Latécoère cherche un partenaire pour son redressement

La phase 2 du sauvetage de Latécoèree;coère est lancée. Après avoir obtenu au printemps la clémence des banques créancières sans laquelle le dépôt de bilan semblait inévitable (« La Tribune » du 20 mai 2010), l'équipementier aéronautique veut profiter de son bol d'air pour réussir ce que sa direction a toujours prôné : « être un acteur clé de la consolidation à venir du secteur des aérostrostructures (fuselage et ailes d'un avion) ».Un secteur, certes consolidé aux États-Unis avec la présence de deux géants, Spirit (3,6 milliards de dollars de chiffre d'affaires en 2008) et Vought (1,79 milliard), ou au Japon avec Mitsubishi (1,1 milliard) et Kawasaki (525 millions), mais complètement émietté en Europe avec sa quinzaine d'acteurs, et plus particulièrement en France avec quatre entreprises (Latécoèree;coère, Daher, Sogerma et la filiale d'EADS Aerolia). Cette consolidation est considérée par la direction comme la deuxième étape du redressement de l'entreprise. L'ancien PDG d'EDF Pierre Gadonneix a été appelé pour la mener à bien. Il a été élu président du conseil de surveillance mardi, quatre mois après les premiers contacts fin avril. Plusieurs marques d'intérêts« Depuis, j'ai été impressionné par l'unanimité pour dire qu'il y a une opportunité de consolider la filière aéronautique française et d'avoir un nombre plus limité d'opérateurs et de fournisseurs de rang 1  , a-t-il expliqué. Et d'ajouter, « le contexte de reprise est favorable ». Les lignes devraient donc bouger dans les deux ans. Dans quel sens ? Pierre Gadonneix ne veut exclure aucun scénario. Notamment celui d'un rapprochement avec Aerolia (875 millions), la filiale d'EADS créée pour gérer les sites de Saint-Nazaire et Méaulte après l'échec de leur reprise par Latécoèree;coère en 2008. « Nous ne pouvons pas exclure une OPA, rappelle Pierre Gadonneix, mais tous nos interlocuteurs privilégient une opération industrielle [...]. Nous privilégions une consolidation européenne ». Latécoèree;coère a déjà reçu des marques d'intérêts, explique-t-il. Par ailleurs, le Fonds stratégique d'investissement (FSI) pourrait jouer un rôle, selon Pierre Gadonneix. Le groupe doit néanmoins redresser la barre pour prétendre à un statut de leader de cette consolidation que revendiquera aussi Daher. Avec un résultat d'exploitation de 13,4 millions d'euros (+ 93 %), pour un chiffre d'affaires en baisse de 9 % à 217 millions, le premier semestre est encourageant. Fabrice Gliszczynsk
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