Capital-risque : bon rebond des investissements qui... pourrait ne pas durer

Une vraie surprise. Au cours des six premiers mois de l\'année, les investissements des sociétés françaises de capital-risque dans des start-up sont repartis à la hausse, pour la première fois depuis quatre semestres, d\'après l\'indicateur publié le 1er octobre par le cabinet de conseil en levées de fonds Chausson Finance.Les investissements des fonds de « venture » hexagonaux ont rebondi de 20%, à 421 millions d\'euros, retrouvant leur niveau du premier semestre 2011, avant l\'éclatement de la crise des dettes souveraines dans la zone euro.Un embellie qui a profité tout particulièrement aux jeunes pousses de l\'Internet, puisque celles-ci ont engrangé un quart des sommes investies par le capital-risque, devant les secteurs de la santé (22%), des logiciels (12%), des \"cleantech\" (technologies utilisant les ressources naturelles, 6%) et des télécommunications (6%). Mais cette reprise pourrait bien n\'être qu\'un feu de paille. \"Il s\'agit d\'un simple effet conjoncturel. Il est difficile d\'imaginer que la tendance baissière soit durablement inversée\", relativise Sabine Fillias, managing director chez Chausson Finance.Autrement dit, les quelques signes de reprise économique entrevus ces derniers mois ont redonné un peu d\'audace aux fonds de capital-risque, qui avaient gelé leurs investissements durant la récession traversée par la zone euro.Mais la toile de fond du secteur demeure sombre, notamment sur le front des levées de capitaux par les sociétés de capital-risque. Les capitaux collectés par les FIP et les FCPI ont chuté de 15% en 2012La faute aux coups de rabot portés ces dernières années aux niches fiscales dont bénéficiaient les FIP (fonds d\'investissement de proximité) et les  FCPI (fonds commun de placement dans l\'innovation). Les particuliers redevables de l\'impôt sur le revenu (IR) bénéficient d\'une incitation fiscale à l\'investissement dans les FIP et les FCPI.Mais celle-ci a été réduite, les ménages ne bénéficiant plus en 2012 que d\'une réduction d\'IR équivalant à 18% des montants investis dans des FIP et des FCPI, contre 22% en 2011 et 25% auparavant.Résultat, les capitaux collectés par les FIP et les FCPI ont chuté de 15%, en 2011, puis à nouveau de 15% l\'an dernier, à 646 millions d\'euros, selon l\'Afic (association française des investisseurs pour la croissance) et l\'AFG (association française de la gestion financière).Des chiffres qui ne risquent pas de s\'améliorer, le projet de loi de finances 2013 ayant intégré les FIP et les FCPI dans le plafonnement des niches fiscales à 10.000 euros par foyer.Or, bon an mal an, les FIP et les FCPI ne représentent pas moins de 75% des montants investis par les 15 fonds de capital-risque les plus actifs. Conséquence, \"la chute de leur collecte augure mal d\'une poursuite de la reprise des investissements du capital-risque, au cours des prochains semestres\", estime Sabine Fillias. Le capital-risque consacre 77% de ses investissements à des sociétés maturesAutre signe de l\'embellie toute relative de l\'activité du capital-risque français, au premier semestre: plus des trois quarts (77%) de leurs investissements ont été consacrés à des start-up qui en étaient déjà à leur deuxième tour de table.A l\'inverse, les toutes jeunes pousses en stade d\'amorçage n\'ont récolté que 5% des investissements. C\'est un euphémisme de dire que le capital-risque ne fait plus preuve de témérité.Et ce, \"alors que nous n\'avons jamais assisté à un tel foisonnement de start-up, de surcroît bien accompagnées par des incubateurs de plus en plus nombreux\", soupire Sabine Fillias.
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