24 millions d'euros entre 2005 et 2008 et développé ses activités en Irlande, en Allemagne et aux États-Unis. La société a annoncé en juillet dernier un partenariat avec le chimiste allemand BASF pour accélérer le développement et la commercialisation de ses batteries.

Différentes technologies

La technologie zinc-air de Revolt permet de générer de l'énergie grâce à l'oxygène présent dans l'air. À l'intérieur de la batterie se trouve une électrode poreuse qui attire l'oxygène. Une oxydation se réalise ensuite au contact d'une électrode de zinc et génère un courant électrique. Pour la recharge, le procédé inverse se réalise. Ce procédé breveté garantit la stabilité de la batterie, à l'inverse du lithium-ion, qui présente des risques de surchauffe ou même d'explosion en raison de la présence de matériaux volatils. Mais la batterie de Revolt pourrait pécher par manque de longévité. Après une centaine de cycles de recharge, l'électrode qui attire l'air fatigue et la batterie peut se dessécher ou se dégrader au niveau du zinc.

En travaillant sur ces lacunes, la société compte porter la durée de vie de ses batteries entre 300 et 500 charges. Et, à terme, mettre au point une batterie s'inspirant des piles à combustible, capable de tenir de 2.000 à 10.000 charges, contre une durée de vie moyenne de 1.000 charges pour les technologies plus éprouvées comme le lithium-ion.

On le voit, le marché des batteries pour véhicules électriques est âprement disputé. Et pour cause, la Deutsche Bank estimait en 2008 qu'il pourrait atteindre 30 à 40 milliards de dollars en 2020.

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Commentaire 1
à écrit le 10/11/2009 à 7:14
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Pas de voitures électriques valables sans autonomie de plus de 15O à 200 Kms. Donc à vos batteries !!

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