Les IAE veulent devenir des « business schools » universitaires

Comme nombre d'acteurs de l'enseignement supérieur, les instituts d'administration des entreprises (IAE) espèrent bien tirer profit du grand emprunt. Créés il y a près de 50 ans pour former des ingénieurs dédiés à la gestion des entreprises, ces instituts intégrés aux universités ? mais autonomes ? peinent à trouver leur place face aux écoles de commerce. Le réseau des IAE (qui fédère 31 instituts) vient donc de lancer un « appel au gouvernement » en tant qu'« acteur essentiel de la réorganisation universitaire ».Estimant que la « dispersion » de l'offre de formation en management au sein de l'université française condamne la viabilité du système, le président du réseau des IAE, Pierre Louart, suggère donc que, dans le cadre du grand emprunt, soient « favorisés les regroupements utiles entre établissements et filières d'enseignement supérieur en gestion en vue de renforcer les écoles de management universitaires à partir des IAE ». Selon lui, les IAE, de par leur autonomie, leurs atouts en matière de formation continue et d'apprentissage, jouissent d'une certaine avance. Et avec 37.000 étudiants, dont beaucoup sont issus de classes préparatoires ou d'IUT, et près de 600 diplômes délivrés, ils n'ont rien à envier aux grandes écoles. D'autant plus que tous sont rattachés à des laboratoires de recherche en sciences de gestion. un acteur « central »Evoquant le risque de la « privatisation de l'enseignement de la gestion et du management », Pierre Louart demande donc au gouvernement son appui pour la création d'Ecoles universitaires de Management, à même de devenir un acteur « central » au sein des pôles de recherche et d'enseignement supérieur (Pres). « Nous sommes les business schools universitaires de demain. Il est important d'associer l'innovation technologique à l'innovation managériale », confie-t-il. La période est d'autant plus cruciale que, selon lui, le risque n'est pas négligeable de voir certaines universités autonomes « transformer les IAE en composantes ordinaires ». Ou publier leurs besoins propres lors des regroupements en cours (Pres, campus d'excellence...). Un risque que n'a pas voulu courir l'IAE de Paris qui compte divorcer de Paris I Panthéon-Sorbonne pour rejoindre Dauphine. Sa directrice, Christine Pochet, qui vise une « taille critique », craint qu'après l'échec de la fusion avec l'UFR d'économomie-gestion de Paris I, la création du Pres Hesam autour de Paris I ne nuise à son avenir. L'IAE de Paris se retrouverait de fait en concurrence au sein du Pres avec l'ESCP Europe et le Cnam. Dans ce contexte, « le statu quo n'est pas possible », tranche- t-elle. Clarisse Jay
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