Robin des toits mène en justice la révolte des antennes

À force de lutter contre les ondes, Robin des toits commence à saturer. L'association qui défend les particuliers contre les opérateurs de téléphonie mobile croule sous le courrier. « En moins de trois mois, nous avons reçu 5.800 e-mails ! Nous avons l'impression de devenir un service public », indique Étienn e Cendrier, le porte-parole de Robin des toits. Créée en 2000, l'association délivrait habituellement 50 à 70 bulletins d'adhésion par semestre. « Aujourd'hui, c'est 50 à 70 par mois », souffle Étienne Cendrier à l'autre bout de la ligne téléphonique, fixe évidemment. Résultat, l'association, qui compte une vingtaine de membres actifs partout en France, n'arrive plus à répondre à toutes les sollicitations.Artiste peintre de profession, Étienne Cendrier a commencé à s'intéresser au dossier en 2000 lorsqu'il voit une antenne s'ériger sur le toit d'un immeuble voisin, tout près de l'école de ses enfants. Depuis, tout en refusant les actions coup-de-poing comme un démontage sauvage d'antennes, le porte-parole de Robin des toits est devenu l'un des premiers opposants aux opérateurs. « À nos débuts, nous avons essayé la stratégie du dialogue. Cela ne fonctionne pas. Dans ce dossier, il n'y a que le rapport de force qui permet de faire avancer les choses. D'où notre volonté de multiplier les actions en justice », explique Étienne Cendrier. Une stratégie confortée en février par la condamnation de Bouygues Télécom par la cour d'appel à démonter une antenne. L'opérateur a annoncé hier s'être pourvu en cassation. Mais depuis cet arrêt, Richard Forget, l'avocat de l'association, a déjà déposé cinq nouvelles plaintes. Et quinze autres sont en cours de préparation.le bon filonPour ses détracteurs, et l'association s'est fait de nombreux ennemis ces derniers mois, Robin des toits exploite un bon filon. Étienne Cendrier réclamerait même 1.500 euros pour animer des conférences. « Faux, rétorque l'intéressé, notre activité est bénévole, seul un remboursement des frais est demandé si la réunion se déroule en province. » Avec un budget annuel de moins de 10.000 euros, l'association vit des adhésions (25 euros pour un particulier, 50 euros pour un groupe) et des dons de certains membres, mais « en tout cas pas de l'argent public », assure son fondateur. Après avoir travaillé gratuitement pour Robin des toits, Richard Forget reconnaît que l'activité de son cabinet, qui compte trois avocats, a fortement progressé depuis l'arrêt de la cour d'appel mais réfute le qualificatif de « marchand de peur ». « Ce serait manquer de respect vis-à-vis des magistrats qui ont condamné par deux fois (en première instance et en appel) Bouygues Télécom à démonter son antenne », argue l'avocat. Olivier Pinaud
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