SGD lance un flacon en verre 100% recyclé

L'ancienne branche flaconnage de Saint-Gobain fabriquera ces produits haut de gamme dans son usine de Mers-les-Bains (Somme).

Après deux années de recherche, SGD, le leader mondial du flaconnage verrier haut de gamme pour la parfumerie et la pharmacie (un chiffre d'affaires de 529 millions d'euros et 6.000 employés) sort le premier flacon au monde en verre 100 % recyclé. Appelé aussi « verre infini », car recyclable indéfiniment, il se distingue du verre « classique », composé de 30 % de calcin (verre recyclé) et de 70 % de matières premières (sable, soude, calcaire). « La demande de verre infini n'est pas encore là, mais nous sommes prêts, avec deux références de flacons pour la parfumerie et deux autres pour la cosmétique », confie Thierry Dillard, le président de SGD, groupe détenu majoritairement depuis janvier 2010 par le fonds d'investissement américain Oaktree.

« C'est du 100 % ou rien »

Ces flacons sortiront du four numéro 3 de l'usine de Mers-les-Bains (1.150 salariés), dans la vallée de la Bresle, entre Normandie et Picardie, qui concentre à elle seule 75 % de la production mondiale de flacons pour la haute parfumerie. SGD - l'ancienne branche flaconnage de Saint-Gobain - a opté pour une stratégie radicale : « Il n'est pas question pour nous de fabriquer un verre qui serait recyclé à seulement 50 % ou 70 %. C'est 100 % ou rien ! » Un verre qui présente « les mêmes performances techniques et les mêmes caractéristiques d'aspect et de beauté que le verre traditionnel », en dépit d'une très légère teinte bleu-vert. Pour aller au bout de sa démarche, SGD a mis au point, pour le décor de ses flacons, des gammes d'encres sans solvants ni métaux lourds.

« Pour la fabrication d'un million de flacons de 200 grammes en verre infini, nous économisons sur le papier 140 tonnes de sable, 44 tonnes de carbonate de soude et nous réduisons de 30 % les transports en camion liés aux matières premières », a calculé Thierry Dillard, sans toutefois prendre en compte la nouvelle chaîne de recyclage du verre ménager. Le recours au verre recyclé entraînerait également des économies d'énergie de l'ordre de 15 %, ainsi qu'une économie de 80 tonnes de CO2 pour chaque million de flacons produits, en raison d'un moindre recours aux énergies fossiles ; produire du verre, c'est consommer beaucoup d'énergie, car cela consiste à « aligner » des cristaux de silice, le constituant principal du sable. Or, celui-ci fond à 1.825 degrés, 1.250 degrés quand il est associé à la soude. Utiliser un verre déjà fabriqué, c'est diminuer d'autant la quantité d'énergie nécessaire. Le poste énergie - électricité, gaz, fioul - représente 15 % du prix de revient d'un flacon en parfumerie-cosmétique.

Remise à plat du formatage

Plusieurs défis attendaient SGD, à commencer par l'approvisionnement en calcin. « Parmi les récupérateurs de verre de toute la France, nous avons dû identifier les fournisseurs les plus fiables de verre ménager clair », explique Thierry Dillard. La chaîne du recyclage du verre (collecte, tri, organisation par couleur, nettoyage) parvient selon lui à maturité en Europe de l'Ouest, « ce qui est un atout ». Sur le plan technologique, SGD a été amené à revoir l'ensemble du procédé de formage, c'est-à-dire toute la phase délicate au cours de laquelle la goutte de verre en fusion tombe dans son moule d'accueil. Mais la difficulté a été maîtrisée et la commercialisation du « flacon écologique » a commencé. Si le nom de la marque pionnière est un secret bien gardé, on sait qu'un symbole du verre infini sera incrusté dans le flacon.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.