Les dépenses d'action sociale plombent les départements

Après la décentralisation du RMI et la mise en oeuvre de la loi du 13 août 2004, les départements ont fait leurs comptes en 2005. Et ils ne sont pas très positifs, indiquait hier l'Observatoire national de l'action sociale décentralisée (Odas). La dépense nette d'action sociale en France métropolitaine s'est élevée à 17,14 milliards d'euros, ce qui représente 1,29 milliard d'euros d'augmentation par rapport à 2004 et correspond à une croissance d'environ 8 %. Un chiffre qui serait toutefois plus élevé si l'abondement exceptionnel envisagé au titre de 2005 n'était pas versé (17,61 milliards d'euros, soit une progression de l'ordre de 11 % par rapport à 2004), précise l'Odas. Pour Jean-Louis Sanchez, son délégué général, cette hausse des dépenses s'explique " par la progression de deux types d'allocations : le revenu minimum d'insertion (RMI) et surtout l'allocation personnalisée d'autonomie (APA) ".Pour autant, la répartition en grandes masses de la dépense nette d'action sociale est stable : " L'aide sociale à l'enfance reste le poste principal de dépense (30 %), l'aide aux personnes âgées, celle aux personnes handicapées et les dépenses de personnel en représentent chacun environ 20 % contre à peine 5 % pour le RMI ", précise Claudine Padieu, directeur scientifique de l'Odas. Celle-ci constate également que " l'APA marche très bien. On pensait que la montée en charge était stable, or elle a augmenté ". Davantage à domicile puisque la dépense brute d'APA a progressé de 10 %, qu'en établissement, même si la hausse de la dépense brute a également été importante (+ 8,5 %).Le rythme s'emballe. Un phénomène que l'Odas explique par la durée de présence plus longue que prévu des bénéficiaires dans le dispositif entraînant un " cumul " des générations dans la prestation. Et aussi par l'arrivée des générations nées après la Première Guerre mondiale. Le rythme des dépenses va " continuer à s'emballer ", pronostique Claudine Padieu.Le RMI suscite lui aussi quelques inquiétudes. En effet, dans le cadre de l'abondement versé par l'État, " si les négociations aboutissent sur la base d'un abondement de 470 millions d'euros pour la France métropolitaine [Ndlr : en 2005], indique l'Odas. La dépense d'allocation restant à la charge des départements sera de 290 millions d'euros... " Michel Dinet, président de l'Odas et président du conseil général de Meurthe-et-Moselle, craint qu'au final le département soit davantage " préoccupé par la gestion financière de l'allocation " que par la politique d'action sociale.
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