Blocage autour de la télévision sur mobile

Le dossier de la télévision sur téléphone mobile diffusée par le réseau hertzien paraît mal engagé. Le service ne peut pas être lancé tant qu'il n'y a pas d'accord entre chaînes de télévision et opérateurs de téléphonie mobile. Or les discussions entre les deux parties, qui ont démarré en septembre, sont très difficiles - voire " bloquées " -, aux dires de plusieurs participants. Et, faute d'accord, le calendrier dérape. En mai, le CSA avait choisi 13 chaînes, qui seraient autorisées à émettre sur un réseau hertzien, utilisant la technologie DVB-H, adaptée à la réception mobile. Parmi elles, essentiellement des chaînes déjà existantes sur la TNT soucieuses d'élargir leur audience en touchant leur public sur des terminaux portables (pas uniquement des téléphones).Le CSA leur avait demandé de signer avant la mi-septembre une convention d'exploitation. Aucune n'a renvoyé ce précieux sésame, sauf BFM TV (détenu par le même actionnaire que La Tribune). Début octobre, les chaînes ont même demandé au CSA un délai supplémentaire, faute d'être parvenu à s'entendre avec les opérateurs mobiles. Les divergences portent sur le financement du nouveau réseau de diffusion utilisant la technologie DVB-H. En pratique, de sources concordantes, les chaînes proposent que les opérateurs payent 87 % du coût de ce réseau. Or ce coût est conséquent : l'opérateur TDF propose un tarif de 3,5 millions d'euros par chaîne et par an pour couvrir 30 % de la population. Soit une facture globale, pour l'ensemble des chaînes, de 56 millions d'euros et qui passera à 112 millions si la couverture s'élargit à 60 % du pays.Et ce n'est pas tout. Les chaînes demandent aussi aux " telcos " de verser 17 euros pour chaque téléphone mobile vendu utilisant ce nouveau réseau. Une somme à répercuter ou non sur l'abonné, soit en une fois, soit en l'étalant. La même somme de 17 euros est aussi demandée aux fabricants de téléviseurs de poche et baladeurs vidéo de type Archos, à prélever sur le prix de vente de l'appareil (80 à 200 euros). Si les chaînes sont enfin parvenues à une position commune, cette proposition a été accueillie avec peu d'enthousiasme par les opérateurs mobiles.NEGOCIATIONS SANS PERTURBATIONDe fait, les opérateurs mobiles observent avec réserve la TMP. Ils diffusent déjà de la télévision sur leur propre réseau mobile haut débit (3G). Celui-ci risque la saturation si l'usage de la télévision se développe dans les grandes villes et les zones denses. Mais ailleurs, ils n'ont guère la nécessité de financer un second réseau et cherchent plutôt à développer le trafic sur leur réseau 3G. Les chaînes, au contraire, sont peu rémunérées sur la diffusion en 3G, et le réseau hertzien DVB-H leur permet d'atteindre leur public en situation de mobilité, sur des récepteurs portables, téléphones ou autres. Face à l'écart des positions, certaines chaînes menaceraient les opérateurs mobiles de retirer leur diffusion des réseaux 3G...Les négociations peuvent s'éterniser. Le CSA n'entend pas siffler la fin de la récréation : il dit " souhaiter laisser se dérouler les négociations sans les perturber ".
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