Pourquoi et comment féminiser les conseils d'administration

gouvernanceLa féminisation des conseils d'administration est à la mode. Mercredi, Brigitte Grésy, inspectrice des Affaires sociales, a remis au ministre du Travail un rapport préconisant d'instaurer un quota de 40?% de femmes dans les conseils des sociétés cotées. Hier, le cabinet Gouvernance et Structures organisait une conférence sur « la place des femmes-administrateurs ans les sociétés françaises cotées ». Une place encore faible, puisque les conseils d'administration ne comprennent en moyenne que 10 % de femmes. Et si ce ratio atteint 14 % dans les sociétés dont la capitalisation est inférieure à 150 millions d'euros, c'est parce qu'il s'agit surtout d'entreprises familiales.femmes plus concrètesPourquoi féminiser les conseils ? « Les femmes ont souvent une approche plus concrète que les hommes, en étant, par exemple, les premières à soulever le problème de la succession du dirigeant », explique Viviane Neiter, administrateur de sociétés cotées. « Il existe un lien direct entre la compétitivité des entreprises et la présence de femmes dans les conseils d'administration », assure de son côté Pascale Marcou-Benkemou, consultante chez Catalyst. En 2007, ce cabinet américain avait publié une étude montrant que sur les 500 plus grandes entreprises américaines, celles dont le pourcentage de femmes au sein du conseil était le plus élevé dégageaient un retour sur capitaux investis supérieur de 66 % à celui des groupes affichant la plus faible proportion d'administratrices.Mais comment féminiser les conseils d'administration ? En légiférant, comme en Espagne, où depuis 2006, une loi impose aux sociétés cotées de respecter un quota de 40?% de femmes. Le hic, c'est que cette loi ne prévoit pas de mesure de rétorsion, se bornant à promettre aux entreprises une préférence dans le cadre d'appels d'offres publics? Autre piste, évoquée par Gouvernance et Structures, examiner obligatoirement une candidature féminine au moins, lors de la cooptation d'un administrateur. Surtout, les femmes qui souhaitent devenir administrateurs doivent se faire connaître. À cette fin, l'Institut français des administrateurs créera en septembre un « vivier » d'administratrices potentielles, en partenariat avec des associations comme Femmes Business Angels. Une autre forme de révolution féministe est en marche.
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